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Revolution

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fluence dans les affaires politiques de son pays, mais qui peut désigner également, en tant que concept politique, et c’est cette définition que nous retiendrons, un « peuple-nation » qui incarne la nation en tant qu’entité symbolique.

a. Un peuple absent…

Banni du jeu parlementaire en ces temps de suffrage censitaire, le peuple est pourtant très présent dans les discours :

« « Tout pour le peuple et rien par le peuple ! » C’est là une doctrine de politique, dont l’application est facile et conforme à toutes les règles de morale et de justice. Nous avons toujours blâmé les systèmes qui, sous prétexte de l’intérêt matériel du peuple, faisaient descendre le pouvoir dans la démocratie. »

La Quotidienne, 25 mai 1830

Voilà de quelle manière l’un des plus grands journaux royalistes envisage le rapport de la politique et de ses dirigés : un vieux droit monarchique à la tête d’un pays qui aspire à un tout autre idéale de manière encore latente.

b. …et dont personne ne veut se méfier

La représentation d’une population silencieuse et soumise en matière de politique, conforte les gouvernants dans l’idée que les classes dites populaires n’interfèreront pas dans les affaires politiques de leur pays. De fait, en cette fin de Restauration les débats politiques sont particulièrement animés. La population française ne constitue pas un réel danger pour le pouvoir monarchique. La Quotidienne, publie d’ailleurs un article visant les feuilles libérales : « Les journaux libéraux se trompent ; ils croient qu’il y a quelque chose en France qui répond à leur folie. Cela n’est pas vrai. Tout est calme dans la France. L’agitation de quelques agitateurs ne descend pas dans la rue. Le peuple sait à peine qu’il y a d’autres ministres …. »

Nous avons donc affaire à un peuple-enfant dépourvu de raison et qu’il faut apprivoiser. Le plus important journal ultra utilise l’image d’un peuple attaché à son roi afin de conjurer le sort qui s’est abattu violemment sur le nouveau ministère et sur la personne du roi.

B. …mais qui aspire pourtant à un renouveau politique

Face à cette vision d’un peuple absent, existe la vision d’un peuple engagé. Selon Nathalie Jokobowicz, l’individu populaire est comme Janus, c’est à dire qu’ « il a deux faces. Il est à la fois un danger et une possibilité : il menace l’ordre politique aussi bien qu’il le fonde » (Pierre Rosanvallon, Le peuple introuvable).

a. Le gouvernement de Villèle

Pour les raisons évoquées plus haut, depuis l’arrivée au pouvoir de Charles X en 1824, le ministère se montre de plus en plus ouvertement ultraroyaliste. Pourtant, dès son arrivée, Charles X est accueilli froidement par la population. Lors de son sacre en 1825 à Reims, la population, distante, manifeste surtout sa désapprobation vis a vis du ministre ultra Villèle qui tire les ficelles du gouvernement. Président du Conseil de 1821 à 1827, le régime se durcit sous Villèle. Le 23 mars 1825 la loi dite « du milliard des émigrés » passe et est très mal perçue par une opinion qui s’indigne de la ponction faite sur le Trésor public pour une minorité de 50 000 personnes, de plus cette loi remet en question l’héritage révolutionnaire, en accord avec le dessein du roi de « fermer les dernières plaies de la révolution ».

Le projet du « droit d’aînesse » qui permet aux 8000 familles payant plus de 1000 francs d’impôts de majorer la part de l’ainé dans la succession et la loi « de justice et d’amour » bâillonnant la presse font également polémiques et sont rejetés par la Chambre des Pairs. Ainsi, le climat s’est détérioré des 1826 et on dénonce le décalage de la monarchie face à une France nouvelle.

b. De Martignac à Polignac

Tendant vers plus de conciliation, Charles X appelle au ministère de l’Intérieur, Martignac qui prend désormais la tête du cabinet. Pour rompre avec la politique ultra de Villèle une nouvelle loi sur la presse, plus libérale, passe en juillet 1828. Cette loi supprime l’autorisation préalable et la censure. Quant à sa politique extérieure, il s’engage à aider les Grecs dans le conflit qui les oppose aux Turcs.

