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Vérité Est Elle Contraignante

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ur affirmer que l’artiste est un illusionniste. En effet, selon lui, l’œuvre d’art, comme par exemple une peinture, est l’imitation d’un objet sensible qui est moins réelle que l’objet sensible qui est lui-même moins réel que l’essence des choses. L’illusion s’apparente à l’idéologie qui est une pensée qui se croit libre mais qui est en fait déterminée par les bases socio-économiques de la société.

Par conséquent, on peut affirmer que la vérité nous libère de nos illusions tout en sachant paradoxalement que ce détachement de l’illusion peut nous faire prendre conscience de nos déterminismes, des contraintes de notre vie. Toutefois, dans ce cas, ce n’est pas la vérité en elle-même qui est contraignante.

C’est en ayant conscience de ses déterminismes que l’homme peut tenter d’y échapper en usant de la raison et en devenant plus autonome, c’est-à-dire, en obéissant à des lois qu’il s’est fixées lui-même en tant qu’être raisonnable ce qui correspond à une définition de la liberté.

Sur cette base, la vérité peut être source de connaissance comme l’affirme Descartes.

Cependant se pose un problème car l’illusion est une ignorance non consciente d’elle-même. Par conséquent, comment l’homme prend-il conscience qu’il ne se situe pas dans la vérité ? Comment peut-il par sa seule volonté se détacher de l’illusion ? Cela ne nécessite-t-il pas l’intervention d’un tiers ? Dans ce cas, il faut se demander si ce n’est pas plutôt les méthodes, la démarche de prise de conscience de cette illusion qui sont contraignantes. Cette démarche est mise à jour à la fois par Platon et par Descartes.

Déjà pour Aristote, pour accéder à la vérité formelle, c’est-à-dire, à l’accord de la pensée avec elle-même, autrement dit à la cohérence, il faut nécessairement obéir à trois lois ou principes qui sont irréfutables, à savoir le principe d’identité, celui de la non-contradiction et celui qui affirme qu’une chose est ou n’est pas. Toutefois, la cohérence n’est pas une condition suffisante pour accéder à la vérité.

Les différentes contraintes pour accéder à la vérité sont explicitées par Descartes d’une manière rationnelle et par Platon de façon symbolique.

Ainsi, Descartes propose, pour accéder à une vérité première indubitable source de tout savoir, de se libérer de toutes ses croyances (certitude subjective), de tous ses préjugés ainsi que de toutes ses opinions qui sont des croyances faisant référence au monde sensible. Il préconise de ne pas se fier à ses sens qui sont trompeurs et de pratiquer un doute méthodique, provisoire, radical et hyperbolique (assimilation du simplement douteux à l’absolument faux). On voit donc bien ici qu’accéder à la vérité est une démarche contraignante.

De la même façon, dans l’allégorie de la caverne, Platon fait comprendre que tout d’abord se détacher de l’illusion fait appel à une force contraignante. En effet, pour détourner le regard des prisonniers des ombres, déformations de la réalité, vers les objets réels, il est nécessaire de brise leurs chaînes qui symbolisent les croyances, opinions, préjugés, bref tout ce qui rattache au monde sensible. En ce sens, Platon rejoint Descartes. Ensuite, il faut les inciter à tourner le regard vers la lumière ce qui peut se faire par la force ou par l’intermédiaire du philosophe qui convainc. Enfin, pour atteindre le monde intelligible, le prisonnier est contraint à être ébloui par la lumière et à se blesser.

A ce stade, il apparaît que ce que nous procure la vérité n’est pas contraignant puisqu’elle nous offre des perspectives de connaissance et d’autonomie, qui n’est certes pas une absence de contraintes mais reste une forme de liberté, mais c’est la démarche d’y accéder qui est contraignante. Rechercher la vérité, c’est affronter de nombreux obstacles.

Mais comment savoir si la vérité à laquelle on accède est vraie ? En effet, il m’est impossible de vérifier que la représentation que j’ai d’un objet est conforme à la réalité puisque je ne peux pas sortie de ma conscience, comparer ma représentation et la réalité hors de ma conscience. En effet, même en sortant de ma conscience, je percevrais la représentation de la représentation que j’ai de l’objet et une représentation de la réalité de l’objet et non sa réalité en elle-même. La réalité fait donc toujours l’objet de médiations. Dans ce cas, existe-t-il une vérité absolue ?

Au IVème siècle avant JC, les sophistes grecs comme Protagoras et Gorgias étaient partisans d’un conventionnalisme relativiste qui affirme que la vérité est relative, que chacun sa vérité et donc qu’il y a autant de vérité que de subjectivité.

De nos jours, les hommes sont plus enclins à penser que les sciences, notamment expérimentales, sont les sources de toute vérité. Toutefois, ces vérités obtenues (sous la forme de lois) ne sont jamais définitives en droit.

En effet, en ce qui concerne les sciences positives, surtout les sciences naturelles, les lois sont, au cours des expérimentations, soit corroborées, soit réfutées mais en aucun cas vérifiées. On ne peut effectivement pas vérifier toutes les occurrences d’un phénomène. Popper en a déduit, dans les années 1950, que le progrès des sciences consistait ainsi en sauts d’une erreur reconnue à une erreur possible. En prenant en compte ce raisonnement,

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