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Enjeux Diversification En Russie

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s prépondérant des matières premières dans l’économie russe et ses conséquences, nous analyserons les efforts de diversification engagés par la politique russe.

La Russie se heurte à deux problèmes majeurs, à savoir l’absence de diversification économique et la corruption dans la mesure où elle est « l’héritière de l’ancien système » d’où la nécessité de réformer le système juridique.

60% du produit intérieur brut de la Russie provient de la terre. Ce n’est pas un modèle d’économie moderne qui apparait incapable de tenir la concurrence à l’échelle internationale. Aujourd’hui, l’économie russe est dépendante d’une part des exportations des hydrocarbures et d’autre part des prix du pétrole.

On remarque alors le poids prédominant des matières premières dans l’économie russe. Il est important de noter que l’énergie a joué un rôle remarquable dans l’expansion de la Russie. Entre 2001 et 2004, 70% de la croissance de sa production industrielle provient du secteur des ressources naturelles, le secteur pétrolier représentant à lui seul un peu moins de 45%. La Russie détient les premières réserves mondiales de gaz naturel, les huitièmes réserves mondiales de pétrole, le tiers des réserves mondiales de charbon, un quart des réserves mondiales de bois et 14% des réserves mondiales d’uranium. Il n’est donc pas étonnant que la Russie soit le premier producteur mondial de pétrole et de gaz naturel et le premier exportateur mondial d’énergie.

* Structure sectorielle du commerce extérieur russe en 2004

Exportations |

| Hors CEI | CEI |

Hydrocarbures | 60,3% | 44,2% |

Métaux | 21,9% | 12,4% |

Produits chimiques | 6,0% | 9,9% |

Bois, cellulose | 4,0% | 3,3% |

Véhicules, équipements | 5,5% | 19,5% |

Source : Rosstat

Durant ces dernières années, les hydrocarbures représentaient environ 60% des exportations du pays.

Néanmoins, une croissance dépendante des ressources naturelles limite les marges de manœuvres du pays et explique une bonne partie des doutes sur les perspectives à long terme de la Russie.

Même si la Russie bénéficie du maintien des cours élevés du pétrole stimulant l’activité du secteur privé, elle souffre de l’inflation difficilement maitrisable.

Compte tenu des structures actuelles, sa dépendance envers les performances de ses ressources naturelles tend à perdurer dans le temps.

Pour assurer une forte croissance à moyen ou long terme, il faudrait que ce secteur continue de se développer, même si la Russie tente de minimiser sa dépendance. En effet, nous pouvons craindre que l’économie russe ne devienne trop dépendante du secteur énergétique et souffre d’un manque de diversification.

Principales exportations et importations en 2000 et 2006 (% de la valeur totale)

| Exportations | | Importations |

| 2000 | 20003 | 2006 | | 2000 | 2003 | 2006 |

Produits minéraux | 53,8 | 57,3 | 65,7 | Machines, équipements et moyens de transport | 31,4 | 37,4 | 47,7 |

Métaux, pierres précieuses et produits | 21,7 | 17,8 | 16,4 | Produits chimiques et caoutchouc | 18 | 16,8 | 15,8 |

Machines, équipements et moyens de transports |

8,8 | 9 | 5,8 | Produits alimentaires et agricoles | 21,8 | 21 | 15,7 |

Produits chimiques et caoutchouc |

7,2 | 6,9 |

5,6 | Métaux pierres précieuses et produits |

8,3 |

7,3 |

7,7 |

RosStat (2008)

Ces données permettent de saisir la logique économique de la période qu’a connu la Russie. Elles indiquent premièrement une spécialisation internationale sur les biens primaires et la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger pour les biens manufacturiers ; le dynamisme de la demande de biens manufacturiers découlant du surcroît de revenu lié à la croissance des recettes d’exportation est ainsi en grande partie satisfait par les importations.

Sur le plan interne, l’impact de la croissance des revenus rentiers sur la demande profite ainsi d’abord aux secteurs abrités de la concurrence internationale. Dans un contexte de hausse des prix des matières premières, cette évolution est typique du « syndrome hollandais » et peut entraîner une dynamique de désindustrialisation.

