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Programme Du Séminaire "Le Film Pluriel"

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cinéastes à proposer de plus en plus fréquemment, d’emblée, des versions de différentes longueurs.

Angélica Maria MATEUS MORA (Sorbonne Nouvelle) : « Trois regards sur une communauté : Crónica de un baile de muñeco (“Chronique d’une danse de marionnette”) ».

En 2003, une équipe documentaire conduite par Pablo Mora Calderón filme les préparatifs du rituel ancestral destiné à renforcer les liens à l’intérieur d’une communauté indienne de l'Amazonie colombienne, les Yucunas de Puerto Cordoba, et prend une part active à ces préparatifs. L’émission sera montée très différemment en fonction des publics visés : une version de 50 minutes pour la télévision colombienne, une autre de 90 minutes pour la diffusion à l'étranger, et une de quatre heures pour la communauté elle-même.

5 mai 2007 Giulio BURSI (université d’Udine) : « Ouvriers, Paysans et la pratique des différentes “éditions” dans le cinéma de Straub-Huillet ».

En 1986-1987, à partir des prises écartées au premier montage, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet livrent trois nouvelles « éditions » de La Mort d’Empédocle en amorçant une pratique qui signe profondément leur méthode de travail future : les trois versions proposent les mêmes plans dans le même ordre, mais avec des prises différentes (plus ou moins ensoleillées, plus ou moins venteuses…) montées avec des durées variables. Non pas des versions concurrentes, mais des copies uniques aux variantes presque imperceptibles. Examinons un des cas les plus récents, celui d’Ouvriers, Paysans (2000).

Simone VENTURINI (université d’Udine) : « De la restauration d’un film à son édition critique ».

La version restaurée d’un film est un objet ambigu, tiraillé entre le passé et le présent. Lors d’une projection en salle, le spectateur voit un objet qui tente de revenir à son état passé et qui, ce faisant, camoufle les détériorations et les réparations, les variantes. La version restaurée cache la complexité et la pluralité de l’histoire du film, et de l’histoire du cinéma, elle ne permet pas de comprendre le processus de reconstruction. En revanche, dans le monde du numérique, la version restaurée peut dévoiler sa complexité et son intertextualité, à l’instar des éditions critiques en littérature. Le film n’est alors plus un texte, mais un palimpseste, un réseau de relations et de strates d’information.

Yola LE CAÏNEC (Sorbonne Nouvelle) : « D’une étoile à l’autre : Une étoile est née de George Cukor, 1954 / 1983 ».

Retour sur une des premières grandes « reconstructions » d’un film classique, amputé d’une demiheure peu après sa sortie. Quand on ne peut retrouver à l’identique le montage du réalisateur, quels compromis adopter entre l’art et le commerce pour fournir une version hybride ?

Roselyne QUEMENER (Sorbonne Nouvelle / Rennes 2) : « La (Double) Vie de Marianne : quand Benoit Jacquot livre deux versions du roman inachevé de Marivaux ».

En 1994, alors que Benoit Jacquot tourne pour Arte un téléfilm en deux parties adapté du roman La Vie de Marianne, il s’aperçoit qu’un film de cinéma se niche au cœur de la matière captée jour après jour. Du montage de 2 h 40 diffusé à la télévision, il extrait bientôt Marianne, une version de 1 h 30

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destinée aux salles de cinéma. Restée longtemps inédite, cette seconde version, que le cinéaste avoue préférer, n’a pu être découverte qu’en avril 2006, date de son édition en DVD. Ces deux vies parallèles sont fort différentes.

Anna Sofia ROSSHOLM (université de Stockholm) présentera son livre Reproducing Languages, Translating Bodies : Approaches to Speech, Translation and Cultural Identity in Early European Sound Film (Acta Universitatis Stockholmiensis, Stockholm, 2006).

Dans cet ouvrage théorique et historique qui prend pour objet les films allemands, français et suédois des débuts du parlant, la question de la parole est notamment abordée sous l’angle de l’opposition entre marqueur de diversité nationale ou ethnique et utopie d’un langage universel. Outre les films polyglottes, le doublage et le sous-titrage, le livre examine les versions multiples des années 19291935 : comment filmer et enregistrer plusieurs fois le même scénario dans différentes langues ?

22 mars 2008 Catherine PAPANICOLAOU (CNRS) : « Jaguar (1954-1967) et Petit à petit (1968-1971) de Jean Rouch ».

