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Kennedy, Président

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m. Les milieux intellectuels apprécient sa curiosité et son énergie. Il reçoit d’ailleurs le prix Pulitzer en 1957 pour son livre Profiles in Courage (Portraits d'hommes courageux). Outre la réputation qu’il s’est lui-même forgé, sa fonction de Sénateur semble être, pour l’homme ambitieux qu’il est, un tremplin vers la présidence.

En 1960, Kennedy se porte ainsi candidat démocrate aux élections, contre le républicain Richard Nixon. Son programme dynamique, surnommé "New Frontier" (Nouvelle Frontière), repose notamment sur un meilleur système social, sur l’égalité raciale, la relance économique, l’avancée spatiale et l’aide aux pays sous-développés. À très peu de voix près, Kennedy est élu 35e président des Etats-Unis, à la suite de Dwight Eisenhower. Il entre en fonction en janvier 1961.

Guerre froide et politique extérieure

À peine arrivé à la présidence, Kennedy souhaite baser sa politique extérieure sur l’équilibre des puissances occidentales par rapport au bloc soviétique. Mais une telle démarche devait rester pacifique. Aussi, dès le mois de juin 1961, quelque peu ébranlé par la déroute du débarquement de la baie des Cochons, Kennedy rencontre Khrouchtchev à Vienne au sujet de la Berlin. Mais aucun compromis ne peut alors être trouvé sur le sujet.

La relation entre les deux grandes puissances s’envenime encore avec la crise de Cuba. En octobre 1962, des avions espions américains découvre à Cuba la présence de rampes de missiles soviétiques menaçant les Etats-Unis. Kennedy réagit aussitôt en organisant le blocus maritime de l’île de Fidel Castro. Pendant plusieurs jours, la tension atteint son paroxysme. Au bord de la Troisième Guerre mondiale, qui aurait probablement été nucléaire, la diplomatie des deux hommes finit par résoudre le conflit. Cette crise, par le danger imminent qu’elle a représenté, aboutira, en 1963, à la signature d’un accord interdisant les essais nucléaires en mer comme dans l’atmosphère. La détente sera alors engagée.

En outre, Kennedy désire engager son pays sur le plan international. En 1963, alors qu’il se prononce en faveur du désarmement, il décide d’intervenir dans le sud du Vietnam contre la montée du communisme. Il se fait ainsi l’initiateur de l’"escalade", poursuivie plus concrètement par Johnson, à qui l’on reprochera longtemps une telle démarche.

La politique intérieure : société et économie

Parallèlement à sa politique internationale, Kennedy s’efforce de mettre en place les mesures de la New Frontier. Il mise énormément sur le progrès du secteur spatial américain. Aussi, il tente de prendre les devants face à l’avancée soviétique. Dès 1961, il lance le programme Apollo, visant à envoyer un homme sur la Lune.

À son accession au pouvoir, l’économie américaine est en piteux état. Pour la relancer, il préconise le recours à court terme au déficit budgétaire, meilleur moyen selon lui de lutter contre la pauvreté et de donner un nouvel essor à la consommation. Il propose également la mise en œuvre d’une zone de libre-échange avec le Marché commun européen (le projet aboutira au Kennedy Round, en 1967). Mais souvent et pour presque tous les domaines de sa politique intérieure, le président se heurte au Congrès.

Du point de vue social, Kennedy se prononce clairement en faveur de l’égalité civique entre Blancs et Noirs. Dès 1962, il avait d’ailleurs permis à un étudiant noir d’intégrer l’université du Mississipi. En 1963, il agit encore plus concrètement en soutenant Martin Luther King et en demandant que soit votée une loi contre la ségrégation raciale, laquelle ne sera adoptée qu’après sa mort.

L’assassinat

À peine trois ans après sa prise de fonctions, Kennedy est assassiné sous les yeux de la foule et de la télévision, alors qu’il traverse Dallas avec son escorte et sa femme. Touché à la tête, il meurt peu de temps après son arrivée à l’hôpital. Les Etats-Unis et le monde entier sont terriblement choqués par le drame.

L’enquête aboutit à l’arrestation de Lee Harvey Oswald, lui-même assassiné par Jack Ruby quelques jours après. Selon le juge Warren, c’est bien Oswald et lui seul qui est coupable du crime. La commission du juge suscite de vives critiques et un doute subsistera quant aux circonstances exactes de l’assassinat du président.

Érigé en mythe par une mort tragique et obscure, Kennedy n’a pas toujours été exempt de critiques. À cause de sa courte présidence et de la rigidité du Congrès, nombre de ses mesures intérieures n’ont d’ailleurs pu aboutir. Mais son dynamisme, son charisme, ses capacités à se remettre en cause et son caractère naturellement joyeux ont donné un nouveau souffle à la politique américaine et ont sans conteste influencé plusieurs de ses successeurs.

