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Olympe de Gouges

Dissertation : Olympe de Gouges. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 108 Mots (9 Pages)  •  304 Vues

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« …la femme à le droit de monter à l'échafaud ; elle doit avoir le droit de monter à la tribune » art 10 écrit Olympe de Gouge dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Cette citation fait allusion au « droit » de monter à la Tribune de l’Assemblée refusé aux femmes qui ont, par ailleurs, le « droit » d’être jugées et condamnées pour des délits politiques. Veuve, autodidacte et femme libre engagée du siècle des Lumières, Olympe de Gouges, écrivaine et activiste politique française, lutte pour les droits des femmes et l’égalité. Elle dénonce les inégalités entres les sexes à l’époque où les femmes, malgré leur participation active, sont les grandes oubliées de la Révolution.  Elle écrit également des pièces de théâtre et des pamphlets politiques remettant en question les normes de genres de l’époque. Inspirée par Jean-Jacques Rousseau, elle se saisit de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et de son universalité pour la transposer au féminin en 1791. Cette déclaration n’est pas examinée par la Convention et Olympe de Gouges sera guillotinée le 3 novembre 1793 pour ses idées politiques. Par cette déclaration, elle poursuit son combat politique. Nous pouvons donc nous poser la question suivante : Comment l’autrice écrit la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne pour lui donner une fonction politique ? Nous étudierons dans un premier temps le combat politique d’Olympes de Gouges puis nous aborderons les stratégies d’écritures utilisées. Enfin, nous apporterons un éclairage sur l’aspect visionnaire de cette déclaration.

Tout d’abord, Olympe de Gouges est une femme de lettres et une femme politique engagée dans le combat des inégalités et écrit ses revendications sous forme de déclaration.

Militante pour l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort., elle dénonce également la colonisation française comme en témoigne sa pièce de théâtre  Zamore et Mirza, dénonçant les conditions de vie faites aux esclaves dans les colonies. Mais surtout elle lutte pour l’émancipation des femmes, oubliées de la Révolution, pour la reconnaissance de leur place sociale et politique. Dans ce siècle des Lumières, Olympe de Gouges réclame des droits identiques pour les hommes et les femmes. En effet, les femmes sont exclues de la sphère politique et considérées comme inférieure aux hommes. Le droit de vote leur est refusé, elles n’ont pas accès à l’éducation (même si Condorcet prône l’accès au savoir) et à certains métiers. Pour l’autrice, la femme ne doit plus avoir un statut restrictif à la sphère familiale et présente dans la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne les droits « inaliénables » et « sacrés » de la femme. Selon Olympe de Gouges, la femme doit retrouver toute sa légitimité dans la Nation « les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent d’être constituées en Assemblée nationale ».

Alors, face à ce constat, Olympe de Gouges propose un nouveau cadre juridique. De fait, elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en transposant au féminin la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Pour atteindre cet objectif, l’autrice rédige 17 articles de propositions concrètes de lois en insistant sur l’aspect égalitaire du texte dès le premier article « La femme naît libre et demeure égale en droits… » exprimant ainsi sa thèse. Ainsi, Olympe de Gouges va revendiquer l’égalité des droits politiques : droit de vote, droit d’être élu, et de faire entendre son opinion (article 10). Elle réclame également le droit au divorce lorsqu’elle précise dans l’article 17 « les propriétés sont à tous sexes réunis ou séparés ». L’accès à l’emploi est cité dans l’article 6 « ..seul le talent de chaque personne doit compter dans l’accès à l’emploi », l’autrice propose que l’octroi des places soit au sein de la société se base sur les capacités de chacun et non sur une différence de sexe (ce qui peut nous rappeler la requête de Marceline dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais 1784). L’autrice associe volontairement le mot femme à l’homme pour confirmer l’égalité quant elle ne remplace pas complètement le mot homme par femme. Pour Olympe de Gouges, le principe de la Nation est la « réunion de la femme et de l’homme »(art 3) et ne peut être reconnue comme valide si la garantie des droits n’est pas assurée pour l’ensemble des hommes et des femmes « … la constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n’a pas coopéré à sa rédaction ». Olympe de Gouges est ainsi fidèle à ses idées révolutionnaires d’universalité. Le lecteur doit comprendre que la déclaration n’est pas restreinte à la femme mais a une portée humaniste. Les droits énoncés sont conçus de façon universelle, en fonction de l’intérêt de la Nation. Les hommes sont mis devant leurs propres contradictions : être universel et exclure la femme.

