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Dissertation, La Bougie De Ponge

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la lueur décompose les chambres meublées en massifs d’ombres ». Cette phrase typique du grand poète Francis Ponge est plus que riche en effet de style. Le premier mot « nuit », nous laisse présager une suite plutôt lugubre, un style très mélancolique. Ce complément circonstanciel de temps si commun et à la fois si flou. Après cela le groupe nominal « plante singulière » fait ici allusion à la bougie qui avec le mot singulière synonyme de unique se démarque des autres plantes à chlorophylle ou à photosynthèse. Ensuite « la chambres meublée en massifs d’ombres », et une métaphore faisant référence aux ombres de tous les objets qu’ils soient meubles, objets de décoration ou bien babioles en tous genres, tout ceci projeté par la simple lueur d’une bougie. La phrase suivante « Sa feuille d’or tient impassible au creux d’une colonnette d’albâtre par un pédoncule très noir ». Là encore les métaphores sont omniprésentes. Par exemple « la feuille d’or » semblable à une flamme et une flagrante métaphore, « la colonnette d’albâtre » pourrait très bien représenter le corps droit et lisse de la statue. Et bien sur « le pédoncule très noir » ici représente surement les deux fils du coton et le fil de chanvre torsadés pour former une mèche très inflammable. Ponge continue de nous éblouir avec cette phrase « Les papillons miteux l’assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise les bois ». Papillons ou insectes futiles attirés par la clarté de la flamme. Une lueur distincte dans cette nuit de lune, oui la lune, inaccessible pour ces vulgaires éphémères dépourvus de bon sens. « Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux bords d’une frénésie voisine de la stupeur » Les insectes ridicules cherchant le moindre signe de luminosité se battent, attiré irrésistiblement et forcés à se brûler les ailes sous l’effet de l’intense chaleur. Cherchant le moindre signe de luminosité ils combattent avec folie, signifie l’auteur avec l’adjectif « frénésie », du latin phrenesis, ancien terme de médecine. État de délire, de fureur, causé par de graves maladies situées dans la région du cerveau. L’adjectif « stupeur » signifie quant à lui que les sentiments de folies sont partagés avec des sentiments proches de l’étonnement. L’auteur nous submerge d’émotion une dernière fois avec cette magnifique phrase « Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumées originales encourage le lecteur, - puis s’incline sur son assiette et se noie dans son aliment ». Le nom « la bougie » est écrit sans majuscule cela signifie surement que Ponge s’exprime de façon indéfinie. « Le vacillement des clartés » est une légère défaillance de la bougie, en effet il arrive que la flamme s’éteigne inopinément. « La bougie s’inclinant dans son assiette et se noie dans son aliment » signifie la mort de la flamme. La lente agonie s’achevant enfin et ne laissant place qu’à une flaque de cire fondue stagnant au fond de la soucoupe ou auparavant se tenait, bien droite, la fière bougie resplendissante.

Maintenant nous allons tenter de démontrer la signification de ce poème. Dans ces phrases Francis Ponge veut nous faire passer un message d’espoir. En effet la nuit est depuis toujours dans la culture de notre monde un mot synonyme de terreur. L'idée de danger vient du fait que le noir peut cacher des dangers réels ou alimenter la peur et le fantasme. Les contes et légendes, les mythes puis le roman et le cinéma évoquent souvent la nuit pleine de mystères ou chargée d'angoisse. La nuit est un cadre apprécié pour les histoires évoquant les pouvoirs maléfiques, une certaine magie, des créatures fantastiques : korrigans, gnomes, vampires ou loup-garou et autres esprits ou monstres. Beaucoup de psychologues et psychanalystes ont à traiter des angoisses, cauchemars ou phobies nocturnes généralement liés à des traumatismes remontant de l’enfance. Et troublant cette nuit l’auteur fait apparaitre une lueur d’espoir, rassurante, comme un feu au loin, chaleureux qui produit au lecteur une sensation de sérénité ou d’apaisement. Dans certaines cultures d’Amérique centrale, des tribus s’efforçaient de toujours garder un feu allumer au centre du village pour que dieu continue à les protéger. Pour la plupart de gens présents sur cette planète le mot feu ou foyer est synonyme de sécurité. Mais cet espoir n’est que de courte durée car dans la suite de la phrase, Ponge fait allusion aux ombres dans la chambre, produites par l’interposition des meubles de la pièce entre la source de lumière et la surface sur laquelle se réfléchit cette même lumière. « Les ombres » chez les enfants ou les nourrissons sont souvent sources de peur panique. En effet la plupart des parents, lorsqu’ils sortent de la chambre de leurs enfants, après avoir fait le légendaire « bisou du soir » se retrouvent confrontés à des angoisses de la part de leur progéniture. Les ombres sont encrées dans la culture comme des apparitions terrifiantes chez l’enfant et parfois chez l’adulte. Ponge réalise ici une très belle figure de style, une oxymore intercalé. Effectivement les propositions « la nuit » , et « les ombres » sont en opposition avec le termes « la bougie ». La phrase suivante produit chez le lecteur un sentiment de prestance, de fierté. En effet le mot bougie est ici traduite sous la forme métaphorique « colonnette d’albâtre » et sa flamme « feuille d’or impassible » maintenu par sa mèche « pédoncule très noir ». Assurément les colonnes d’albâtre sont d’anciennes constructions grecques servant à soutenir les plafonds d’énormes édifices souvent religieux. L’albâtre du latin alba, "blanc" est un matériau blanc utilisé en sculpture. Il existe deux formes d’albâtre bien distinctes, correspondant à deux espèces minérales différentes : l’albâtre calcaire et l’albâtre gypseux sont respectivement composés de calcite et de gypse. Leur particularité est de prendre une belle forme polie très facilement et l’on peut trouver ici un point commun avec l’aspect lisse d’une bougie. De même la feuille d’or est assimilée à la flamme par sa couleur orangée et, de part sa forme ressemblant à une feuille de hêtre, d’aulne ou encore de charme… La mèche, quant à elle est comparée à un pédoncule, en botanique, on appelle pédoncule la pièce florale en forme de tige, parfois appelée queue, qui porte les fleurs, puis disparait après la fécondation. Une fleur sans pédoncule, ou à pédoncule très court, est dite sessile. L’on peut noter une flagrante ressemblance avec la mèche d’une bougie. Toutes ces métaphores sont utilisées, pour sublimer les mots correspondant,

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