Après le départ de Martignac suite à l’échec de sa réforme sur les conseils municipaux, le roi va démontrer son incapacité à maintenir le compromis, pour lui en situation de crise il ne faut pas céder aux concessions. Il fait donc appels aux plus extrémistes des Ultras, dont le prince de Polignac, le comte de la Bourdonnaye, symbole de la Terreur blanche. L’inexpérience de ces hommes favorisent d’emblée l’impopularité du gouvernement. En réponse, l’opposition se structure progressivement, les libéraux prennent La Fayette comme symbole et ont leur propre interprétation de la Charte de 1814 : ils veulent voir la France évoluer vers un parlementarisme à l’anglaise. Le parti républicain tout comme le parti orléaniste, plus dangereux pour la monarchie, se forment. Face à cette montée de l’opposition le roi prononce, le 2 mars 1830 un discours menaçant face à la Chambre, à quoi elle répond par une Adresse votée par 221 députés : leur confiance envers le roi n’est plus.

II. L’affirmation de l’idée libérale en Europe

« Une nation n’a de caractère que lorsqu’elle est libre ». Cette phrase qu’on attribue à Madame de Staël, l’une des grandes figures de la promotion du libéralisme en France au XIXe siècle, est une illustration de la fièvre libérale, prônant l’essor de toutes les libertés, des droits civiques ou bien encore des régimes d’assemblée représentatives, qui va secouer une grande partie de l’Europe en 1830.

A. Le principe de nationalités, terreau de l’idée libérale

a. L’éclosion d’un courant politique centré sur l’idée nationale…

Certaines dérives de la révolution française rendent difficile le consensus autour de l’idée libérale. Il est nécessaire d’établir un bilan critique pour délimiter, conserver, protéger ou instituer les libertés issues de la Révolution.

Les libéraux jettent, par la « question nationale », les bases de leur sociologie ouvrant ainsi à des groupes et organisation qui vont les soutenir et où ils diffuseront l’idée libérale. De là, la question libérale et nationale va presque se confondre. Ainsi, l’union des étudiants allemands dans la Burschenschaft, base du premier courant libéral, est d’abord un courant patriotique.

b. …qui se forge autour de l’idéal parlementaire et constitutionnel

L’idée libérale se transpose au niveau politique avec les mouvements d’étudiants, la philosophie et les courants artistiques, dont l’un des exemples et le romantisme.

La juxtaposition des questions libérales et nationales précise le constitutionnalisme créateur du courant : l’extension du suffrage et la critique des inégalités. Pour les libéraux, le pouvoir doit être basé sur une constitution et la nation doit être représentée par un parlement légitime donc élu.

B. Le courant libéral est aussi fédérateur de différentes fractions d’opinions…

a. Les mouvements libéraux issus de la révolution se rallient…

Les premiers mouvements mus par l’idée libérale sont pour la plupart de sociétés qui forment le noyau des mouvements insurrectionnels européens. Par exemple les Décabristes de Russie, Rafael de Riego y Nuñez, général espagnol et homme politique libéral et Guglielmo Pepe militaire italien.

L’approfondissement du constitutionnalisme et du parlementarisme en France et en Grande-Bretagne, permet aux parlementaires de se reconnaître comme libéraux et de se constituer en un courant homogène. De fait, il s’y rassemble radicalisme, parlementarisme, libéralisme censitaire ou libéralisme aristocratique. Ces mouvements s’unissent pour la défense des libertés politiques telles que la presse, la liberté de réunion, de conscience et en faveur du suffrage universel.

b. …et voient se joindre à eux une partie des mondes catholiques et protestants

L’exemple le plus remarquable des convergences libérales est celui qui a lieu entre es libéraux laïque et catholiques ou protestants, comme c’est le cas en Belgique contre les Hollandais. Cette alliance avec une partie du monde catholique et protestant permet au courant libéral de compter sur le nombre et de posséder une forme d’organisation partisane.

Par la question nationale ou religieuse les libéraux sont devenus un courant politique dominant, élargis et diffus.

C. …et trouve sa consécration dans les mouvements de 1830

« Ce n’est plus une émeute, c’est une révolution. Il est urgent que Votre Majesté décide des moyens de pacification. L’honneur de la couronne peut être encore sauvé. Demain peut-être il ne serait plus temps ».

Marmont jugeant la situation en France grave envoie ce message

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