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L'ethnicité, un handicap à la construction nationale en Afrique?

Dissertation : L'ethnicité, un handicap à la construction nationale en Afrique?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Décembre 2017  •  Dissertation  •  820 Mots (4 Pages)  •  1 127 Vues

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ECUE : Ethnicité et nationalisme en Afrique

Chargé du cours : Dr William-Oreste Agblonon

Sujet : L’ethnie est-elle un handicap à la construction nationale en Afrique ?

Au sens philosophique du terme, l’ethnie s’entend comme un groupe d’humains unis par des traits communs telle la culture et la langue, parfois la religion. L’anthropologue Mondher Kilani la définit comme « un modèle de perception et de classification cognitive qui recourt à des éléments d’identification dont le contenu ou le sens accordé à ce contenu peut changer- dans le but de construire des frontières qui jouent comme des barrières sémantiques entre les groupes ».

Les Etats post-coloniaux africains, hérités du modèle occidental et caractérisés par une forte diversité ethnique, font face depuis leurs indépendances à des conflits que plusieurs auteurs et médias décrivent comme étant pour la plupart des conflits ethniques, tribaux et culturels. Aussi, parle-t-on de crise de l’Etat-nation en Afrique.

Face à cette recrudescence de conflits armés sur fond ethnique en Afrique, il convient de se poser la question de savoir si l’ethnie ne bloque pas le processus de construction nationale en Afrique ?

Il faut admettre, dans un premier temps, que la construction de l’unité nationale en Afrique s’est soldée par un échec, et ce, en raison de la manipulation des identités ethniques par les élites au pouvoir. Cependant,

En Afrique, l’Etat est né avant la Nation. Le défi des Etats post-coloniaux était de forger une conscience nationale, un groupe homogène avec un intérêt général, une identité collective qui puisse transcender les différentes et multiples identités ethniques coexistant sur un même territoire donné. Toutefois, la mise en œuvre de ces politiques de construction nationale apparait en réalité comme un moyen pour les dirigeants africains d’assurer l’hégémonie de leur ethnie.  C’est le cas par exemple en Côte d’Ivoire sous le mandat du président Henri Konan Bédié qui a favorisé la ville de Daoukro, et par extension les Akan, plus particulièrement l’ethnie Baoulé, au détriment des autres villes et régions du pays, ou encore le concept d’ « ivoirité », exemple d’un ethnocentrisme ivoirien visant à écarter les gens du Nord (désignés comme de Dioulas) de la scène politique. La gestion ethnocentrique et ethniciste, népotiste, tribale de l’Etat africain en marginalisant les autres composantes de la population explique également le choc ethnie-Nation sur le continent africain, et en particulier en Afrique noire. A titre d’exemple, on peut citer le fameux complot peulh en 1977 imaginé par Sékou Touré afin de se débarrasser de Diallo Telli.  

En outre, l’identité nationale est concurrencée par d’autres identités, qu’elles soient ethniques ou religieuses. Cela s’explique notamment dans le choix des administrateurs de l’Etat, des leaders politiques qui se font sur la base de l’ethnie (c’est le « vote ethnique »). En effet, lors des élections, le projet de société ne compte pas, ni la recherche de l’intérêt de la Nation ; c’est plutôt l’intérêt de l’ethnie qui est recherché. C’est par exemple le cas de la Guinée, ou du Kenya, pays où le vote se joue sur des sentiments d’appartenance ethnique (pour les élections de 2017, ce sont un Kikuyu et un Luo qui s’affrontent).

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