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J'Ai Peur D'Oublier Fiche De Lecture

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folle. Le premier incident se passe lors d’une vente. L’acheteur lui reproche de ne pas avoir envoyé tous les papiers. Elle s’est sentie vexée, sure de l’avoir fait. Cependant, ce genres d’oublis n’ont fait que de se multiplier au fil des mois. En 2002, elle décide de parler de ses défaillances à son mari Patrick. Cependant, personne ne croit à ses pertes de mémoires. Tous sont unanimes : elle souffre de surmenage, avec en prime un début de dépression. Elle va alors consulter son médecin, qui lui prescrit des antidépresseurs. Elle sort de chez lui soulagée qu’il ne s’agisse que d’une dépression. En effet, elle a songé un temps, à une récidive de son cancer de l’utérus qu’elle avait combattu en 1991 et qui était en rémission. Pourtant, malgré son traitement, rien ne s’améliore. Elle va donc à nouveau consulter son médecin, qui cette fois l’oriente vers le service de neurologie du CHU de Montpellier en février 2003. Ces examens seront sans suite. Elle apprendra seulement 3 ans plus tard qu’ils avaient perdu son dossier.

Durant la période de 2003 à 2006, elle ne peut que constater une aggravation de son état. Sujette à des sautes d’humeur de plus en plus fréquentes, des troubles de la concentration, elle se rend compte que les actes du quotidien sont de plus en plus difficiles à effectuer. Les seules choses non altérées sont ses souvenirs antérieurs à 2000. Elle qui était une femme vivant toujours dans le futur, elle puise désormais réconfort dans le passé. Elle relate ainsi comment à l’âge de 8 ans elle a voulu se destiner à une carrière de vétérinaire, ou bien encore les conditions de vie avec ses parents, leur réussite dans la restauration, mais aussi sa relation particulière avec son père. Son père qui a énormément compté pour elle, qui l’a façonnée et lui a donné son caractère de battante. Celui-ci mourra d’un cancer du poumon en 1994, alors qu’elle était en rémission de son cancer de l’utérus.

L’incident qui lui fera prendre vraiment conscience de la gravité de son état, est l’oubli de sa chienne Petra dans le coffre de sa voiture 48h durant, ceci l’a vraiment affectée car elle adorait ce chien. Son médecin décide alors de l’orienter vers l’hôpital de Lyon. Elle sera diagnostiquée comme atteinte de la maladie d’Alzheimer en 2006 par le Docteur Gabelle. Fabienne Piel commence son traitement, et réalise que l’Alzheimer est une maladie bien plus redoutable que les métastases au cerveau qu’elle craignait au départ. En effet, c’est une affection incurable. Très dure pour le malade, mais aussi pour son mari et ses enfants : Caroline, Bruno et Harmony. Elle se rend compte que si jamais sa relation avec Patrick venait à ne plus fonctionner, elle risquerait fortement de se retrouver seule. Dans un premier temps, elle a totalement renié sa maladie. C’était son moyen de la combattre. Dans un second temps, elle a commencé à se renseigner, a vouloir tout savoir de ce mal pour s’empêcher de paniquer. Autour d’elle ses proches réagissent de manière unanime, ils font comme si de rien n’était. Cependant, elle voudrait qu’il y ait plus de communication par rapport à sa maladie. Elle s’est rendue compte que plus le temps passe, plus elle a besoin de leur présence, de leur compréhension et de leur affection. Son quotidien devient à l’image de son cerveau : désorganisé, troué, ingérable. Pour pallier à ses défaillances, elle essaye de trouver des moyens de substitution, qui ne sont que peu efficaces. Tout se dérègle, il lui devient de plus difficile de s’exprimer correctement, d’effectuer des gestes simples du quotidien, elle perd de plus en plus la notion du temps. La plupart du temps, maintenant, c’est le vide dans sa tête. Elle se sent amputée des réflexes de vie. Fabienne Piel émet alors ce souhait très important : elle espère que, le jour ou sa maladie atteindra son paroxysme, elle aura alors un élan de lucidité assez long pour pouvoir se suicider.

