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Nerval, Les Filles Du Feu

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près la mort de celle-ci, et elle serait la figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, dans un syncrétisme caractéristique de sa pensée, Marie, Isis, la reine de Saba ce qui fait débat parmi les spécialistes de Nerval. Désespéré par le mariage de Jenny avec un autre en 1838, Nerval tenta de trouver une consolation dans les voyages, en Allemagne puis en Autriche.

III- Rencontre avec le docteur Blanche :

Rentré en France, il eut une première crise d'hallucinations et de délire le 23 février 1841, au cours de laquelle il associa des images de sa mère disparue à un univers imaginaire dont il se prétendait le souverain. À la suite de cette première crise de folie Gérard de Nerval est soigné chez madame de Marie Sainte-Colombe, qui tient la « maison de correction de Sainte-Colombe », créée en 1785. C’est en ces lieux qu’officie le docteur Esprit Blanche (psychiatre français). Il y est pensionnaire de février à novembre. Il décrivit cet épisode comme une expérience poétique.

Le 1er mars 1841, Jules Janin, écrivain et critique dramatique français, publie un article nécrologique dans le journal Les Débats. Après une seconde crise, le 21 mars, il est interné dans la clinique (asile fréquenté par d'autres pensionnaires célèbres tel que Maupassant) du docteur Esprit Blanche, à Montmartre, de mars à novembre.

IV- Du voyage au récit :

Le 22 décembre 1842, Nerval part pour l'Orient, passant successivement par Alexandrie, Le Caire, Beyrouth, Constantinople, Malte et Naples. De retour à Paris dans les derniers mois de 1843, il publie ses premiers articles relatifs à son voyage en 1844. En septembre et octobre, il part avec Arsène Houssaye, directeur de L'Artiste, en Belgique et aux Pays-Bas. De juin à septembre 1845, il remplace Gautier, alors en Algérie, dans La Presse.

De ses pérégrinations orientales, Nerval publiera Voyage en Orient en 1851. Deux ans plus tard, dans une lettre au docteur Blanche, il affirme avoir été initié aux mystères druzes lors de son passage en Syrie, où il aurait atteint le grade de « refit », l'un des élevés de cette confrérie. Toute cette œuvre est fortement teintée d'ésotérisme et de Symbole, notamment alchimique.

Entre 1844 et 1847, Nerval voyage en Belgique, aux Pays-Bas, à Londres… et rédige des reportages et impressions de voyages. En même temps, il travaille comme nouvelliste et auteur de livrets d’opéra ainsi que comme traducteur.

V- Une fin tragique :

Nerval vit ses dernières années dans la détresse matérielle et morale. C'est à cette période qu'il écrira ses principaux chefs-d’œuvre, réalisés pour se purger de ses émotions sur les conseils du docteur Blanche pour la première, pour la dimension cathartique du rêve et contre l'avis du docteur Blanche pour la seconde : Les Filles du feu, Aurélia ou le rêve et la vie (1853-1854).

Au bas d'un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrivit : « Je suis l'autre. »

Le 26 janvier 1855, on le retrouva pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne, pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire. Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais il s'est certainement suicidé. Toutefois le doute subsiste car il fut retrouvé avec son chapeau sur la tête alors qu'il aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation.

On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 Francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris fut accordée malgré son suicide présumé du fait de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye et payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.

Les Filles du feu, Nouvelles [et les Chimères], 1854.