Pour cela Olympe de Gouge cherche à convaincre par l’usage de l’argumentation directe et recherche la réaction du lecteur.

Convaincre nécessite de faire appel à des arguments logiques sollicitant la raison, les facultés d’analyse du destinataire pour obtenir son adhésion. L’argument ad ’hominem, est utilisé. L’autrice discrédite, dès l’avant-propos, les hommes qui sont, selon elle, sont responsables des difficultés que rencontre la France au moment de la Révolution. Ces hommes qui excluent les femmes de la vie politique « L’ignorance, l’oubli ». Avec des arguments clairs et directs, Olympe de Gouges engage un véritable plaidoyer en faveur des femmes avec un discours rhétorique pour convaincre ses lecteurs d’une place plus juste des femmes dans la société française. D’ailleurs, elle apostrophe l’homme avec une question rhétorique : « Homme, est tu capable d’être juste ? ». L’affrontement a pour but de persuader le lecteur. Le but est de susciter l’indignation afin de discréditer la thèse adverse. De même, dans son adresse à la reine qu’elle considère alors comme son égale (« Madame » au lieu de « Majesté »), elle lui rappelle la nécessité de son soutien mais s’adresse en réalité aux citoyennes, aux citoyens mais surtout aux politiques. La nécessité de modifier la vision de la femme et de réparer les inégalités est la revendication principale. Les hommes ne sont pas exclus mais l’autrice souhaite une réelle portée universelle de cette déclaration, l’adjectif indéfini « tous » en témoigne.  De surcroît, l’autrice place la femme, au cœur de son argumentation et ce dès le préambule  par une périphrase « le sexe supérieur » . Elle n’hésite pas à utiliser d’autres procédés tels l’hyperbole, l’énumération et l’anaphore « Femme, réveille-toi » pour mettre en avant la condition des femmes et revendiquer leurs droits. Du ton ironique « ta force ? » aux questions rhétoriques affirme la position et le discours de provocation d’Olympe de Gouges. Victor Hugo dans son Discours sur le suffrage universel utilise également le registre polémique au profit des revendications ce qui exagère la portée de la déclaration et l’importance de l’engagement politique et social.

Aussi, il est vital que les citoyennes, la société, réagissent à la lecture de la Déclaration. Ainsi, Olympe de Gouges les invite à prendre conscience de leur destinée « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre… », « Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? » comme un appel à la révolte, une nécessité de prendre leur destin en main. Mais elle interpelle également violemment les hommes dans l’avant-propos « Homme, es-tu capable d’être juste ? » sur la question de la condition féminine. Elle n’hésite pas à incriminer l’homme de tous les malheurs « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression. » rappelle t elle avec surtout l’oppression non pas politique mais masculine sous les traits de l’obéissance, de la tutelle ou du mariage. L’attitude des hommes envers les femmes est énoncée comme pour éveiller les consciences « l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui impose ». Toutefois, elle invoque aussi bien la supériorité féminine liée aux souffrances maternelles que le droit divin leur incombant « mères », « filles », « sœur » pour susciter la réaction. Olympe de Gouges interpelle les femmes et les exhorte à se libérer des chaînes de l’homme par analogie à l’esclavage, combat cher à notre autrice. Elle les invite à s’unir. Selon l’autrice, elles ont la force et volonté « vous n’avez qu’à le vouloir » mais surtout les femmes peuvent réagir « il est en votre pouvoir de les affranchir ». L’autrice guide les citoyennes vers une société plus juste, plus équitable pour tous. Toutefois, cette déclaration, parodie de la déclaration des droits de l’homme n’est pas un appel à la révolte mais prône la paix et la coopération entre les hommes et les femmes.

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