Aux problèmes posés par la « maladie hollandaise » sur l’orientation de la croissance de l’activité, il faut ajouter la faiblesse de l’accumulation. L’accumulation du capital et du travail a joué un rôle peu important dans la forte croissance de ces dernières années. D’autre part, la période de récupération a été marquée par une croissance importante du taux d’utilisation des capacités de production. En bref, la croissance du PIB a été largement alimentée par des ressources déjà présentes mais sous-employées.

De plus, il est important de noter que la Russie ne génère que très peu d’investissement. Son taux d’investissement reste stable à environ 20% du PIB ce qui représente moins de la moitié du taux chinois. La Russie s’avère alors sur le même rang que le Brésil à ce niveau –ci mais doit contrairement à ce pays, compenser la brutale décapitalisation consécutive à la grande crise de transformation des années 1990. Par ailleurs, cet investissement se concentre dans les transports, l’extraction des hydrocarbures, l’immobilier, la fourniture de gaz et d’eau, la construction, les communications et la métallurgie. Ainsi, les secteurs des constructions mécaniques et des équipements électriques, électroniques et optiques apparaissent marginalisés. Ils ne représentent, en effet, que 0,5% de l’investissement global. En ce qui concerne les dépenses en recherche et développement (R&D), malgré une progression régulière du PIB (1,2% en 2005 soit par rapport aux pays BRIC plus que l’Inde et le Brésil et presque autant que la Chine), la crise du système national d’innovation russe est loin d’être surmontée. Elle illustre quelques difficultés en matière de dépôt de brevets ce qui montre que la Russie est nettement distancée par la Chine et l’Inde et rattrapée par le Brésil.

A cela s’ajoute la faiblesse de la diversification de ses investissements directs à l’étranger (IDE) qui sont essentiellement centralisés dans le secteur de l’extraction des ressources minérales (70,6% au premier semestre 2007 selon World Bank in Russia) et des services non-échangeables tels que l’immobilier et le commerce. La modernisation de son appareil productif s’avère donc limitée.

Les gains de productivité qui ont permit la récente croissance sont ainsi liés à l’utilisation du stock de capital et de travail sous-employé ainsi qu’aux gains d’efficacité résultant de la restructuration de l’appareil productif. Cependant, en l’absence d’investissements suffisants, avec une crise démographique conséquente et avec le non renforcement des innovations, les sources de croissance dont dispose le pays semblent quelque peu réduites pour les années à venir.

Finalement, si le gouvernement russe peur se prévaloir d’une croissance conséquente, les éléments présentés jusqu’à maintenant font apparaître des faiblesses majeures. Grâce aux ressources provenant des exportations de matières premières, la Russie dispose, à la différence des pays asiatiques, de moyens de financement pour mettre en œuvre une politique industrielle active. Cependant, cet avantage est clairement remis en cause par le fait que les mécanismes du « syndrome hollandais » freinent l’amélioration de la compétitivité des entreprises exposées à la concurrence internationale.

Ainsi, jusqu’à présent, au niveau macroéconomique, aucun élément significatif ne montre la constitution de nouvelles capacités et compétences productives suffisamment importantes pour enclencher une dynamique de rattrapage des pays les plus développés.

L’enjeu essentiel de la Russie est de surmonter les conséquences actuelles de la crise et de créer une nouvelle structure économique. Malgré plusieurs tentatives de modernisation « le niveau de diversification reste extrêmement bas », a déploré M. Medvedev interrogé par la chaîne américaine CNCB en 2009. Le président a donc reconnu l’échec de la Russie à devenir une économie hautement technologique. Mais qu’en est t-il des efforts de diversification engagée par la politique russe ? Le rôle de l’investissement sera déterminant dans la stimulation de la diversification économique sans recourir aux anciennes mesures de politique industrielle interventionniste, qui ont largement échoué ailleurs. La situation s’est toutefois améliorée ces dernières années, mais l’investissement connait trop de réglementations inutiles. De plus, la faiblesse de l’Etat de droit et l’application arbitraire des règles risquent

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