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Le Progres Technique

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sse avec les générations qui se succèdent. Nous héritons des techniques de nos parents et nous les transmettons à nos enfants, qui les améliorent puis les transmettent à leur tour à nos petits enfants…etc.

Toutes ces techniques que nous avons accumulées depuis la préhistoire nous permettent aujourd’hui d’alléger notre fardeau de vie, pour pouvoir mieux vivre. Nous nous sommes libérés de lourdes tâches à accomplir à l’aide de l’invention de plusieurs machines qui nous permettent de gagner énormément de temps, de profiter pleinement de notre vie et donc, d’être plus libres.

En effet, alors qu’il fallait faire plusieurs kilomètres à pied pour aller chercher de l’eau à boire, il nous suffit simplement aujourd’hui de tourner un robinet et l’eau coule toute seule, comme par magie. C’est là un bel exemple de l’apport de liberté que nous offrent les avancées technologiques modernes.

Notre monde technicisé nous offre aujourd’hui des possibilités que l’on n’aurait jamais pu imaginer durant les siècles derniers, car qui aurait pu croire qu’un jour l’homme se déplacerait dans les airs, qu’il irait sur la lune, ou encore qu’il communiquerait instantanément d’un bout de la terre à un autre à l’aide d’une petite boite ?

Les perfectionnements de la technique nous permettent sans aucun doute d’accomplir des exploits qui nous libèrent définitivement de la domination de la nature. Ils sont par conséquent un apport de liberté considérable pour l’humanité.

Prenons pour exemple l’efficacité de l’agriculture productiviste: il faut saluer les miracles de l’agronomie qui, comme pour les tomates que l’on cultive hors-sol, libère l’homme des contraintes de la nature. Les fruits et les légumes sont dorénavant sélectionnés, et croisés pour être améliorés.

La révolution verte par exemple, en intervenant sur la nature, a été très profitable à l’homme et lui a permis d’échapper à bien des servitudes. L’agronome américain Norman Ernest Borlaug, prix Nobel de la paix en 1970, a ainsi pu dénaturer le blé pour le rendre plus résistant à la sécheresse et à des conditions climatiques très difficiles. Grâce à ce blé, des pays quasi désertiques ont pu cultiver le blé et échapper aux disettes.

La contraception et l’avortement constituent eux aussi un progrès : une naissance n’est plus une fatalité, elle exprime un vouloir.

En effet, le plus important est la capacité de la famille à pouvoir prendre soin de l’enfant, car ce qui compte, c’est avant tout la force et la volonté d’accueillir le nouveau-né.

La cryoconservation du sperme est aussi un grand progrès, comme dans le cas de l’insémination post mortem qui dans certains cas semble tout à fait légitime. Prenons un cas précis : un homme est atteint d’un cancer, il subit des radiations et il a pris la précaution auparavant d’aller porter du sperme au Cécos (Centre d’étude et de conservation du sperme), un organisme paramédical habilité à la cryoconservation du sperme. Cet homme meurt. Sa femme pourra recourir à une insémination qui donnera lieu à une naissance même s’il n’y a plus de famille. Le mort n’est alors plus absent, et seules ses volontés comptent. Il a voulu déposer son sperme au Cécos, il a voulu cette naissance et sa femme aussi.

François Dagognet, qui s’insurge contre la philosophie conservatrice et timorée toujours en porte-à-faux avec les évolutions et les nouveautés, dit dans La Maîtrise du vivant qu’il faut « changer la vie et ne pas se plier à elle », et c’est pourquoi il salue les prouesses de la biotechnologie, l’efficacité de l’agriculture productiviste ou les miracles réalisés par les diverses techniques de procréation médicalement assistée. Selon lui, il faut se débarrasser des préjugés technophobes.

Néanmoins le clonage thérapeutique demeure sans aucun doute le progrès scientifique et technologique le plus incroyable puisqu’il ouvre des perspectives curatives déterminantes : il rend possible une autogreffe sans risque de rejet puisque la cellule souche a le même patrimoine génétique que le receveur dont elle est issue.

Le progrès technologique est sans conteste un apport majeur de liberté pour les hommes, mais malheureusement, on assiste souvent à des excès qui conduisent à des atteintes à l’humanité. Il est donc essentiel de considérer que la dimension la plus importante de l’homme est le rapport à l’action et aux valeurs, c’est-à-dire le domaine moral. Or, pour agir librement et respecter les valeurs, il faut présupposer des réponses aux questions dont nous n’avons pas la réponse, comme ici, celle de savoir comment nous pouvons évaluer et gérer les risques associés aux progrès technologiques. Nous devons postuler ces valeurs affirme Kant. Nous devons postuler que nous sommes libres.

