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Max Weber - Le Désenchantement Du Politique

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atre grands démystificateurs de l’époque contemporaine (avec Freud, Nietzsche et Marx).

En effet, Weber revendique l’influence qu’ont eu Nietzsche et Marx sur ses travaux : « tout intellectuel doit se reconnaître débiteur à l’égard de Nietzsche et Marx ».

Weber s’accorde avec Marx sur le retournement des promesses de l’émancipation lié au développement de système économique moderne en nouvelle forme d’aliénation ou de servitude.

De même, deux concepts de Nietzsche se retrouvent chez Weber : la pluralité irréductible des sphères (politiques, économiques, artistiques etc.) de l’expérience humaine (absence d’harmonisation de ces sphères > découverte de la fragmentation des mondes) et la question de la violence. Cependant, contrairement à Nietzche qui est un philosophe, Weber adopte une démarchez différente : il procède à un travail de systématisation rationnelle.

La volonté de Weber est de fonder une science, de sauver l’universalité des vérités scientifiques

Le savant et le politique de l’épistémologie wébérienne au polythéisme des valeurs

Afin de fonder les sciences sociales, Weber tente de refuser un certain nombre de pratiques, notamment le « monisme naturaliste » (prétention de la science à formuler des lois générales). Il ne critique par les lois générales mais regrette l’exclusion de l’horizon des intérêts scientifiques légitimes toutes les singularités. Or, les sciences de la culture ne peuvent être superposées aux sciences de la nature.

Au XIXème siècle, on cherche à expliquer la nature et à comprendre le psychique. Ainsi, dans le cadre d’une telle pensée, comment demeurer objectif ? Afin de construire cette objectivité, peut-on utiliser la science comme modèle ? Weber va donc thématiser « wehrt frei heit » - idée selon laquelle il faut distinguer les faits, des préférences normatives à fonder. Cette idée apparaît fondamentale pour le sociologue, qu’il considère comme le socle des sciences sociales.

*Freund traduit ce concept par la neutralité axiologique adoptant une tonalité philosophique qui s’oppose à la tonalité méthodologique wébérienne.

*Kalinowski, quant à elle traduit ce concept par la non imposition des valeurs.

*Enfin, Kaesler définit « wehrt frei heit » comme une abstention de jugement de valeurs.

Au XIXème siècle, les ressources sont mises au service d’une cause politique. Pour certains analystes de l’œuvre de Weber, il s’adresserait aux révolutionnaires. Aux yeux de Kalinowski, il s’opposerait aux penseurs nationalistes tel que Treitschke.

Dans « La science comme vocation », Weber accepte l’idée d’une spécialisation progressive de la science à rebours de l’ancien idéal de la Renaissance. En effet, Weber n’adhère pas au non engagement dans la sphère publique. Son intérêt pour la sociologie passe par l’intérêt politique comme en témoignent ses travaux politiques (ex : analyse des évènements révolutionnaires en Russie – 1905 et 1917), sa participation à la rédaction d’une nouvelle constitution pour l’Allemagne ou son rôle de conseiller du prince.

Pour Weber, il faut distinguer le chef du savant : il critique la « prophétie en chaire » qui consister à jouer un rôle de propagandiste. Cependant, la neutralité semble problématique puisque les grecs anciens la considéraient comme un moyen de déterminer la vie bonne.

Il existe donc un confit entre les sciences et les systèmes religieux, moraux et métaphysiques dont émane une instance critique vis-à-vis des systèmes qui peuvent saper leur légitimité (question du sens des actions humaines).

Il faut distinguer le jugement de valeurs, du rapport aux valeurs : il ne s’agit pas de simplement laisser parler les faits, mais de conserver un certain rapport aux valeurs. Le savant peut s’interdire un jugement de valeurs dans la finalité de son étude, alors qu’il n’est pas souhaitable dans le choix des ressources. Ainsi, Weber tente de résoudre cette problématique : le savant doit être conscient de sa subjectivité.

D’après la sociologie compréhensive de Weber, la science de la culture assure un rôle de construction et de compréhension des choix humains par lesquels un univers de valeurs s’édifie : les conditions des hommes ne sont intelligibles que dans le cadre de leur système de valeurs propre, c’est-à-dire qu’elles ne doivent s’étudier qu’en prenant en considération leur conception de l’existence. Ainsi, la sociologie compréhensive cherche à éviter l’adhésion aux sciences subjectives.