A la fin de son livre, Fabienne Piel axe son témoignage sur le manque de compréhension de ses amis, et de son entourage. Elle s’est également rendue compte du manque de prise en charge des jeunes Alzheimeriens, et que cette maladie est bien trop souvent associée au grand âge. Elle en fait son combat, et créé alors en 2007 : La vie sans oubli. Son engagement se révèle très difficile, à la fois, les gens ne donnent aucune crédibilité aux jeunes alzheimeriens, et chaque démarche prend un temps considérable. Elle fera ainsi plusieurs apparitions dans l’émission de Jean Luc Delarue, ce qui lui permettra d’apprendre d’avantage sur le fonctionnement de l’Alzheimer en observant d’autres malades comme elle. Par son témoignage, Fabienne Piel nous expose son combat contre la maladie, ses victoires, sa dégradation lente et irrémédiable. Mais surtout, sa peur de ne plus pouvoir revenir a la conscience, à la vie. Sa peur d’oublier.

V. Analyse critique des idées principales :

Par son livre, Fabienne Piel souhaite laisser une trace de son passage avant qu’elle ne soit totalement prisonnière de son monde. Incapable de se souvenir et de revenir à la réalité. Elle relate ainsi son combat, sur fond de critique quant à la prise en charge des jeunes alzheimeriens. L’alternance présent-souvenirs passés est très importante, car les souvenirs retranscrits aident à comprendre pourquoi elle vit sa maladie ainsi. Les nombreux témoignages de ses proches montrent l’importance des aidants pour les malades d’Alzheimer. Il est donc capital d’accompagner autant les aidants que les malades. Étant donné que ce sont les aidants qui prendront soin le plus longtemps possible de lui. Cette affection est un poids énorme pour l’entourage. Il est très difficile de voir la déchéance d’un être aimé car passé un certain stade, l’autonomie est presque nulle, et le malade nécessite une aide permanente et totale. C’est une charge à la fois physique et psychologique très importante. C’est alors, lorsqu’il devient impossible pour la famille d’assumer une telle responsabilité, que les malades sont placés en centre d’accueil spécialisés. Malgré l’existence de ces centres, très peut sont adaptés aux jeunes alzheimeriens. Actuellement, dans les « crèches pour adultes » comme elle les appelle, les activités prévues sont pour des personnes de plus de 60 ans, tel que le scrabble, échecs, télévision. Alors que les jeunes malades, encore en pleine possession de leur force physique nécessitent des activités plus adaptées. Mais outre des centres d’accueils plus adaptés, il me semble plus judicieux de garder le plus longtemps possible à domicile les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer tant que cela est possible. Une mise en centre prématurée, bien que soulageant pour les familles, n’est pas forcément un bien pour le malade. Un nombre important de résidents, une prise en charge pas suffisamment personnalisée, une infantilisation trop précoce aurait tendance à accélérer la perte d’autonomie et des facultés cognitives des malades. Pourtant, il existe de multiples potentialités d’aides à domicile, de prestations matérielles, la possibilité d’accéder à des services de soins infirmiers à domicile, et aussi des allocations personnalisées à l’autonomie. Malheureusement, la plupart de ces aides ne sont accessibles que pour des personnes malades ou dépendantes de plus de 60ans. C’est une autre des idées forte développée dans le livre.

Elle a créé en 2007, l’association La vie sans Oubli, pour que les jeunes malades puissent bénéficier de plus de reconnaissance, des mêmes droits que leurs ainés, et de centres d’accueils adaptés. Depuis, le gouvernement à mis en place un Plan Alzheimer 2008-2012, contenant 11 objectifs déclinés en 44 mesures. On y retrouve notamment des mesures pour aider les aidants, une favorisation du maintien à domicile par une multiplication des aides, une amélioration de l’hébergement des malades jeunes. Un meilleur diagnostic et un meilleur suivi est prévu, mais toujours pas pour les personnes de moins de 60 ans. Malheureusement, toutes ces mesures n’ont pas encore étées mise en place, et il faudra encore quelques années pour que le diagnostic chez les moins de 60 ans soit plus généralisé, et efficace. Outre ce plan, depuis 2009, la maladie d’Alzheimer est considérée comme une Affection Longue Durée (ALD), ce qui représente un progrès énorme, et un grand soulagement pour les familles

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