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Colonel Chabert

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ois après cet évènement, Derville, qui n'entendait plus parler ni du colonel Chabert ni de la comtesse Ferraud, pensa qu'il était survenu sans doute entre eux une transaction, que, par vengeance, la comtesse avait fait dresser dans une autre étude. » », « quelques temps après », « en 1840, vers la fin du mois de juin » qui nous permettent de voir que l’histoire est spécialement longue dans le temps, au total, vingt-trois années s’écoulent entre le début et la fin de la triste histoire du Colonel Chabert.

La gestion du temps est compréhensible aussi grâce aux analepses présentes dans le texte et plus particulièrement au moment où le pauvre Chabert raconte son parcours tourmenté à l’avocat Derville. Ces analepses permettent des retours en arrière appelé généralement « Flash-backs » tel que « Monsieur, dit le défunt, peut-être savez-vous que je commandais un régiment de cavalerie à Eylau. J'ai été pour beaucoup dans le succès de la célèbre charge que fit Murat, et qui décida le gain de la bataille... ». Les Flash-backs font intervenir une scène qui s'est déroulée avant l'action principale afin de se souvenir et trouver la solution d’un problème par exemple. Ce type de procédé s’utilise beaucoup dans les romans policiers pour rechercher les coupables.

De plus, la description est primordiale car elle annonce souvent le déroulement prochain de l’histoire. La description de l’étude confirme parfaitement la règle. Elle nous donne une idée précise de la tournure et la durée de l’histoire du Colonel Chabert.

Dans la phrase suivante «Les tuyaux traversaient diagonalement la chambre et rejoignaient une cheminée condamnée sur le marbre de laquelle se voyaient divers morceaux de pain, des triangles de fromage de Brie, des côtelettes de porc frais, des verres, des bouteilles, et la tasse de chocolat du Maître clerc. L'odeur de ces comestibles s'amalgamait si bien avec la puanteur du poêle chauffé sans mesure, avec le parfum particulier aux bureaux et aux paperasses, que la puanteur d'un renard n'y aurait pas été sensible. » le vocabulaire de la nourriture et de l’odeur est présent, nous pouvons donc voir l’état de l’étude. L’étude est sale, poussiéreuss et puante. L’odeur s’y trouvant ressemble à celle d’une tanière de renard en plus répugnante. Nous pouvons comprendre d’une part que la suite de l’histoire sera dégoutante mais d’autre part que l’avocat Derville est une personne extrêmement rusé autant dans sa réflexion que dans ses actes.

L’histoire est racontée en quatre-vingt-quinze pages, et la description de l’étude est rassemblée en deux pages alors qu’en réalité nous verrions ceci d’un seul coup d’œil. C’est-à-dire qu’en seulement deux pages, nous pouvons nous donner une idée de la suite de l’histoire. Dans ce récit, la description de l’étude ainsi que les descriptions en général font deux pages, alors que dans une nouvelle, la description est inexistante ou extrêmement courte.

Dans ce texte, il y a donc des mouvements temporels qu'il n'y aurait pas dans par exemple dans une nouvelle où dans une pièce de théâtre qui est définit par un déroulement du temps qui est plutôt linéaire. Dans ce cas, la gestion du temps est traitée d’avantage comme celle d'un roman.

Notion de transformation et évolution des personnages

L'évolution des personnages principaux est un acte caractéristique des romans. Nous allons donc regarder le changement de personnalité du Colonel Chabert et de Derville.

