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Le lac de alphonse de lamartine

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d'une âme tourmentée, correspondaient à la sensibilité d'un public que les auteurs classiques ne satisfaisaient plus.

En menant, parallèlement, une brillante carrière de diplomate en Italie, Lamartine continua d'explorer la même veine lyrique, avec les Nouvelles Méditations (1823), la Mort de Socrate (1823) et le Dernier Chant du pèlerinage de Childe Harold (1825), qui est un hommage à Byron. Élu à l'Académie française en 1830, il connut un nouveau succès en publiant ses Harmonies poétiques et religieuses, œuvre d'un lyrisme puissant, qui révélait un poète en pleine possession de son talent. 3. L'engagement politique:La révolution de juillet 1830 donna un tour nouveau à sa carrière. Par conviction légitimiste, Lamartine démissionna de son poste pour se lancer dans la politique. Sa production poétique de cette période porte la marque de ses préoccupations politiques (« Ode sur les révolutions », « Némésis »). Après un premier échec à la députation en 1831, il s'embarqua pour un long voyage en Orient (1832-1833), au cours duquel il perdit sa fille unique, Julia (Voyage en Orient, 1835).

À son retour, il fut élu député et, jusqu'en 1848, sa principale préoccupation fut de défendre à la Chambre des idées libérales et progressistes. Son activité littéraire, moins intense, se concentrait alors dans le projet d'une vaste épopée qui devait raconter «l'histoire de l'âme humaine». Rédigés dans cette perspective, Jocelyn (1836), la Chute d'un ange (1838), et plus tard Recueillements poétiques (1839), firent de lui le chantre d'un « christianisme libéral et social ».

Soucieux de l'avenir de la France, il publia, en 1847, une Histoire des Girondins, écrite à l'usage du peuple et destinée à lui donner « une haute leçon de moralité révolutionnaire, propre à l'instruire et à le contenir à la veille d'une révolution ». L'intérêt que suscita l'ouvrage lui valut, en 1848, d'être ministre du nouveau gouvernement républicain. Toutefois, son échec face à Louis Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle, puis le coup d'État de 1851 mirent un point final à sa carrière politique. 4. Les années de misère:Il ne fut plus, dès lors, qu'un homme de lettres contraint, en raison de ses dettes importantes, à un travail forcé. Il publia à cette époque des récits qui sont autant d'épisodes autobiographiques idéalisés (Confidences, contenant l'épisode célèbre de Graziella, 1849; Raphaël, 1849; Nouvelles Confidences, 1851), de nombreuses compilations historiques (Histoire de la Restauration, 1851; Histoire des Constituants, 1853; Histoire de la Turquie, 1853-1854; Histoire de la Russie, 1855), des sommes littéraires (Cours familier de littérature, 1856-1869) et s'occupa surtout de la réédition de ses œuvres complètes (Œuvres complètes en 41 volumes, 1849-1850).

On trouve çà et là quelques poèmes inspirés (« le Désert », « la Vigne et la Maison »), des romans intéressants qui montrent un Lamartine romancier des humbles (Geneviève, histoire d'une servante et le Tailleur de pierres de Saint-Point, 1851), mais dans l'ensemble, le souffle de ses débuts manque à ces textes, dont l'écriture est motivée davantage par le besoin d'argent que par l'inspiration. Alphonse de Lamartine mourut le 28 février 1869, dans un oubli presque total et après avoir vendu peu à peu tous ses biens. III- Méditations poétiques:Parues en 1820, les Méditations poétiques restent le chef-d'œuvre de Lamartine. Si la publication de ce recueil marque une date importante dans l'histoire de la poésie, puisqu'on y voit l'acte de naissance du romantisme en France, l'ouvrage reste assez conventionnel par sa forme. La versification (régulière) et le lexique (d'un registre élevé) restaient ceux du siècle précédent, mais Lamartine sut conférer à ses poèmes une musicalité particulière, une harmonie fortement évocatoire, qui est considérée, aujourd'hui encore, comme l'une des principales qualités de son œuvre.

Mais c'est bien davantage par la teneur de ses poèmes que par leur forme que Lamartine ouvrait une nouvelle ère poétique. Le succès immédiat et considérable des Méditations s'explique en effet par leur adéquation à leur époque, à l'émergence d'une sensibilité nouvelle, liée aux bouleversements de l'histoire, aux incertitudes de l'avenir et à une nouvelle vision de l'individu, perçu comme être sensible, complexe et comme centre de la représentation.

Les Méditations se présentent comme une sorte de rêverie mélancolique sur le thème de la foi et celui de l'amour. Le poète, qui parle à la première personne, évoque le souvenir de son amante perdue, qu'il appelle Elvire, et dans laquelle on s'accorde le plus souvent à reconnaître Julie Charles. Le recours au pseudonyme marque bien qu'il y a transposition des événements dans le monde imaginaire et poétique, indiquant clairement qu'il ne faut pas lire les Méditations comme un journal exactement fidèle à la réalité des faits.

Si les Méditations sont un journal, elles sont le journal d'une âme insatisfaite, qui souffre et ne trouve pas de repos. La poésie y est investie d'une fonction existentielle: elle devient le lieu de l'épanchement du Moi, d'une interrogation sur le sens de l'existence et d'une méditation sur la condition de l'Homme.

L'un des poèmes les plus célèbres des Méditations est une élégie, « le Lac », qui fut directement inspiré par la rencontre avec Julie Charles sur les bords du lac du Bourget. Le thème dominant est la hantise du temps qui passe et qui corrompt tout; dans un style très affectif, le poète et sa bien-aimée, à laquelle il prête sa voix, supplient le temps, la forêt, les grottes, le lac lui-même, la nature tout entière enfin, de préserver à jamais les instants de bonheur qu'ils sont en train de partager.

Le lacDe Alphonse de Lamartine

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges

Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,

Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,

Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre

Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;

Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;

Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes

Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;

On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,

Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence

Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre

Du rivage charmé frappèrent les échos,

Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère

Laissa tomber ces mots :

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,

Suspendez votre cours !

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent ;

Coulez, coulez pour eux ;

Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;

Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,

Le temps m'échappe et fuit ;

Je dis à cette nuit : « Sois plus lente » ; et l'aurore

Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,

Hâtons-nous, jouissons !

L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;

Il coule, et nous passons ! »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,

Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,

S'envolent loin de nous de la même vitesse

Que les jours de malheur ?

Hé quoi ! n'en

...

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