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Insertion après l''IMPro

Mémoire : Insertion après l''IMPro. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Avril 2019  •  Mémoire  •  8 292 Mots (34 Pages)  •  558 Vues

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INTRODUCTION

Selon la théorie de Reuven FEUERSTEIN « Toute personne est capable de changement quels que soient son âge, son handicap et la gravité de ce handicap »

Ainsi, l’une des missions de l’Institut Médico Professionnel (IMPro) où j’ai effectué mon stage consiste à provoquer ce changement chez les jeunes atteints de handicap qu’il accueille, par le développement de leurs capacités et habileté afin de les amener à une autonomie qui favorisera leur insertion sociale et professionnelle.

Cet établissement est agréée pour dispenser un enseignement spécialisé et un apprentissage professionnel à cinquante adolescents âgés entre 16 et 20 ans, atteints de handicap mental léger, moyen ou sévère, provoqué soit par une aberration chromosomique (trisomie), soit par des troubles envahissant du développement (TED) soit par des accidents périnataux ou encore par des troubles associés du comportement.

Ces pathologies grèvent les capacités intellectuelles, verbales et cognitives des personnes qui en sont atteintes. Elles rencontrent des problèmes de compréhension, de mémorisation et de lecture, ils ont une attention labile, des troubles du langage, des réactions agressives mais aussi une dépendance à l’adulte.

Il en résulte que ces difficultés se répercutent sur la capacité des jeunes à travailler, à retenir les consignes, ainsi que sur leur rythme d’exécution des tâches.

En effet, le handicap mental se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication, de décision.

Au cours de cette période, j’ai effectué une observation participante où j’évoluais au sein des différents groupes dans les ateliers et pendant les temps scolaires.

J’ai pu constater que, pour certains de ces jeunes, les apprentissages demeurent très difficiles, une présence constante de l’adulte et une répétition des consignes est nécessaire. Ils ont besoin d’être encouragés pour poursuivre ; certains d’entre eux sont instables et trouvent des prétextes pour laisser l’atelier.

Compte tenu des objectifs de l’IMPro, j’ai mené une réflexion sur le devenir des jeunes qui arrivent en fin de leur prise en charge et pour qui l’orientation est incertaine.

C’est en ce sens que j’ai été interpelée par trois cas :

- Samuel, un jeune âgé de 19 ans est atteint de trisomie 21 et présente une déficience moyenne avec des troubles du langage et de la mémorisation. Il est inscrit à l’atelier bois or, il a du mal à comprendre les consignes. Malgré une répétition des conseils et des démonstrations, l’exécution d’une tâche s’avère lente et difficile.

- Gabriel, 20 ans est atteint d’une déficience moyenne suite à un traumatisme survenu en bas âge, présente des troubles de l’attention, de la compréhension et un léger handicap moteur. il prend part à l’atelier agriculture mais se met en colère quand une remarque lui est faite. Il refuse de poursuivre le travail et erre dans les couloirs de l’établissement.

- Sophie âgée de 19 ans, atteinte déficience sévère et de troubles envahissants du développement et troubles du comportement. Elle est inscrite à l’atelier buanderie mais n’a pas évolué au cours des deux années. Elle a du mal à exécuter une consigne. Elle maintient le fer à repasser en main dans la même position et quand elle commence le repassage, elle regarde dans une direction opposée ; elle n’a pas l’air d’entendre les recommandations de l’éducatrice technique.

En les observant et au vu des missions de l’IMPro, je me suis interrogée sur leur capacité à s’insérer au sortir de l’institution.

Les échanges avec l’équipe m’ont permis de comprendre que leurs problématiques constituent un frein à leur insertion professionnelle. Je me suis alors demandée comment, en tant qu’éducateur, je pouvais apporter une réponse adaptée à ces jeunes qui, arrivant en fin de prise en charge, n’avait pas d’autre choix qu’un retour en famille.

Compte tenu de ces observations, j’ai voulu approfondir mon analyse pour mieux comprendre les problématiques de ces jeunes. Aussi, ai-je interrogé un groupe, à l’occasion d’un atelier parole, sur leurs occupations pendant leur temps libre et sur leurs loisirs. Il s’avère que leur seule activité consiste surtout à regarder la télévision, très peu d’entre eux ont d’autres loisirs

J’ai donc orienté ma recherche sur leur insertion sociale pour tenter de répondre au questionnement suivant : Comment l’éducateur spécialisé peut-il aider le jeune déficient mental à s’insérer socialement en vue de sa sortie de l’IMPro ?

