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Commentaire Montesqieu Lettres Persanes

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'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement: Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan?

A Paris, le 6 de la lune de Chalval, 1712.

Lecture analytique

Introduction

Nous allons étudier la Lettre 30 des Lettres persanes de Montesquieu, philosophe et écrivain du XVIIIème siècle, siècle des lumières, né en 1689 et mort en 1755. Il est de souche noble. Il est l’auteur des Lettres persanes et de L’Esprit des lois. Ses contemporains sont les encyclopédistes, Voltaire, Rousseau, D’Alembert et Diderot. Il s’agit d’une critique. Il renouvelle sa satire des embarras de Paris. Rica visite la France. Au-delà de l’exotisme oriental, les Lettres persanes sont une critique des mœurs et des institutions françaises. Le passage se situe sous Louis XIV. Dans le but de répondre à la problématique, quel regard l’autre porte t’-il sur nous, nous étudierons dans un premier temps, le récit amusé d’une expérience et en second lieu, sa signification.

I – Le récit amusé d’une expérience

1 – La mise en place d’une expérience

Rica est admiré pour son costume, il l’enlève et plus personne ne fait attention à lui. Il fait l’expérience de l’extrême « curiosité des parisiens » : « lorsque j’arrivai, je fus regardé comme si j’avais été envoyé du ciel ». La phrase de transition du texte « tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ». Il décide alors de faire une expérience, il quitta l’habit persan et en endossa « un à l’européenne pour voir s’il restait dans ma physionomie quelque chose d’admirable». A cet instant, il se trouve que plus personne ne s’intéresse à lui. Les parisiens s’en désintéressent totalement. Nous avons une composition en diptyque. Montesquieu met l’accent sur le champ lexical de la vue « je fus regardé », « tous voulaient me voir », « de ne m’avoir pas assez vu ». Nous avons quatre occurrences du verbe « voir », deux, du verbe « regarder ». Les tournures actives et passives laissent transparaître l’insistance avec laquelle le français scrutent le persan dans son habit typique. Le champ du spectacle est également présent « j’étais aux spectacles », l’auteur dénonce l’absurdité de la situation dans laquelle le persan se trouve. Il est l’objet de tous les regards du seul fait qu’il porte un vêtement persan. Le point de vue est parfois ironique.

2 – Le registre ironique

Nous avons beaucoup d’exagérations surtout dans le premier paragraphe « un envoyé du ciel », et la gradation renforce cet aspect : « vieillards, hommes, femmes, enfants, tous… ». La tendance à l’exagération se manifeste également à travers l’expression « jamais homme n’a tant été vu que moi ». Nous avons une hyperbole sur la longueur de la dernière phrase du premier paragraphe : « je trouvais de mes portraits partout, je me voyais multiplié dans toutes les boutiques sur toutes les cheminées ». Le ton devient très ironique « quoique j’aie une très bonne opinion de moi ». La dernière phrase du texte illustre bien le degré d’importance de l’ironie : « comment peut-on être persan ? »

Quelle est la signification de cette expérience ? Comment les gens jugent-ils ? A travers cette anecdote, Montesquieu critique et dénonce les gens qui jugent sur l’apparence.

II – La signification de cette expérience

1 – La critique des parisiens

La dénonciation de la part du philosophe est acerbe. Les parisiens sont catalogués comme des gens futiles et superficiels qui subissent les effets de mode : « si je sortais, tout le monde se mettait à la fenêtre », « je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi ». Leur indiscrétion est mise en avant, « je trouvais d’abord cent lorgnettes dressées contre ma figure ». Le ridicule domine car il s’agit de montrer que les hommes jugent avant toute expérience.

2 – le jeu sur l’apparence et la réalité

Cette lettre repose sur la dialectique de l’apparence et de la réalité. Au-delà des apparences physiques, Montesquieu souhaite démontrer qu’il est difficile de se faire accepter pour ce que l’on est réellement. Notre personnage est par conséquent obligé de se déguiser pour démasquer le jeu des apparences, « cet essai me fit connaître ce que je valais réellement : libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste ». Il sombre dès cet instant dans le plus grand des « néants ».Une fois son habit retiré, les gens ne sont plus là, il n’est plus ni écouté, ni regardé, il est devenu comme les autres, anonyme. Montesquieu veut nous faire comprendre qu’il ne faut pas juger sur les apparences. Les parisiens passent pour des êtres superficiels et impressionnés par ce qui sort

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