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Candide, Chapitre 3

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hamps lexicaux de la souffrance : « criblés de coups, égorgées, éventrées, à demi-brûlées… ». Ce qui nous fait dire qu’il y a une certaine contradiction.

Ce texte est un discours contradictoire. En effet, il y a un décalage depuis ce début, notamment dans le ton. La légèreté de la voix narrative s’oppose au pathétique de la scène. Nous remarquons que le récit et la description sont parfaitement « ordonnés » à la vision des évènements qui semblent être celle de Candide, que rien ne perturbe : « ici, des vieillards criblés de coups, là des filles éventrées », il ne fait en fait que constater les faits sans exprimer ses sentiments. Les actions aussi s’enchaîneront sous les yeux de Candide, imperturbable, manifestés par les adverbes de temps « d’abord ; ensuite ; enfin ; tandis que ». La voix narrative semble donc rester parfaitement extérieure et indifférente à ce qu’elle relate, elle exprime un point de vue à la fois naïf et sensible qui semble être celui de Candide.

Nous remarquons la construction oxymorique de ce texte assez rapidement, notamment avec la présentation positive de choses affreuses ; c’est un fonctionnement oxymorique à l’image de l’expression « boucherie héroïque ». Cet oxymore est particulièrement intéressant, dans la mesure où le texte décrit effectivement un massacre, une « boucherie » dans son sens premier. Les héros sont ici des assassins : « les héros abares l’avaient traités de même » et des violeurs : « des filles, éventrées après avoir assouvis les besoins naturels de quelques héros, rendaient les derniers soupirs ». C’est donc ironiquement que Voltaire emploie le mot « héros ». La violence du terme « boucherie » est adaptée à ce massacre.

Ce texte est une dénonciation de l’horreur de la guerre. Mais Voltaire dénonce aussi la religion et le droit, complices des massacres par la phrase : « Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum (Chant permettant de motiver les troupes) chacun dans son camp ; c’était un village abare que les bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public ». Il y a un décalage entre les chants et la violence du massacre. Voltaire dénonce aussi la non pertinence de la philosophie optimiste, qui révèle le sens du décalage dans un monde où le Mal règne : « meilleur des mondes ; raisonner ailleurs des effets et des causes ». De plus, Candide qui « tremble comme un philosophe » est représenté comme quelqu’un de bon sens, puisqu’il se sauve tout de même. Cette comparaison à un philosophe contemplatifs est donc injurieuse pour ces derniers.

En ce début de chapitre 3, Candide en est encore au début de son parcours initiatique. Enrôlé malgré lui dans une guerre qui ne le concerne pas, il en voit la sauvagerie sans la comprendre réellement, et sans en être affecté ; il s’en émerveille presque : la guerre est pour lui un spectacle ; il la fuira pour poursuivre ses aventures mais sans qu’elle l’ait véritablement transformé de personnage, dont le narrateur adapte ici le point de vue, semble comme dédoublé : il voit l’horreur mais n’en prend pas conscience. Cette contradiction s’exprime à travers le jeu du décalage et de l’oxymore. C’est le procédé mis en œuvre pour Voltaire pour dénoncer la guerre et l’impertinence froide de la philosophie optimiste. Car Voltaire, contrairement à Candide, s’implique

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