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Platon

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dre à l’élève que les interrogations fondamentales de la philosophie s’inscrivent dans une tradition.

3. Matière

3.1. Définitions

3.1.1. Définition du terme “philosophie”

André Lalande dans son “Vocabulaire technique et critique de la philosophie” initie son article sur la définition de la philosophie par une mise en perspective aristotélicienne du terme : “Savoir rationnel, science, au sens général du mot (Aristote, Métaphysique I, 1; 993 b 21; XI, 8; 1074 b 11, etc.)”. Il s’agit donc d’un savoir fondé sur l’expérience et la raison se distinguant par-là même de la religion reposant, elle, sur la révélation et la foi.

Cette définition nous laisse pourtant sur notre faim, en ce sens qu’elle ne permet pas de distinguer philosophie et science.

Rien d’étonnant à cela puisque cette dichotomie est étrangère à l’esprit antique. La tradition classique, en effet, divise la philosophie en trois parties :

a) philosophia prima ou métaphysique

b) philosophia moralis ou éthique

c) philosophia naturalis ou physique (entendue comme science de la nature).

Dans cette optique, la science fait partie intégrante d’une connaissance plus globale qui la contient : la philosophie.

Ce n’est qu’avec l’apparition de la pensée moderne initiée au XVIIIe siècle que les deux disciplines vont connaître une évolution séparée. La connaissance scientifique va se construire dès lors par hypothèses et vérifications expérimentales, et entrer de la sorte en concurrence avec la connaissance philosophique. Ce “schisme” va permettre dans un premier temps à la science de se développer. Aujourd’hui pourtant, on commence à mesurer les risques d’un savoir scientifique déconnecté de toute préoccupation éthique.

Pour nos élèves, une définition moins technique semble plus appropriée. On puisera ainsi dans n’importe quel dictionnaire. “Le Robert, dictionnaire d’aujourd’hui”, éd. 1995, définit la philosophie en ces termes : “Un ensemble de questions que l’être humain peut se poser sur lui-même et examen des réponses qu’il peut y apporter (...)”.

Ce type de définition a l’avantage de poser l’étude de notre sujet en termes simples et accessibles pour nos élèves. On insistera sur la notion d’interrogation sur soi et son environnement (c’est là en effet le point de départ de toute philosophie) ainsi que sur la méthode utilisée qui la caractérise: la raison.

L’étymologie même “philosophia” (philos (φιλοσ) = l’ami + sophia (σοφια) = savoir, sagesse, connaissance) que l’on peut traduire par “amour de la connaissance” ou “recherche de la vérité” vient corroborer cette mise en perspective sémantique.

3.1.2. Définition du terme “philosophe”

Dans la même optique, on définira le philosophe comme un Homme (Mensch) en quête de vérité. En ce sens, tout être humain est un philosophe, du moins en puissance.

Au sens communément admis, le philosophe est un penseur qui, partant d’interrogations sur soi et sur le monde qui l’entoure, va se plonger dans la tradition philosophique telle qu’elle s’exprime dans les textes d’auteurs pour y trouver des éléments de réponses et ainsi construire éventuellement son propre système. La notion de tradition dans le sens de patrimoine culturel revêt ici une importance particulière. On ne pense jamais ex nihilo.

Il s’agit par conséquent de passer maintenant en revue certains des auteurs ayant contribué à la naissance de ce merveilleux patrimoine.

3.2. La philosophie antique : des Présocratiques à Aristote

3.2.1. Les Présocratiques (VIe s. av. J.-C.)

Ce terme renvoie à un personnage central dans l’histoire de la pensée. Socrate, en effet, amorce un changement de paradigme dans le discours. On peut dire pour prendre un raccourci, qu’avec lui le récit mythologique va s’estomper au profit du logos ou discours rationnel. Cette révolution intellectuelle va être amorcée par des penseurs tels que Thalès, Anaximandre ou Anaximène que la tradition a classés sous le terme de Présocratiques. Dans la Théogonie ou dans l’Iliade et l’Odyssée, Hésiode ou Homère nous transmettent sous forme de récit mythologique un capital culturel important. Le narrateur du récit tout comme son auditeur est dans l’incapacité de vérifier la validité et l’authenticité de ce savoir; on ne se pose pas même la question. Le but du mythe dans cette optique étant de dire les coutumes, les traditions et les croyances d’un peuple, sans en vouloir remettre en questionnement le fondement. Avec les Présocratiques, le discours s’organise selon les exigences de la raison qui tente de trouver un principe qui puisse en même temps rendre compte de la multiplicité des phénomènes observés ainsi que de la totalité dans laquelle ils s’inscrivent. Cela ne veut pas dire que le mythe soit banni du discours philosophique; preuve en est l’oeuvre de Platon qui a recours au mythe pour mieux faire comprendre la complexité de sa pensée. Le mythe demeure mais il a profondément changé de fonction.

