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M. Quint Effroyables Jardins "Portrait Du Père"

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sujet, son modèle.

* Lexique toujours : un clown à l’attirail dépassé et obsolète : « vieux », « mis au rencard », « à l’émail écaillé »

Ce portrait dénigre le père car l’ensemble apparaît comme incohérent, chaotique et obsolète. Le clown est donc un bric-à-brac obsolète… et donc honteux pour le fils comme le montre la tournure de la

l. 6 : « Faut-il le dire » où l’obligation subie par l’enfant est renforcée par l’inversion sujet/verbe plaçant le verbe de la contrainte honteuse en amorce de phrase. Cette formule suppose alors la résistance de l’adulte à dire, à avouer un comportement honteux. Une honte reposant aussi bien sur un comportement, sur la façon dont il est perçu, que sur la difficulté à dire publiquement ce comportement. On voit ici l’importance du traumatisme de l’enfant et la place de l’adulte dans l’aveu.

Le comportement du père est ici mis en cause par le CL de la lingerie « dentelles (7) », « corset rose à baleines » (10), lingerie « abandonnée par [la] mère ». L’emploi de ces objets déjà incongru et décalé dans un costume d’auguste censé faire rire les enfants, apparaît en sus anormal pour un homme : d’où la phrase « lui donnaient une couleur trouble » (8) on devine la gêne de l’enfant puisque cette lingerie féminine, maternelle de surcroit, du domaine de l’intime et du privé est en antithèse avec son emploi : « exhiber » + couleur « rose », qui mettent en place une ostentation déplacée…

* Ce père se ridiculise donc aux yeux du fils, mauvais clown, homme informe comme le montrent les tournures restrictives et négatives « une espèce de » (17), « niais solitaire » (16), il est un mauvais héros, un antihéros : « Matamore d’arrière cuisine » (18), « Tintin des bas-fonds » (19)

Cette déshumanisation est en contraste avec la fin du passage où l’on comprend qu’il transgresse les codes de son sexe, de son état par « amour » de l’humanité, au sens christique. (14 – 26)

l.8 : « Ainsi armé » : reprise déictique et fin du portait physique, ouverture de la description du comportement du clown

Accumulation des participes « armé », « affublé », « casqué », « cuirassé » définit le costume du héros. A ajouter aux champs lexicaux des armes (« à la hanche », « au poing », « guerrier », « samouraï », « mitrailleuse ») l’ensemble met en place un registre épique relayé par l’aspect oratoire de certaines constructions emphatiques et littéraires (l.8 à 16)

Mais ce registre épique est opposé, dans le même temps, à une trivialité des attributs et du comportement qui le désamorce aussitôt créant un fort décalage grotesque et donc comique.

Cette trivialité repose avant tout sur le CL de la cuisine : « passoire usée, à l’émail écaillé », « casse noix », « presse purée », « tambour de la rape à fromage », « arrière cuisine »

Ces ustensiles de cuisine, déjà déplacés dans un costume de scène, sont eux même traités sur le même mode comique : l’aspect ridicule et dérisoire de l’objet est associé à une mission hyperbolique (probablement un discours indirect libre reprenant les paroles du père, d’où la place pour le recul et l’ironie) : « presse-purée nucléaire », « casse-noix supersonique », « tambour de la rape à fromage qui lui servait de mitrailleuse ». Dans la même logique on notera que ce bric-à-brac culinaire sert à « sauv[er] l’humanité intergalactique » (l.14)

* Ce père apparaît donc comme un clown de seconde zone, un mauvais clown, Il est « maladroit » (22), il « chant[e] horriblement faux » (25), il est « contraint de s’infliger des coups de pied au cul » (17), et plus que tout il est incompris de son propre public : « dont personne ne suivait le galimatias à peine articulé » (20). Son numéro et sa qualité d’artiste sont donc jugés avec beaucoup de sévérité par le fils comme le montre la dureté des termes : « un numéro pathétique de niais solitaire » (15)

* Un piètre héros voire un raté : « guerrier hagard », « samouraï de fer blanc », « Matamore d’arrière cuisine », « Tintin des bas fonds »

* Niais et nié par le fils qui lui dénie toute existence même : il devient « une espèce de ».

-Traitement héroï-comique du portrait aspect cocasse de l’ensemble : le style adopté (haut) contraste avec le sujet (bas). Définition : « le mot désigne aussi des parodies développant, sur le ton de l’épopée, un thème trivial ou ridicule (alors que le burlesque traite en style bas un sujet noble). »

l. 21 : Evolution de la structure du portrait, amorce une nuance dans la vision du père et un éloge, discret au départ.

= « avoir le chic pour » : souligne une qualité que l’on salue, que l’on concède ici.

= « émouvoir l’assistance » (21) : importance du pathétique au sens propre qui colore à rebours la tournure « un numéro pathétique » ? (pas sûr)

= « se prenait vraiment les doigts » : un homme sincère qui ne sait pas composer

= « qui sauvait l’humanité intergalactique, et aussi nôtre, toute bête » : une mission héroïque, fin des hyperboles et début de la reconnaissance d’une place sur cette terre, et d’une utilité essentielle (sauver le monde !)

= « chantait horriblement faux » : ici on notera l’indulgence au vu du contexte voire même le courage de l’homme sans talent qui se surpasse, se transcende pour les autres en bon héros.

* Il faut souligner ici l’importance de la construction cause/conséquence : émouvoir « peut-être parce qu’il… vraiment » qui réhabilite le clown, et le père faisant de sa nullité artistique une réussite, de son comportement décalé une attitude sincère, vraie et même héroïque pour ne pas

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