Weber s’oppose au courant holiste, qui établit la primauté de l’ensemble sur l’individu. En effet, il ne base pas son questionnement sur les pensées collectives mais il ne les ignore pas pour autant : il s’agit de l’individualisme méthodologique, que résume Boudon « les individus ne sont pas suspendus dans une sorte de vide social ». Dans ce cadre, la question du rapport aux valeurs se pose.

Le polythéisme des valeurs désigne la subjectivité des rapports aux valeurs, ainsi que l’impossibilité de concilier toutes ces valeurs dans la mesure où il en existe une multitude répondant à des exigences opposées. Compte tenu de la pluralité irréductible des sphères de l’expérience humaine, la raison humaine ne serait pas en mesure de trancher. De plus, des éthiques incompatibles existant, chacun se doit toujours de choisir son dieu ou son démon. Ainsi, aucune science n’est en mesure d’indiquer aux sociétés comment s’organiser.

En effet, le caractère de la science est de demeurer inachevé : la science est inapte à trancher sur la question du sens ultime des actions des individus. Cette vision est considérée comme problématique dans la mesure où il existe un risque de nihilisme. Léon Strauss, dans Droit naturel et histoire, convient qu’il est impossible de s’abstenir de jugement de valeur dans les faits ; ce ne serait d’ailleurs pas souhaitable compte tenu du risque de perspectivisme ou relativisme radical (ex : description factuelle des camps de concentration). Strauss soutient la thèse de Weber selon laquelle l’indifférentisme est dangereux.

Aux yeux de nombreux sociologues, l’absence de dimension normative engendrerait une sociologie aveugle, vide de sens.

LA QUESTION DU DESENCHANTEMENT DU MONDE ET DE LA « CAGE D’ACIER » : GENÈSE DE L’ETAT BUREAUCRATIQUE MODERNE

Le rapport à la société est ambivalent, c’est-à-dire elle a à la fois des aspects négatifs (aliénation, déshumanisation) mais il y a aussi quelques aspects positifs.

La bureaucratisation va normalement de pair avec la démocratisation de la société et libération de l’arbitraire puisque avec la figure du fonctionnaire qu’on qualifierait aujourd’hui de méritocratie qui se met en place.

Etymologie : de mérite et kratos, pouvoir, autorité. La méritocratie est un système politique, social et économique où les privilèges et le pouvoir sont obtenus par le mérite. Celui-ci est basé sur la reconnaissance de la valeur par les diplômes, l'expérience, les qualités, les vertus... La méritocratie a pour fondement l'égalité des chances, la liberté individuelle et la reconnaissance de la "réussite". Le terme méritocratie est voisin de celui d'aristocratie (pouvoir exercé par les meilleurs, les plus méritants, les plus aptes) dans son sens originel mais qui, dans le langage courant, désigne plutôt le système féodal et la noblesse héréditaire.

On ouvre les carrières à tous les milieux sociaux. La fonction n’est plus liée aux anciens privilèges. Ce n’est plus une affaire dynastique car on passe un examen. Donc on va exiger de la compétence. Il va y avoir un recrutement des élites fondé sur la question des qualités, des compétences. C’est une forme de sortie de l’arbitraire.

La bureaucratie, l’administration c’est la seule forme adéquate au besoin de cette société de masse.

Ceci étant dit, pour Weber l’aspect négatif est supérieur aux avantages philosophiques et techniques puisqu’on va finir par valoriser la compétence technique au détriment de la culture et le monde bureaucratisé est un monde de la perte du sens et d’un monde où la question de la valeur humain n’a plus de place. Il fait une comparaison entre les hommes anciens et l’homme moderne : « Dieu est rassasié de vie. ».Il pourrait en avoir assez de la vie au sens, la plénitude du terme. Ils avaient eu une vie pleine et ils ne leur restaient plus de problèmes à résoudre alors que l’homme moderne vit dans une société où il y a un enrichissement perpétuel des visés, une vie en ébullition. Weber dit que l’homme moderne peut se fatiguer de la vie mais non pas en être rassasié. Donc être fatigué mais ne pas en avoir assez au sens de suffisamment. Cette idée on la retrouve dans toutes les sociologies : l’épuisement de l’homme moderne qui est paradoxalement lié à l’illimitation des idées. Plus vous êtes dans ce monde qui vous offrent des idées possibles plus qu’il n’y ait plus une route prédéterminée. L’homme moderne est alors confronté à la perte de repères, l’illimitation

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