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De Gaulle Le Salut

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lications morales et spirituelles de la capitulation sur le peuple. Aussi, le salut revêt sa cape révolutionnaire et « Cette légitimité de salut public […] ne se trouvait contestée par aucune institution » (p.31).

Pour atteindre le salut, il en appelle à une France Résistante et unie, «Quelle chance, enfin, offrait à l’unité nationale cette phase suprême où tous les Français traverseraient l’épreuve, non plus séparés, comme ils l’étaient hier, entre l’Empire libre et la Métropole opprimée, mais désormais placé dans des conditions identiques et régis par un seul pouvoir ! » (p.38). De même, dans son entreprise de restauration nationale sur tous les plans, de Gaulle n’hésite pas à mettre en œuvre tous les moyens et toutes les forces dont il peut disposer allant même jusqu’à accepter des membres du parti Communiste français dans son gouvernement qu’il n’apprécie guère mais dont il reconnaît leur influence sur la population, « Les choses étant ce qu’elles sont, j’entends employer au salut public tout ce qui en est capable » (p.123). Cependant, de Gaulle est conscient que sa seule chance de mener à bien le salut de la France est d’unifier son peuple autour de lui.

En effet, dès la fin du tome I des Mémoires de guerre, de Gaulle reconnaît en lui le guide de la nation : « Penché sur le gouffre où la patrie a roulé, je suis son fils qui l’appelle, lui tient la lumière, lui montre la voie du salut… » (1. p.322-323). Dans cette image très lyrique, de Gaulle dépeint son rôle et il tient à s’en montrer digne, « C’est mon affaire de tenir les rênes. J’en ai la force, de par la confiance que me fait le peuple français. » (p.123). C’est un homme missionné et prêt à accomplir ce pour quoi il a été appelé, «Il y faut une politique. J’en ai une. » (p.115).

Il a la tâche de redresser la France durant la période hostile de la guerre mais aussi au-delà afin qu’elle retrouve son éclat d’antan à la fois dans le cœur des français et au niveau international, « Ce n’est pas tout de reprendre son rang. Encore faut-il être capable de le tenir. » (p.13). Le général ne doute absolument pas de ses capacités, il se sent attendu et admiré. Les regards sont sur lui, les espoirs également. Il s’est porté garant de l’avenir de la France et tout ceci laisse transparaître chez lui un certain orgueil malgré une certaine lucidité, « Quant à de Gaulle, personnage quelque peu fabuleux, incorporant aux yeux de tous cette prodigieuse libération, on compte qu’il saura accomplir par lui-même tous les miracles attendus. Pour moi, parvenu en cette fin d’un dramatique été dans un Paris misérable, je ne m’en fais point accroire. » (p.10).

Face à l’Allemagne nazi, il se voit même comme un homme providentiel, « Il était temps que j’intervienne » (p.175). Son rôle de guide est ancré en lui, « Il me revenait d’être et de demeurer le champion d’une République ordonnée et vigoureuse et l’adversaire de la confusion qui avait mené la France au gouffre et risquerait, demain, de l’y rejeter » (p.324). Lorsqu’il quitte le pouvoir en 1946, il est certain d’avoir été choisi par le destin pour jouer un rôle capital dans l’histoire de la nation, « La mission qui me fut inspirée par la détresse de la patrie se trouve, maintenant, accomplie… » (p.214). Toutefois, un troisième aspect du salut peut être mis en relief, sa connotation religieuse.

Le mot « salut » peut être interprété en tant que salut spirituel de la patrie, « Combien suis-je près surtout de ceux qui, fêtant le salut de la patrie mais constatant le réveil de ses démons intérieurs, ressentent à son sujet l’inquiétude lucide de l’amour ! » (p.158). La France est personnifiée par de Gaulle mais soumise à un double élan, d’une part la tentation du désordre et de la révolte qui sont dans la nature profonde du peuple et d’autre part l’aspiration à la paix et à la souveraineté grâce à la lumière des chefs comme le général de Gaulle, figure quasi mystique aux allures du Christ.

On perçoit également ce souffle religieux dans le très célèbre incipit du tome I des Mémoires de guerre puisqu’il fait écho à son modèle, Charles Péguy, écrivain chrétien lorsqu’il assimile la France à un être merveilleux voire sacré, « princesse des contes » ou « madone » : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France […] Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur » (I, p.7).

Enfin, nous pouvons déceler des accents religieux à la fin du chapitre « La Victoire » où de Gaulle présente un statut de sauveur : « La mission qui me fut inspirée par la détresse de la patrie se trouve, maintenant, accomplie. Par une incroyable fortune, il m’a été donné de conduire la France jusqu’au terme d’un combat où elle risquait tout. La voici vivante, respectée, recouvrant ses terres et son rang, appelée, aux côtés des plus grands,

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