Ces deux longs métrages de fiction, produits par Pierre Braunberger, ont existé sous plusieurs formes. De premières versions 16 mm ont dû dans les deux cas être remaniées et raccourcies, en plusieurs étapes, pour être distribuées dans le circuit commercial. Jean Rouch s’est tant bien que mal plié à ces exigences. Les conditions de passage d’une forme à une autre seront évoquées à partir de documents d’archives du fonds Pierre Braunberger. Nous insisterons plus particulièrement sur les deux versions de Petit à petit actuellement accessibles, l’une de 1 h 36 qui avait été agrandie en 35 mm et sortie en salles, et l’autre destinée à la télévision et découpée en trois épisodes d'un peu moins d’une heure et demie chacun.

Sophie BENOIST (Sorbonne Nouvelle) : « Chercher l’auteur (Lost in La Mancha et son prologue) ».

Making of d’un film fantôme, Lost in La Mancha s’interroge sur l’identité de l’auteur. Certes, Luis Pepe et Keith Fulton en sont les réalisateurs. Mais cette paternité naît d'une commande de Terry Gilliam, qui tenait à ce que les deux hommes tournent le making of de L’homme qui tua don Quichotte, dont le naufrage – et seulement lui – érigea le projet en film. En envisageant trois prologues différents, Pepe et Fulton restituent l'ambiguïté de cette entreprise.

10 mai 2008 Christophe TREBUIL (Bibliothèque nationale de France, docteur de Paris 1) : « Le film à épisodes : un cinéma aux mille visages ».

Le film à épisodes est multiple : les serials américain distribués en France sont l'objet de nombreuses manipulations, et le succès de ces films commande des rééditions dans des formats très différents, jusqu'au début des année 1930.

Francesca LEONARDI Sorbonne Nouvelle, lectrice à l’université de Bourgogne) : « Deux versions de December 7th de John Ford et leur réception : enjeux politiques, idéologiques et cinéphiles ».

En 1943, John Ford signe un documentaire sur l’attaque de Pearl Harbor commandité par l’Office of Strategic Services (OSS). Si la version longue de December 7th fut très controversée et ne connut pas de distribution, la version abrégée gagna un Oscar. Nous nous intéresserons aux différences entre les deux versions ainsi qu’aux divers discours qu'elles ont suscités auprès des bureaux américains (censure, propagande, etc.), de la cinéphilie et des historiens du cinéma.

4 Morgan LEFEUVRE (Sorbonne Nouvelle) : « Les multiples Ludwig de Visconti ».

Sorti en 1973 dans une version réduite à une durée de 3 heures par les producteurs, Ludwig a été restauré en 1980, quatre ans après la mort de Visconti, par un groupe de collaborateurs du film pour aboutir à un montage d’environ 4 heures aussitôt salué par la critique. Pourtant, des zones d’ombre subsistent sur la méthodologie employée pour aboutir à cette « résurrection » qui semble inventer en réalité une version qui n’a jamais existé comme telle. Et d’autres versions d’exportation, courtes et longues, viennent compliquer la donne. En l’absence de toute documentation sur la restauration de 1980, comment en évaluer les mérites ? et comment reconstituer l’histoire des versions de Ludwig ?

Christophe FALIN (Sorbonne Nouvelle) : « A Touch of Zen de King Hu (1971) ».

King Hu entreprend en 1969 la réalisation de A Touch of Zen avec un statut particulier dans le cinéma de Hongkong dû aux succès commerciaux de ses deux premiers films et à sa rupture avec le tout-puissant studio Shaw Brothers. Il obtient le contrôle de presque tous les aspects artistiques : scénario, décors, costumes, puis montage. Après un tournage exceptionnellement long, le film sort sur les écrans mais est un échec commercial. Le producteur profite alors d’un voyage de King Hu aux États-Unis pour sortir une autre version, plus longue, en deux parties distinctes, reniée par le réalisateur. La version de King Hu est primée au festival de Cannes en 1975 et est distribuée en France, tandis que sa rivale est projetée en Chine et à Hongkong.

6 mars 2009 Martin BARNIER (Lyon 2) : « Transformations du son au cours des âges ».

Au fur et à mesure des rééditions en salles, des rediffusions télévisées ou des éditions en vidéo, le son des films est amené à évoluer, avec ou sans la participation des créateurs lorsque ceux-ci sont toujours vivants. Où Martin Barnier passe en revue quelques-uns des principaux cas de figure, depuis les Phonoscènes Gaumont des années 1900 parfois présentées aujourd’hui avec une autre musique que celle alors enregistrée sur cylindres jusqu’aux restaurations et « nettoyages » parfois abusifs de la bande sonore, en passant par les réfections régulières des films Disney qui nous ont valu d’entendre plusieurs voix successives de Blanche-Neige.

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