Nous avons le devoir de les supposer afin de considérer les relations entre l’homme et les avancées technologiques modernes. Si ces valeurs n’existaient pas, l’humanité et son devenir n’auraient aucun sens et l’existence serait absurde. Ces valeurs doivent être. Nous les voulons et nous les visons afin de réaliser notre humanité, ce que nous verrons en seconde partie.

II – Les progrès technologiques : des atteintes à l’humanité

Nous avons vu en première partie de cette dissertation que les progrès technologiques et scientifiques modernes ont beaucoup apporté à l’humanité en lui offrant une meilleure qualité de vie, notamment grâce aux nombreuses découvertes médicales que l’homme a faites au cours du siècle dernier.

Cependant, de multiples atteintes à l’humanité se sont produites, notamment dans le domaine de la biologie moderne où les progrès sont si nombreux qu’ils ne peuvent échapper à la question morale.

En effet, jusqu’où la biologie peut-elle aller ? Pour justifier certaines recherches ou applications, on invoque souvent l’argument de la nécessité. Mais l’argument de la nécessité ne peut justifier ni légitimer l’immoral. Nous voyons à travers certains essais scientifiques banalisés, le début d’une soumission du droit au fait. L’homme peut s’offrir lui-même à l’épreuve comme l’a fait le docteur André Bernard, prix Nobel de médecine en 1956, pour ses travaux sur le cathétérisme intracardiaque en glissant lui-même une sonde qui descendait dans l’oreillette afin de pouvoir mesurer directement son débit cardiaque.

Mais alors pourquoi ne pas s’émerveiller d’une telle tentative du biologiste qui intervient désormais sur lui-même ? Tout simplement parce qu’il y a un réel danger : de lui-même l’auto-intervenant favorise l’extension de la procédure et de lui-même il s’autorise à des fins peu défendables. Le fait de transiter par soi ne change pas la nature de l’acte qui consiste à faire du corps un objet, une mécanique que je peux tester, ce qui est une atteinte à l’humanité.

S’ajoute à cela le risque d’une banalisation de certaines expérimentations sous l’effet des médias, de telle sorte qu’on assiste à une dénaturation du corps perçu dès lors comme un moyen à des fins scientifiques ou pharmacologiques.

Il faut rappeler que l’histoire de la médecine et de la thérapie contient de nombreux cas où les hommes ont servis de cobayes, comme les bagnards ou les condamnés à mort à qui ont a offert un rachat social à condition que des expériences risquées puissent être pratiquées sur eux.

Pasteur lui-même écrivit à l’empereur du Brésil : « Si j’étais empereur ou même président de la République, voici comment j’exercerais le droit de grâce sur les condamnés à mort : J’offrirai à l’avocat du condamné, la veille de l’exécution de ce dernier, de choisir entre la mort imminente et une expérience qui consisterait dans des inoculations préventives pour amener la constitution du sujet à être réfractaire à la rage. Moyennant ces épreuves, la vie du condamné serait sauvée ». Par conséquent, on entoure de moralité un piège afin de pouvoir réaliser sur le détenu ce qu’on lui reproche justement, à savoir avoir commis l’exploitation de l’homme. De plus, la recherche scientifique apparaît comme irresponsable, ne se souciant pas de prévoir les conséquences de ses découvertes, et ne se préoccupant pas d’éthique.

Au deuxième congrès international de morale médicale en 1966, le professeur Jean Bernard a soutenu que l’expérimentation humaine devenait acceptable à condition d’être inoffensive et sans risques pour le sujet. L’intervention deviendrait donc licite lorsque l’intéressé y gagne. On demande dès lors un coefficient au moins positif dans les rapports risques-intérêts.

Dans certains pays, on paye des mercenaires afin qu’ils prêtent leur concours aux vérifications. Ce sont des professionnels.

Peut-on donc admettre que quelqu’un monnaye son corps dans l’intérêt de la science ?

Il ne s’agit pas de faire le procès de la biologie. La transformation ou l’exploitation de l’homme par l’homme existe depuis longtemps.

C’est le respect de l’homme et celui de la vie qui reste posé.

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