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Argumentaire-Pour-La-Peine-De-Mort

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peine de mort – et qu’il ne faut jamais désespérer d’un homme (on n’est plus le même 20 ou 30 ans après) ; par ailleurs, je ne suis pas un tendre et, à la limite, je ne suis pas opposé, dans certains cas bien précis et s’il n’y a vraiment pas d’autres solutions, à la perpétuité réelle qui ne présente aucun danger de récidive (quant à l’évasion possible, ça n’a rien à voir : c’est le problème de l’évasion qu’il faut régler).

Et à ceux qui affirment qu’il s’agit là d’un châtiment pire que la mort, je dis qu’il me semble un peu louche de défendre la peine de mort par… humanité ! C’est la question de la détention qu’il faut alors régler et qui n’a rien à voir : la prison ne devrait être qu’une privation de liberté.

c- Mais je voudrais avancer une autre idée : la peine de mort est contre productive, parce qu’elle développe un climat de violence, parce qu’elle l’institutionnalise et la légitime ; on aboutit ainsi au contraire du résultat recherché et tuer est présenté comme un moyen normal de résoudre un problème – bel exemple. La peine de mort, c’est peine perdue !

2. La peine de mort est illogique.

Une autre idée que les partisans de la peine de mort avancent ensuite est la loi du Talion : " Oeil pour oeil, dent pour dent ". La loi du Talion n’a pourtant jamais appelé à de quelconques représailles (c’est une erreur d’interprétation, il s’agit en fait non de rechercher une punition mais une réparation équivalente au dommage causé). Je voudrais par ailleurs préciser ceci :

a- La vengeance, d’une part, n’apporte aucun apaisement ; comment peut-on se consoler par la mort d’autrui ? Elle ne fait que perpétuer le cycle de la violence : "Le talion est de l'ordre de la nature et de l'instinct, il n'est pas de l'ordre de la loi. La loi, par définition, ne peut obéir aux mêmes règles que la nature. Si le meurtre est dans la nature de l'homme, la loi n'est pas faite pour imiter ou reproduire cette nature. Elle est faite pour la corriger. Or le talion se borne à ratifier et à donner force de loi à un pur mouvement de la nature" (Camus).

3. La peine de mort est un châtiment cruel et inhumain.

Jusqu’à présent, je n’ai fait que répondre aux arguments en faveur de la peine de mort. Je voudrais désormais développer ceux qui s’y opposent.

a- Aucun homme n’a reçu le droit de disposer de la vie d’autrui, qui est sacrée : comment peut-on admettre qu’un homme tue son égal, son semblable – un autre homme enfin ?!

"Dans les pays de liberté l’abolition est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout pratiquée.

Ce partage du monde ne résulte pas d’une simple coïncidence, mais exprime une corrélation. La vraie signification politique de la peine de mort, c’est bien qu’elle procède de l’idée que l’Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu’à lui retirer la vie. C’est par là que la peine de mort s’inscrit dans les systèmes totalitaires :

[...] Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire : celui-là doit vivre, celui-là doit mourir ! Je dis : cette conception de la justice ne peut être celle des pays de liberté, précisément pour ce qu’elle comporte de signification totalitaire" (Badinter).

En ce qui concerne un point un peu plus technique, à savoir Le Contrat Social de Rousseau, où celui-ci défend la peine de mort (Livre II, chapitre 5), nous dirons simplement que la société ne peut disposer d’un individu qu’en tant qu’être social (la prison, par exemple, consiste à priver quelqu’un de sa citoyenneté), alors que les Droits de l’Homme – comme le droit à la vie – sont eux naturels, universels et inaliénables : ils sont, simplement parce que l’homme est homme – de par sa nature – et ils découlent de son existence même.

b- D’où mon deuxième point : la peine de mort porte aussi atteinte à la dignité humaine.

La peine de mort nie l'humanité du condamné. C'est ce que reconnaissait d'ailleurs Barrès, partisan de la peine de mort, lorsqu'il affirmait : "Et, à l'ordinaire, quand nous sommes en présence du criminel, nous trouvons un homme en déchéance, un homme tombé en dehors de l'humanité […]. Pour ma part, je demande que l'on continue de nous débarrasser de ces dégradés, de ces dégénérés"…

La peine de mort consiste à ôter à un individu le droit de disposer de son corps : ainsi, lorsque l’on réanime un condamné à mort qui vient de tenter de se suicider, juste avant de l’exécuter (comme ce fut le cas pour Laval, par exemple), alors que le résultat est pourtant le même, cela signifie en fait que le condamné a cessé de s’appartenir à lui-même ; c’est ôter à l’homme ce qui fait l’homme (" Hominem ex homine tollere " - Cicéron).

C’est en ce sens, je pense, que l’on peut répondre à l’argumentation de Kant qui, lui aussi, est partisan de la peine de mort : " Si le criminel a commis un meurtre, il doit mourir [de façon à ce que] la mort soit délivrée de tout mauvais traitement qui pourrait avilir l’humanité dans la personne du patient " (Métaphysique des moeurs, Doctrine du droit, II, 1ère section, remarque E), mais, ainsi que l’explique très bien Philonenko, son exégète, c’est là en fait une distinction rhétorique (je simplifie l’analyse sur la distinction "noumène / phénomène" qui n’est pas valable chez l’homme puisqu’on ne peut séparer la vie de la personne), car la peine de mort est par nature un supplice infamant.

c- La peine de mort a un caractère barbare.

Même Barrès le reconnaît : "car en effet c'est un spectacle intolérable". C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certaines des exécutions ont lieu en privé (comme c’était notamment le cas en France) :

" L’assassin a été exécuté ce matin. La tête du condamné qui, jusqu’à la fin criait son innocence est tombée dans la sciure en faisant un bruit mou. Un canif et un grattoir ont été nécessaires pour enlever les petits vaisseaux collés à la guillotine. Il a fallu à madame Labadu, femme de ménage de la centrale, une matinée entière pour faire disparaître le sang qui maculait les murs de la prison jusqu’au deuxième étage. Cinq minutes après l’exécution, le corps de l’assassin a été pris de soubresauts dus à une réaction nerveuse post mortem bien connue des spécialistes, chaque spasme étant suivi d’un flot nourri de sang. Un morceau de trachée artère a giclé sur la robe du procureur, qui, avant de se trouver mal, avait dû emprunter au bourreau

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