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La Biographie Langagière

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ai appris les deux dialectes sans difficulté et encore sans m’en apercevoir. Un bilinguisme oral s’annonce déjà. Il est à rappeler qu’à la maison mon père poursuivis des programmes ou films télévisés employant un système langagier que je ne comprenais pas à l’époque. C’était le français, l’arabe classique et l’arabe standard.

A mes sept ans je me suis inscrit à l’école primaire et c’est à partir de là que d’autres expériences se sont ouvertes à moi. Au tout début, notre enseignant d’arabe nous initie à la graphie d’une nouvelle langue dite arabe standard. C’était la première fois que je me suis trouvé en mesure de me lancer dans l’expérience scripturale de la langue. Certes cet apprentissage scriptural de la langue arabe standard n’est pas sans difficulté. En effet, nous étions nombreux à voir pour la première fois l’alphabet sauf ceux qui sont passés par l’école coranique ou l’enseignement élémentaire. Au fil du temps on s’est familiarisé avec cette nouvelle langue et on arrive avec le fil des années à rédiger de petites phrases et à lire dans cette langue sans trop de difficulté quoique l’enseignement soit assuré par des enseignants qui nous apprennent l’arabe standard à travers le dialecte arabe marocain. L’essentiel c’est que malgré les actes parfois anti-pédagogiques et les conditions de plus en plus en mal de rien j’ai pu lire l’arabe standard sans pouvoir écrire de vrais paragraphes cohérents.

« L’arabe est la langue officielle selon la constitution » répétaient nos enseignants à l’époque « vous devez l’apprendre » ajoutaient –ils souvent. Notre professeur insistait toujours sur le fait que l’arabe est aussi la langue du Coran et de Dieu. Cela nous a plongés dans une sorte d’incertitude et de confusion car selon mon expérience je me suis toujours demandé pourquoi mes parents n’utilisaient pas à la maison cette langue de Dieu et de l’état mes collègues aussi ressentaient le même sentiment face à cette situation qui dépassait notre faculté mentale à l’époque. Alors, après un moment de réflexion, je lâche la bride et je vaque à mes préoccupations de petit enfant.

En troisième année du primaire, à mon grand étonnement, j’ai écouté mon professeur de français répéter un code langagier tout à fait différent de l’arabe et dont l’écriture commençais de gauche à droite. Nous étions moi et mes élèves de classe très motivés par souci de découvrir cette nouvelle langue que la plupart d’entre nous n’ont jamais écouté. Au début, l’enseignant nous a appris les rudiments du français : l’alphabet. L’enseignement reposait sur la mémorisation, la répétition et l’écriture mécanique de l’alphabet et de quelques mots.

Au fil du temps on s’est aperçu que l’apprentissage du français n’était pas assez facile comme c’était le cas pour l’arabe. A l’issus des études primaires, nous nous trouvâmes dans une situation critique car nous n’arrivons même pas à lire correctement un texte et encore à écrire des phrases correctes du moins pour notre classe.

Pour moi, les années que j’ai passées au primaire ne m’étaient pas d’une grande aide dans l’apprentissage du français ; l’enseignement s’est fait à base de mémorisation et s’assure dans une ambiance où le peur et la terreur ont été de mise. Les salles étaient pléthoriques, les manuels peu motivants, des méthodes classiques qui ne favorise pas l’implication directes des apprenants. En gros c’est l’inauguration de la souffrance avec le français.

Au collège, je bénéficiais de six heures de cours de français par semaine. En arabe, je peux sans trop de difficulté rédiger des textes de 30 lignes et j’arrive à m’exprimer oralement avec aisance mais ce n’était pas le même cas pour le français. La matière du français était notre bête noire. Les professeurs exigeaient trop de nous sans rien donner. La remarque que j’ai faite c’est que mon enseignant de français insiste beaucoup sur le côté grammatical sans donner d’ampleur aux activités langagières. Si par exemple j’ai commis une erreur de grammaire je serais péniblement puni. L’oral ou le sens du message n’est pas important pour lui mais ce qui importe c’est surtout de formuler des phrases syntaxiquement correctes.

Le français a le statut de première langue étrangère à statut économique et diplomatique. Il est le code de l’élite et de la tranche vachement instruite. Celui qui parlait couramment le français confirme qu’il est bien instruit et il appartenait à une société très savante et plus considérée. Moi j’ai réalisé jusqu’à quel degré le français est assez important pour moi mais comme je l’ai signalé les activités et les pratiques enseignantes à l’époque ne favorisaient pas son apprentissage.

Ce n’est qu’en troisième année du collège que je me suis rendu comte de la nécessité d’améliorer mon niveau en français et cette initiative est saluée par une enseignante de français que je n’arrive pas à oublier. Celle-ci m’a donné en cadeau plusieurs bouquins de science fiction et quelques classiques de littérature française que je me peinais à lire et éprouver par la suite un grand plaisir pour la lecture. C’était mon véritable contact avec le français car j’approprie un ancien dictionnaire bilingue qui revient à mon père pour expliquer les mots difficiles et redondants. Au bout de deux ans, je sentais l’amélioration de mon français, je comprenais mes professeurs, et je poursuivais des séries télévisées en langue française « Top modèle, l’inspecteur Derrick, Marimar etc » et j’arrive à comprendre tout ce que les acteurs disent.

Un sentiment d’extase me ravageait en me sentant capable d’exprimer en français et dépassant mes autres collègues de classe par l’affirmation de mes professeurs de français. Au lycée, l’anglais à statut international m’intéressait aussi. Le vocabulaire que j’ai appris et la structure de la phrase française m’ont beaucoup aidé à progresser dans l’apprentissage de l’anglais et je me sentais en bon parcours avec l’anglais. Alors je déploie davantage des efforts pour améliorer à la fois français et anglais. L’autonomie m’a beaucoup aidé et je donne peu d’importance aux activités de la classe car on n’y apprend pas grande chose vu la turbulence des élèves et le manque de discipline dans la classe sans compter la surcharge des salles.

Après avoir eu mon bac, je me suis engagé dans le travail associatif que l’on peut qualifier de formel et au cours duquel j’utilise dans la plupart du temps l’arabe standard. Le français, ma future langue de spécialisation, n’est employée que dans de rares contextes : avec les touristes, mes collègues (étudiants) et mes professeurs de français. Bon je me suis inscrit au département de langue et de littérature françaises dans le souci de développer mes compétences littéraires en cette langue pour laquelle je marque un attachement particulier. Cela ne signifie pas que je romps avec l’anglais mais c’est le synonyme que la faculté a ouvert devant moi d’autres perspectives : l’interculturel, l’enseignement, la littérature et les arts.

En fait pour moi le français

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