De toutes les œuvres de Nerval, c’est le recueil des Filles du feu qui a connu le plus grand nombre de publications posthumes. Jusqu’à une époque récente, rares furent néanmoins celles qui respectèrent le choix manifesté par l’auteur en 1854, et le contenu des Filles du feu s’est trouvé régulièrement modifié au gré des opinions, ou des goûts, des critiques. Ainsi on a souvent publié séparément nouvelles et sonnets. Les différents éditeurs se sont embrouillés dans la très complexe genèse de ceux-ci (ils échangent parfois leurs titres, leurs quatrains ou leurs tercets), on a glissé des sonnets supplémentaires dans l’ensemble de 1854, et ils ont créé à côté de cet ensemble une section « Autres Chimères », titre et regroupement non nervaliens. Les nouvelle n’ont pas connu un sort plus favorable : de nombreux éditeurs ont donné à lire, de l’ensemble réuni en 1854, un état incomplet (Émilie et Jemmy ont été souvent retranchées parce qu’Auguste Maquet avait revendiqué une part de la composition de la première et parce que la seconde était la seconde était la traduction, ou plutôt l’adaptation, d’un récit allemand de Seasfield) voire trop complet ( de Pandora, notamment sous prétexte que l’auteur avait envisagé de la joindre au volume de 1854). Certes les questions soulevées par le recueil des Filles du feu sont nombreuses : le sens du titre, le sens du sous-titre (« Nouvelles », lequel sous-titre paraît s’appliquer non seulement aux textes en prose mais aussi aux dialogues dramatiques de Corilla et aux vers des Chimères), le manque apparent de cohérence de l’ensemble.

Néanmoins il ne faut pas oublier que Nerval lui-même a décidé de la structure du livre et qu’existaient dans l’esprit du poète, « la clé et la liaison » des « souvenirs »[1] rassemblés en 1854. Les éditions incomplètes des Filles du feu paraissent d'autant moins justifiées que le sens des récits se trouve peut-être déterminé par leurs relations internes. Bien-sûr l'ouvrage rassemble des éléments qui étaient connus en 1854[2], mais des variantes marquent les textes retenus et, surtout ceux-ci figurent dans un environnement nouveau. Par exemple, « Le Roman Tragique » tiré de L'Artiste de 1844, est inséré dans la lettre-préface à Dumas ; Les Faux-Saulniers, que publia Le National d'octobre à décembre 1850, perdent, outre l' « Histoire de l'abbé de Bucquoy », de nombreux passages et deviennent Angélique ; à l'inverse, Sylvie parue en 1853 dans La Revue des Deux Mondes, s'augmente en 1854 de : « Chansons et Légendes du Valois » ; enfin les textes en prose qui composent le volume trouvent dans le groupe des « Chimères » une sorte de contrepoint lyrique – Il est donc hasardeux, voire imprudent, de démembrer pareil recueil et de remettre en cause la fragile économie des Filles du feu.

Publications Préoriginales :

- Le Messager, 28 juin 1839.

« Le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française », signé « G... ». Seule publication préoriginale de ce texte, qui constituera la nouvelle Émilie des Filles du Feu. Contrairement à leurs habitudes, les éditeurs des OC Lévy ne reprendront pas les variantes du Messager[3]dans leur version d’Émilie.

Dans une note manuscrite révélée en 1919, Auguste Maquet affirme avoir écrit pour Nerval, outre Raoul Spifame, Le Fort de Bitche (« Dans ce dernier travail, dont Gérard fournissait le plan, il me fut aisé de comprendre combien ce cerveau surexcité avait pris de vertige et d’ombres noires. Son plan confinait à la folie, le dénouement était insensé. Je lui dis, Gérard persista. Il signait, je le laissai faire[4]. »

- La Sylphide, 19 mars 1843.

« Jemmy O’Dougherty », signé « GÉRARD DE NERVAL ».

- La Sylphide, 26 mars 1843.

« Jemmy O’Dougherty. Deuxième et dernière partie », signé « GÉRARD DE NERVAL »

La mention « (Imité de l’allemand) » figurant dans Les Filles du Feu à la fin de Jemmy ne se trouvait indiquée ni en 1843 ni en 1847 (Le Journal du dimanche). Voir les variantes, NPl III, p. 1237-1241 ; sur les sources allemandes de ce texte — révélées par Nicolas Popa —, voir NPl III, p. 1233-1234.

- L’Artiste, 10 mars 1844.

« Le Roman tragique », signé « L’Illustre Brisacier », et, en-dessous, « GÉRARD DE NERVAL ».

Une note signale : « Cette lettre est l’entrée en matière d’un conte qui fera suite au Roman comique, en cherchant à peindre les moeurs des comédiens du temps de Louis XIV ».

« Le Roman tragique » figurera en 1854 dans la lettre-préface des Filles du Feu. Voir NPl I, p. 701-707.

- Journal du dimanche, 2 mai 1847.

« Jemmy O’Dougherty », signé « GÉRARD DE NERVAL ».

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