Au début de l’histoire, le Colonel Chabert est comme un mort vivant avec le vocabulaire de la mort dans la description comme « parfaitement immobile », « figure en cire », « le spectacle surnaturel », « sec et maigre » et « physionomie cadavéreuse ». D’autres passages comme « Le visage pâle, livide et en lame de couteau, s’il est permis d’emprunter cette expression vulgaire, semblait mort », « Il a l'air d'un déterré », « L'inconnu resta impassible. Il se mit à regarder modestement autour de lui, comme un chien qui, en se glissant dans une cuisine étrangère, craint d'y recevoir des coups. Par une grâce de leur état, les clercs n'ont jamais peur des voleurs, ils ne soupçonnèrent donc point l'homme au carrick et lui laissèrent observer le local, où il cherchait vainement un siège pour se reposer, car il était visiblement fatigué » nous montre une fois de plus l’état du pauvre homme.

Le Colonel Chabert est devenu pauvre à la suite de son triste parcours, c’est un homme fatigué, fauché, presque mendiant.

Dans la seconde description du Colonel Chabert, un peu plus loin dans le texte, le changement est frappant. Cette fois, « Le défunt arriva donc voituré dans un cabriolet fort propre. Il avait la tête couverte d'une perruque appropriée à sa physionomie, il était habillé de drap bleu, avait du linge blanc et portait sous son gilet le sautoir rouge des grands-officiers de la Légion d'honneur. Il ne ressemblait pas plus au Chabert en vieux carrick, qu'un gros sou ne ressemble à une pièce de quarante francs nouvellement frappée. À le voir, les passants eussent facilement reconnu en lui l'un de ces débris de notre ancienne armée, un de ces hommes héroïques sur lesquels se reflète notre gloire nationale, et qui la représentent comme un éclat de glace illuminé par le soleil semble en réfléchir tous les rayons. ». Chabert ne se déplace plus à pied, il n’est plus habillé sinistrement, il ne ressemble plus à un « vieux Carrick ». Le Colonel Chabert est beau et à de l’assurance, c’est comme s’il s’était refait une jeunesse.

Cependant, le Colonel Chabert n’a pas changé que physiquement, mais aussi moralement. Au départ son simple souhait était de récupérer sa femme, son identité et sa fortune coûte que coûte. Mais au fil de l’histoire, Chabert se rend compte que son ex-femme se sert de lui, le méprise c’est pourquoi il renonce à réclamer son dû.

Toutefois, Derville a changé lui aussi, au début, cet homme est maître clerc passionné par son métier jour et nuit, nous pouvons le confirmer avec cette phrase « monsieur, reprit l’avoué, pendant le jour je ne suis pas trop avare de mon temps; mais au milieu de la nuit les minutes me sont précieuses ». Derville a changé lorsqu’il a vu la situation finale du Colonel Chabert. Désormais, il voit Paris en horreur et il préfère partir se reposer à la campagne.

Nous pouvons aussi prendre l’exemple de Laïla dans « Poisson d’or », au début, elle est sous l’autorité de Lalla Asma, elle doit faire le ménage, étudier... et plus elle avance au long du roman, elle change, elle rencontre des gens, elle se met à voler, elle oublie les « bonnes manières », elle veut juste être libre.

A l’inverse, la nouvelle « Le Vagabond » de Maupassant est linéaire. Le personnage principale reste le même, il continue à être fou amoureux.

La description est une grande caractéristique du roman.

Relation du lecteur avec l’histoire et la place de la narration

Dans cette œuvre, une forte relation se passe entre le lecteur et les personnages et ceux tout au long de la lecture.

Les informations données sur la désastreuse vie du Colonel sont précises, détaillées et expliquées ce qui crée une relation intense avec le lecteur.

Le discours du Colonel Chabert à Derville nous touche, son histoire est difficile, et avec tout ce qu’il a enduré, la perte de son identité, de ses biens et de sa femme, on espère qu’il réussira à obtenir ce qu’il veut.

Un des principaux but de l’auteur, est sans doute d’ancré le lecteur dans l’histoire. C’est ce qu’il se passe d’ailleurs, le lecteur se met à la place de Chabert tout au long de l’histoire, s’imagine dans sa situation.

Le lecteur est clairement militant dans le texte. Ceci dit, dans tout type d’histoire le

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