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Dissertation Sur Les articLes 2 Et 7 Tue

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apter les moyens de défense des valeurs européennes (II).

I. La montée inquiétante du populisme en Europe de l’Est, aux dépens des « valeurs communes ».

Le populisme témoigne de la profonde crise politique qui frappe aujourd'hui l'Europe, face à l'absence de perspectives, lié au sentiment que droite et gauche se valent dans leurs incapacité à répondre aux attentes de la population.

En Europe occidentale, le populisme est apparu avec le désarroi suscité par le brusque bouleversement de mai 1968. Il est aussi nait en réponse aux incertitudes générées par la mondialisation.

Par contre, en Europe centrale et orientale, la marée montante du populisme est plus récente, avec des bonds électoraux en 2006, en Pologne, Slovaquie, Bulgarie puis en 2008 en Autriche. Ce mouvement se pose en remède à la corruption et aux vestiges du communisme qui entachent le consensus qui a uni les élites depuis 1990.

Cette montée en puissance débouche en 2009 sur l’attribution de 80 sièges au Parlement européen, en faveur des eurodéputés populistes.

Il convient alors d’analyser les fondements de cette idéologie montante (A), avant d’en étudier les raisons du développement (B).

A) Les racines du populisme d’Europe de l’Est.

Le populisme d’Europe de l’est se caractérise principalement par l’exploitation des craintes du peuple, que ce soit en matière économique, sociale, culturelle et spécialement dans le volet identitaire où il prend la forme du refus de l' « autre » ; c’est en ce sens qu’il rejoint l’extrême droite, qui surfe sur la phobie de l’étranger, pour justifier son autoritarisme sécuritaire

En effet des partis tels que l’extrême droite autrichienne (le FPO de Strache et le BZO de Haider) tiennent un discours ultranationaliste qui prône l’homogénéité nationale, technique et culturelle, et le rejet de l’« ennemi extérieur » incarné par les réfugiés, les juifs, et les musulmans, par le canal d’une xénophobie parfois déguisée en islamophobie.

Ainsi dans le cas autrichien s’observe une banalisation de la xénophobie, amplifiée par la fixation propagandiste de fantasmes sur les étrangers, tel que trafic de drogue et de pédophilie à l’égard des noirs.

Il en résulte que la Migrant Integration Policy Index déplore un fort durcissement de la législation autrichienne envers les étrangers, avec notamment, l’instauration de la double peine, la baisse drastique des quotas d’immigration, et des conditions plus restrictives au regroupement familial.

De plus le débordement de l’UE par la migration des peuples du sud, engendre une certaine europhobie.

Ce qui rejoint un autre cheval de bataille du populisme, celui de la promotion du national-populisme, par opposition à l’UE perçue comme élitiste et déconnectée des citoyens, ce qui en outre constitue le prix à payer pour ne pas avoir su réformer les institutions européennes par l’adoption d’une constitution européenne.

En effet, les nationalistes populistes se présentent comme les seuls défenseurs de l’identité et de la souveraineté nationale contre les « menaces externes » et ont un certain dégoût de l’intégration européenne, préférant une « Europe d’Etats-nations souverains et chrétienne ».

L’autre caractéristique du populisme est sa vision antilibérale, contrepartie de la protection apportée contre les peurs, car il fait primer, sans être nécessairement antidémocratique, la légitimité populaire sur le constitutionnalisme et la démocratie représentative.

Cela se traduit sur le plan économique, par l’interventionnisme de l’Etat, en défaveur de l’économie de marché.

Sur le plan social, on assiste en Pologne à l’établissement de la primauté des valeurs religieuses opposées aux libertés de l’avortement et de l’homosexualité. En Slovaquie, la xénophobie est légitimée contre les libertés des minorités nationales. Quant à la Hongrie, le Fidesz (Union civique hongroise) a fait adopter en décembre 2010 une loi attentatoire à la liberté d’information, et prévoit même l’adoption d’une nouvelle législation instaurant un régime totalitaire, qui porte atteinte à l’indépendance de la banque centrale nationale, celle du système judiciaire, et celle de l’autorité de contrôle de la protection des données.