John Fitzgerald Kennedy

Il suit des études dans les meilleurs établissements d'enseignement : Choate Academy à Wallingford (Connecticut), la London School of Economics, Princeton, enfin Harvard. Ses résultats scolaires et universitaires ne sont pas brillants. En 1937, puis en 1939, son père lui fait visiter l'Europe, et sa thèse de science politique remporte un beau succès de librairie (le sujet traite d'une actualité brûlante : Why England Slept). De retour aux États-Unis, John s'inscrit à Stanford, où il ne reste que quelques mois, et part pour l'Amérique du Sud. Quand les États-Unis entrent en guerre, il parvient, malgré une colonne vertébrale fragile, à obtenir un poste de combattant dans la marine ; en 1943, il accomplit un exploit dans le Pacifique en sauvant plusieurs de ses camarades, malgré ses propres blessures. Il termine la guerre à l'hôpital et en convalescence.

La montée au pouvoir

En 1945, la politique l'attire, à moins que son père l'ait convaincu qu'après la mort de l'aîné il se devait de briguer un mandat. De fait, la politique est une passion familiale, et l'esprit de clan n'est pas absent : « Je suis entré dans la vie politique, dira-t-il plus tard, parce que Joe est mort. Si quelque chose m'arrivait demain, mon frère Bobby se présenterait à mon siège de sénateur. Si Bobby mourait, Teddy lui succéderait. » John commence donc par tenter sa chance dans un quartier ouvrier de Boston lors des élections à la Chambre fédérale des représentants. Il dépense sans compter, fait jouer les relations de sa famille, utilise ses amis de Harvard, mène une très efficace campagne et se fait élire.

Réélu en 1948 et en 1950, il fait partie des libéraux et s'oppose, par exemple, à la loi Taft-Hartley. En 1952, le voilà candidat aux élections sénatoriales ; son adversaire s'appelle Henry Cabot Lodge, un grand nom du Massachusetts, le président du Comité national républicain. Les Kennedy, frères, sœurs et conjoints, se lancent dans la bataille. Si, dans l'élection présidentielle, Dwight David Eisenhowerremporte le Massachusetts par plus de 200 000 voix, Lodge, lui, est battu dans l'élection au poste de sénateur. En 1958, contre un rival moins prestigieux, Kennedy sera réélu triomphalement, avec une avance de plus de 870 000 suffrages.

Le sénateur Kennedy se marie en 1953 avec Jacqueline Lee Bouvier, et subit l'année suivante deux opérations délicates, que ses blessures de guerre ont nécessitées. Il profite de sa convalescence pour écrire Profiles in Courage (1956), où il trace le portrait de quelques sénateurs américains. La maladie l'empêche de voter lorsqu'en 1954 Joseph McCarthy (1909-1957) est censuré ; sans doute est-il hostile, plus que ses électeurs, aux excès du sénateur du Wisconsin, mais son frère Robert sert quelques mois comme conseil juridique auprès du sous-comité de McCarthy.

À la fin de l'année 1955, John Fitzgerald Kennedy devient une personnalité de premier plan. Il propose des mesures législatives qui visent à améliorer la condition des travailleurs, mais celles-ci sont rejetées ou modifiées. Il prend la parole sur la limitation des importations de pétrole et de laine, sur l'aide à l'étranger, sur les subventions fédérales aux villes, sur les droits civiques. Dès 1956, il réclame l'indépendance de l'Algérie, critique le président Eisenhower et sa politique chinoise, intervient plusieurs fois dans les débats de politique étrangère. C'est que John Fitzgerald Kennedy a décidé, dès ce moment-là, de se présenter aux élections présidentielles. À la convention démocrate de 1956, Adlai Stevenson reçoit l'investiture du parti. Comme candidat à la vice-présidence, John Fitzgerald Kennedy est battu de peu par Estes Kefauver (1903-1963).

Son succès aux sénatoriales de 1958 augmente ses chances. Toutefois, il doit surmonter un obstacle : un catholique peut-il être président des États-Unis ? En 1928, un autre démocrate, Alfred E. Smith (1873-1944), n'avait pu vaincre ce handicap ; trente ans plus tard, beaucoup d'Américains se demandent encore si un « papiste » ne subventionnerait pas avec des fonds fédéraux les écoles catholiques, s'il ne nouerait pas avec Rome des relations privilégiées, s'il maintiendrait la séparation de l'Église et de l'État. Malgré tout, John Fitzgerald Kennedy annonce, le 2 janvier 1960, qu'il sera candidat dans une dizaine d'élections primaires. Il élimine l'un

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