Au vu des réponses obtenues, j’ai élargi mon questionnement au reste du groupe puis avec l’accord de l’équipe, j’ai dans un premier temps interrogé les familles à travers un questionnaire remis aux jeunes puis dans un deuxième temps, j’ai contacté les familles de ceux qui sont sortis l’année précédente afin de savoir ce que sont devenus ceux qui n’ont pas été orienté en Etablissement de Service d’Aide par le Travail.

Pour cela, j’ai élaboré un questionnaire à l’adresse des parents. Des 30 % de réponses obtenues, seuls 16 % des jeunes bénéficient d’une activité en dehors du temps de prise en charge.

En poursuivant ma réflexion, j’ai cherché à savoir ce que devenaient ceux qui sont sortis l’année précédente ; pour ce faire, j’ai effectué, avec l’accord de l’équipe, une enquête téléphonique auprès de parents.

Il en résulte que, des dix-huit jeunes sortis du cursus, 5,6 % ont été embauchés en entreprise, 27,7 % ont fait l’objet d’une insertion professionnelle en Etablissement de Service d’Aide au Travail, 5,6 % a été orienté en ULIS, 5,6 % en foyer de vie et 55,5 % sont retournés au sein de leur famille qui attend encore un appel de la MDPH ou une suite de l’IMPro.

Si l’une des caractéristiques des adolescents est le manque de motivation, « leur intégration au sein d’un groupe s’avère nécessaire pour leur développement social et répond à des besoins éducatifs et sociaux »

Aussi, compte tenu de ces réponses, ai-je décidé d’approfondir la notion d’insertion sociale dans le but d’amener les jeunes à s’intégrer dans les différentes associations de leur commune pour pratiquer une activité leur permettant de s’épanouir et d’éviter l’isolement.

Pour ce faire, je ferai dans un premier temps une description de l’institution afin de cibler la prise en charge, dans un deuxième temps j’aborderai la partie conceptuelle puis je présenterai mon intervention éducative auprès des jeunes.

I) PRESENTATION DE L’INSTITUTION

I-1) LE SIEGE

Dans le cadre de la protection de la personne handicapée, le ministère de la cohésion sociale a défini un cadre législatif permettant la prise en charge et l’accompagnement des personnes handicapées.

Ainsi, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées leur permet de bénéficier des mêmes avantages que tout citoyen. De ce fait, l’intégration scolaire, professionnelle et sociale est un droit dont dispose cette population.

C’est à cette fin, que l’Association Départementale des Amis et Parents des Enfants Inadaptés (ADAPEI) association loi 1901, reconnue d’utilité publique, œuvre en faveur des personnes déficientes mentales, de l’enfance à l’âge adulte, par l’intermédiaire de différentes structures dont elle assure la gestion.

Il s’agit des Institutions Médico Pédagogiques (IMP) qui accueillent les enfants âgés de 6 à 15 ans et les Instituts Médico Professionnels (IMPro) qui assurent l’accompagnement pédagogique, éducatif et la formation professionnelle des jeunes âgés de 16 à 20 ans ainsi que les Etablissements et Service d’Aide par le Travail (ESAT) où sont orientés certains jeunes adultes dans le cadre de leur insertion professionnelle.

L’ADAPEI dispose de plusieurs structures réparties dans le département. Cette dépendance abrite un Institut Médico Pédagogique (IMP) et un Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) et un Institut Médico Professionnel (IMPro) où j’ai effectué mon stage.

I-2) LA STRUCTURE

Cet établissement accueille une cinquantaine d’adolescents âgés de 16 à 20 ans, atteints de déficience mentale moyenne et légère, avec des troubles associés.

L’IMPro a fondé son approche sur une conception de travail basée sur la prise en compte des valeurs morales telles que :

- la citoyenneté qui rappelle que la personne handicapée mentale étant reconnue comme une personne citoyenne a des droits et des devoirs comme tout autre membre

- le respect par une prise en compte des difficultés, des potentialités et de la personnalité de chaque jeune,

- la solidarité en prolongement des textes insistant sur une prise en charge solidaires,

- la dignité à travers la reconnaissance des droits des personnes à la vie, à la santé, à l'éducation, à la formation au travail, au logement aux loisirs, à la culture, à l’information à la liberté,

- la

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