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Zola

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ement de focalisation donne l’impression que le narrateur attend les réactions de son personnage, sans être capable de les prévoir.

C. Un silence pesant
L’importance du regard est renforcée par l’absence d’autres stimulations sensuelles, à part l’odeur du feu et la phrase enfin trouvée par Chanteau à la fin du passage. Il est rare que Zola raréfie à ce point les appels au sens, de telle sorte que Pauline est plongée dans un monde fade. Rappelons que la petite a grandi dans un milieu bruyant, coloré et odorant, celui des Halles de Paris. Est-ce une façon de suggérer que c’est elle qui, une fois installée, sera l’unique source de vie ?

II - Le bonheur domestique ?

A. Les premières impressions
Elles sont plutôt positives si l’on s’attache aux objets (" grand fauteuil de velours jaune ", " salle meublée de noyer ", " buffet ", " demi-douzaine de chaises ", " suspension de cuivre verni ", " cinq lithographies encadrées ", " baromètre ", " cartel de bois doré ") qui sont propres aux paisibles intérieurs bourgeois.

B. Une description à décrypter
Comme le lecteur, Pauline essaie de comprendre " ce milieu nouveau pour elle " : elle pose donc un regard aigu sur les choses qui l’entourent. Une seconde lecture du décor lui permet de déceler les signes de la médiocrité ambiante : " papier marron des murailles ", " faux lambris de chêne peint ", " égratigné d’éraflures plâtreuses ", " parquet sali d’anciennes taches de graisse ". Pour un naturaliste (comme pour Balzac, déjà), le décor révèle les hommes : les connotations péjoratives s’appliquent donc aussi aux Chanteau. Remarquons aussi l’opposition entre les " anciennes taches de graisse " (indices de médiocrité, d’" abandon " chez les Chanteau) et " la belle charcuterie de marbre " (c’est-à-dire la " bonne " graisse), liée à l’opulence et à l’orgueil des parents Quenu. Le narrateur ne s’amuse-t-il pas ici à relancer la " bataille des Gras et des Maigres " qui anime le Ventre de Paris (1873) ? Enfin, la " demi-douzaine de chaises " de la salle à manger, qui remplit la pièce, suffira à accueillir presque tous les personnages du roman : Mme Chanteau, Pauline, Louise, Lazare, l’abbé Horteur, le docteur Cazenove. Véronique, la bonne, ne s’assoit jamais ; quant à Chanteau, il a son fauteuil de goutteux. Cette salle, faussement accueillante, n’est prête à accueillir que deux personnes extérieures au cercle familial : le prêtre et le docteur.

C. Un lecteur et une héroïne méfiants
Les regards critiques de Pauline aiguisent ceux du lecteur, qui devient sensible aux indices alarmants comme l’évocation de " la peur d’une crise prochaine " ou l’insistance sur le silence ambiant (" sans trouver une parole "). Aux premières impressions de chaleur (feu de cheminée) et de convivialité (sourire, couvert mis, pain rompu), succèdent la tristesse (" ses yeux s’attristèrent ") et l’inquiétude : de fait, certains mots suggèrent la dissimulation (" faux ", " deviner ", " sourdes aigreurs cachées "... ).

III - L’exposition des thèmes du roman

A. La souffrance
Ce " grand fauteuil de velours " est en fait le fauteuil de malade de Chanteau, dont la goutte va le transformer en cours du roman en véritable monstre de chair paralysée. Ses crises, dont la " prochaine " pressentie ici sera la première à laquelle assistera Pauline, rythment le roman. Ce passage permet donc de donner un premier tempo : celui des cris de douleur. La maladie et la mort sont là, tapies, dès le début. L’onomastique étant importante chez Zola, il convient de souligner que le prénom du héros, " Lazare ", est une référence à la parabole de Luc (Évangile selon saint Luc, XVI, 19-31). Lazare est un pauvre, " tout couvert d’ulcères ", couché devant la porte du riche. Emporté par les anges à sa mort, il accède enfin " à la consolation " après une vie faite de maux. Par son prénom, le jeune homme est voué à la souffrance. Souffrance d’autant plus vive qu’il n’est pas croyant : jamais il ne cherchera refuge dans la religion.

B. Les rythmes naturels
C’est le deuxième rythme, essentiel, qui apparaît grâce aux lithographies (" les Saisons ") et qui introduit dans la maison le rythme de la nature. Très vite, c’est Pauline qui incarnera le rythme biologique avec le retour régulier de ses règles, sur lequel s’attarde le narrateur. Les lithographies des " Saisons " doivent être rattachées à la vie, à la fécondité, à la nature.

C. Les orifices
La cinquième lithographie représente " une Vue du Vésuve ", volcan connu pour être encore en activité (la dernière éruption datait alors de 1872). Sans

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