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Bibliographie Rousseau

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ce siècle de fer ! » Voltaire, Le mondain (1726).

Entretenant de façon générale des relation interpersonnelles difficiles, il se réfugie plusieurs fois dans la solitude séjournant de nouveau en Suisse en 1762 après la condamnation de ses ouvrages par le Parlement de Paris. Il entreprend alors d'écrire son autobiographie pour se justifier et multiplie les lieux de résidence pour finalement retourner à Paris en 1770 et vivre en copiant de la musique. Il meurt à 66 ans en 1778 et sa dépouille sera transférée au Panthéon par la Convention au moment de la Révolution française en 1794.

Rousseau entre dans l'histoire des idées avec ses brefs essais : Discours sur les sciences et les arts (1750) et De l'Inégalité parmi les hommes (1755), en opposant l'état de nature qui faisait le bonheur de l'humanité, à l'état social, source des insatisfactions générales. Ayant pris le contrepied de la philosophie de Hobbes, il sait néanmoins un retour à l'origine impossible et il poursuit une réflexion sur le fonctionnement d'une société démocratique basée sur le Contrat social (1762) dans lequel le peuple souverain organise la vie collective. Rousseau propose aussi, avec Émile, ou De l'éducation (1762), une réflexion sur l'éducation qu'il affirme devoir s'appuyer sur la préservation des qualités naturelles de l'enfant et assurer plutôt des savoir-faire concrets que des savoirs livresques.

Dans le domaine littéraire, l'apport de Jean-Jacques Rousseau est également déterminant avec Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), roman par lettres sur le modèle anglais du Pamela de Richardson, qui sera un des plus gros tirages du siècle en séduisant par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature. Les Confessions (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-1778, publiées en 1782) fondent l’autobiographie moderne ; l'auteur s'y livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes.

Ainsi, l'influence de Jean-Jacques Rousseau sera majeure aussi bien dans le domaine de la philosophie politique en nourrissant la réflexion sur la démocratie que dans le domaine de la littérature, et, au-delà, dans les comportements, avec la place nouvelle faite à la sensibilité qui s'épanouira au début du siècle suivant avec le romantisme.

Sommaire

[masquer] 1 Biographie 1.1 Famille et enfance

1.2 La protection de Madame de Warens

1.3 Des débuts difficiles

1.4 La célébrité

1.5 Le solitaire

1.6 Son décès

2 Grands principes de la philosophie rousseauiste 2.1 Religion

2.2 Politique 2.2.1 La nature et « l'état de nature » chez Rousseau

2.2.2 Société, liberté et égalité

2.2.3 Le Contrat Social et l'idée de démocratie chez Rousseau

3 Jean-Jacques Rousseau et la musique 3.1 Compositeur et théoricien

3.2 Harmonie et mélodie

4 Citations

5 Œuvres

6 Notes et références 6.1 Traductions

6.2 Notes

7 Annexes 7.1 Source

7.2 Bibliographie 7.2.1 Ouvrages généraux

7.2.2 Ouvrages spécialisés

7.2.3 Recueils d'articles

7.2.4 Biographies et fictions

7.3 Articles connexes

7.4 Liens externes

Biographie

Famille et enfance

Raymond Trousson, dans la biographie qu'il consacre à Jean-Jacques Rousseau, indique que la famille était originaire de Monthléry, près d'Étampes, au sud de Paris. L'aïeul de Jean-Jacques, Didier Rousseau, quitte Monthléry pour fuir la persécution religieuse contre les protestants. Il s'installe à Genève en 1549 où il ouvre une auberge1.

L'arrière petit-fils de Didier, David Rousseau (1641-1738) est le grand-père de Jean-Jacques. Il exerce comme son père, Jean Rousseau, le métier d'horloger, profession respectée et lucrative dans ce temps. Il épouse Suzanne Cartier qui lui donnera de nombreux enfants dont six atteindront l'âge adulte :

trois garçons, David, André et Isaac le père de Jean-Jacques (on ignore ce que deviendront les deux premiers) ;

trois filles, Clermonde qui épousera Antoine Fazy, Théodora et Suzanne, ces deux tantes joueront un rôle plus actif dans la vie de Jean-Jacques.

Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 au domicile des parents situé Grand-Rue dans la ville-haute de Genève, est le fils d'Isaac Rousseau, (Genève, 1672 - Nyon, 1747), horloger comme son père et son grand-père, et de Suzanne Bernard (Genève, 1673 - Genève, 1712), elle-même fille d'un horloger nommé Jacques Bernard. Le couple se marie en 1704, après qu'une première union eut réunie les deux familles puisque le frère de Suzanne, Gabriel Bernard avait épousé la sœur d'Isaac, Théodora Rousseau en 1699. Un premier garçon, François, naît le 15 mars 1705. Puis Isaac laisse femme et nouveau-né à Genève pour exercer son métier d'horloger à Constantinople. Il y restera six ans et reviendra au foyer en 1711, le temps de faire un deuxième enfant avec sa femme ; cette dernière décédera malheureusement de fièvre puerpérale le 7 juillet 1712, neuf jours après la naissance de Jean-Jacques.

Isaac Rousseau a un caractère parfois violent. Suite à une altercation avec un compatriote, il se réfugie à Nyon dans le canton de Berne, le 11 octobre 1722, pour échapper à la justice2. Il ne reviendra jamais à Genève, mais conservera quelques contacts avec ses fils, notamment Jean-Jacques qui fera régulièrement le voyage à Nyon. Il confie sa progéniture à son double beau-frère Gabriel Bernard en s'engageant à lui verser une pension.

À partir de dix ans, Jean-Jacques est donc élevé par son oncle Gabriel3, pasteur protestant qu'il prend pour son grand-père, et sa tante Suzanne. Son frère, François, quitte le domicile très tôt et l'on perd sa trace en Allemagne, dans la région de Fribourg-en-Brisgau. De son côte, Jean-Jacques est confié en pension au pasteur Lambercier à Bossey au pied du Salève, au sud de Genève, où il passe deux ans (1722 - 1724) en compagnie de son cousin Abraham Bernard.

Son oncle place ensuite Jean-Jacques en apprentissage chez un greffier, puis, devant le manque de motivation de l'enfant, chez un maître graveur, Abel Ducommun. Le contrat d'apprentissage est signé le 26 avril 1725 pour une durée de cinq ans4. Jean-Jacques qui a connu jusqu'à présent une enfance heureuse, ou tout au moins apaisée, va être alors confronté à une rude discipline5. Le 14 mars 1728, il décide de fuir le maître et l'atelier, non sans avoir fait ses adieux à son cousin Abraham.

La protection de Madame de Warens

En 1728 Jean-Jacques quitte Genève, ville calviniste, à l’âge de seize ans. Après quelques journées d'errance, il se réfugie par nécessité alimentaire auprès du curé de Confignon, Benoît de Pontverre, qui l'adresse à une Vaudoise de Vevey, la baronne Françoise-Louise de Warens, récemment convertie au catholicisme. La baronne s'occupait des candidats à la conversion. Jean-Jacques s'en éprend et elle sera plus tard sa tutrice et sa maîtresse. Dans les Confessions, Rousseau souhaite que leur rencontre, le 21 mars 1728, soit matérialisée par un balustre d'or. Aussi peut-on observer à Annecy une statue du philosophe entourée d'un balustre doré sur lequel est écrit « un matin de Pâques fleuries, Rousseau rencontra ici Madame de Warens ». La baronne l'envoie à Turin à l'hospice des catéchumènes de Spirito Santo où il arrive le 12 avril 1728. Il s'accomode assez vite de la conversion au catholicisme le 23 avril, même s'il prétend dans ses Confessions avoir longuement résisté6. Il réside quelques mois à Turin en semi-oisif, vivotant grâce à quelques emplois de laquais-secrétaire et recevant conseils et subsides de la part d'aristocrates et abbés auxquels il inspire quelques compassions.

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