Nous ne connaissons les Présocratiques que par le biais des fragments transmis par les auteurs classiques qui les citent dans leurs ouvrages ou par les doxographes (compilateurs se bornant à résumer les idées des grands auteurs, “Reader’s digest” de l’époque). Dans ces conditions, la connaissance que nous en avons ne peut être que partielle. On retiendra qu’ils sont pour la plupart originaires d’Asie Mineure et qu’on les définit comme des sages (sophoi) dont les préoccupations sont en premier lieu orientées sur la nature : la formation du monde, les causes de son ordre et de sa diversité.

Outre les trois auteurs cités plus haut, on mentionnera Héraclite, Empédocle et Anaxagore. (Cf. texte No 1 “Les philosophes présocratiques selon Aristote”).

Les Sophistes

Le système démocratique qui s’instaure à Athènes au Ve siècle av. J.-C. est sous-tendu par la parole. Tout homme libre peut, s’il le désire, influencer le cours de la vie politique, proposer de nouvelles lois et dire ce qu’il pense des affaires publiques. C’est l’assemblée qui décidera après les débats. Dans ces conditions, on peut mesurer la puissance que revêt le discours : celui qui le maîtrise, maîtrise le pouvoir. C’est ainsi que les Sophistes, tels Gorgias ou Protagoras, font leur apparition sur le devant de la scène intellectuelle de l’époque. Ils enseignent aux jeunes gens avides de puissance les techniques de la persuasion, l’éloquence, l’art du discours et de la controverse, ainsi qu’une logique toute conceptuelle, dénuée de préoccupations éthiques; en un mot l’art de la rhétorique.

A l’origine, le nom de “Sophiste” n’a rien de péjoratif puisqu’il signifie “savant”. Ce n’est que par la suite, notamment après la critique qu’en font Platon et Aristote, que le terme se charge d’un sens péjoratif pour désigner une personne certes cultivée mais abusant de la parole. Le discours devient vide en ce sens qu’il n’a pas pour objet la vérité mais le profit. La parole est devenue un moyen de pouvoir, non de connaissance.

C’est cette critique qui va permettre à la philosophie de se constituer et de se définir comme un discours rigoureux, argumenté, dont l’objet ultime est la vérité, par opposition à la rhétorique des Sophistes.

3.2.2. Socrate (-470/-399) Gnôthi séauton (Connais-toi toi-même)

(transcription en lettres latines de l’inscription gravée sur le

fronton du temple de Delphes, et dont Socrate a fait sa devise)

Socrate demeure une énigme. Il n’a en effet laissé aucun écrit, aucune théorie réellement constituée. Ce qu’on en sait, on le doit essentiellement à Platon qui le met en scène dans ses dialogues. Pour peu, on pourrait dire qu’il s’agit d’un personnage de fiction.

Éléments biographiques

L’homme Socrate a néanmoins bien existé. Il est né à Athènes en 470, d’un père sculpteur et d’une mère sage-femme. On le dit fort laid : chauve, le nez épaté et peu soigneux de sa personne physique. Alcibiade, dans Le Banquet, le décrit de la manière suivante : “Je déclare que Socrate est tout pareil à ces silènes qu’on voit exposés dans les ateliers des sculpteurs et que les artistes représentent un pipeau ou une flûte à la main; si on les ouvre en deux, on voit qu’ils contiennent, à l’intérieur, des statues de dieux”. Ce personnage devait repousser les Athéniens pour qui la beauté physique était comme l’expression de la beauté intérieure. Aristophane nous le dépeint comme un fou débraillé

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