B) Les clés du succès du populisme de l’Europe de l’Est.

Malgré les fluctuations électorales et une évolution hétérogène au sein de l’Europe, le populisme couve pour de multiples raisons.

Dans le cas de la Hongrie, l’une des explications réside dans le fait qu’il y ait eut peu de réactions officielles en Europe face à la dérive populiste du président Viktor Orban, à l’exception de la représentante pour la liberté de la presse de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La raison étant l’indissociabilité du pouvoir hongrois avec les majorités conservatrices aujourd’hui dominantes en Europe, regroupées au sein du Parti populaire européen (PPE).

En Pologne, la montée du populisme des jumeaux Kaczinsky s’explique par l’instabilité politique, l’imprévisibilité des acteurs, ainsi que l’érosion de la confiance dans les institutions démocratiques. De plus, les populistes profitent de la défiance envers les idéologies libérale et sociale-démocrate.

Du côté de l’Autriche, la xénophobie populaire découle de la crainte de perdre un certain « paradis », constitué par un petit monde fermé, jouissant d’un véritable bien-être, assortit d’un faible taux de chômage, un niveau de vie élevé et une pollution limitée. A cela s’ajoute le fait que l’Autriche n’a jamais eu de colonies, ses premiers immigrants ne sont arrivés que récemment, et d’emblée, les peurs ont étés projetées sur eux. Le pays n’a donc pas tiré la leçon de la période nazie. Mais ce qui fait surtout défaut, c’est l’absence totale de partis politiques relevant de la gauche radicale, qui est promotrice de discours antiracistes.

De plus, la désaffection du public pour la chose politique mêlée à un sentiment de résignation, lui fait tolérer les excès populistes des partis traditionnels. Car en effet, au fil du temps, les idées de l’extrême droite ont étés recyclées par la droite conservatrice, à l’instar du parti conservateur autrichien de Wolfgang Shussel. Or à la base en s’alliant avec l’extrême droite, celui-ci espérait voir le FPO s’autodétruire par la démonstration de son incompétence, mais il s’est lentement laissé prendre par l’infiltration du discours raciste dans la politique publique. Une illustration en est faite par la politique de discrimination contre les Roms du parti de droite en France. La définition même de l’« extrême droite » est donc remise en cause.

Toutefois à rebours de ce qui précède, la désintégration du populisme est envisageable.

Car d’une part, le populisme est soumis à des cycles, si ses partisans sont confondus avec les pratiques de corruption post communiste qu’ils ont eux-mêmes dénoncés dans leur campagne.

De plus, l’adoption de courageuses réformes, permettant de stabiliser la croissance économique apportée par l’adhésion à l’UE, ferait reculer l’europhobie, au bénéfice d’une classe moyenne progressiste en croissance, et anti populiste.

Aussi, bien que l’Euro-consensus ait été accusé de vider de sa substance la concurrence politique dans les pays candidats, et ainsi de contribuer au contrecoup populiste qui fait de l’Europe un bouc émissaire ; l’Europe peut devenir une contrainte pour les populistes, comme le confirme le communiqué de presse de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, du 17 janvier 2012, qui laisse poindre la menace de la mise en application de l’article 7 TUE contre les manquements de la Hongrie aux valeurs communes.

II. La mise à l’épreuve de la protection des « valeurs communes ».

Le désastre de la deuxième Guerre mondiale, et en particulier du nazisme d’alors, avait suscité l’éveil de la conscience européenne, avec l’extension des libertés pour préserver les peuples européens d’une répétition tragique. Ces libertés et principes fondateurs de l’Union européenne ont étés consacrés à l’article 2 du TUE.

Mais aujourd’hui, la cohérence de l’Europe est menacée par la montée du nationalisme doublée du populisme, qui est propre à saper les bases de la démocratie.

La crise autrichienne déclenchée en 2000, illustre bien la prise de conscience de cet écueil.

A la suite de

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