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Fiche De Lecture - La Valeur De La Depression - Winnicott -

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ire référence à la fois à ce qui est sain et pathologique.

Afin d’effectuer une distinction qualitative entre les différents dépressions au sein de l’œuvre de Winnicott, il peut être utile d’en délimiter trois types principaux :

1. La dépression saine dont le développement fait partie du cours des processus de maturation.

2. La dépression en tant que désordre affectif, résultant d’une absence d’occasion d’apporter sa contribution.

3. Les défenses mobilisées afin d’éviter la souffrance dépressive telle que la défense maniaque, l’hypomanie et la psychose.

La valeur de la dépression

Dans cet article Winnicott nous introduit d’abord la double signification du terme « dépression », une populaire et une psychiatrique, qui d’après lui se ressemblent. Par cela il veut nous avancer dans son idée de la valeur de la dépression. Il y montre que les personnes qui travaillent avec des patients déprimés, comme les analystes et les travailleurs sociaux en psychiatrie, traitent de cette manière, à un certain niveau, leur propre dépression. C’est un exemple de ce que la dépression a de constructif et de valable. Pour lui la dépression contient en elle-même le germe de la guérison. Elle a un rapport avec le sentiment de culpabilité, qui est un signe de développement sain ; ainsi que le processus de deuil et le processus de maturation qui conduit à la maturité personnelle, la santé.

L’individu en bonne santé qui se sent déprimé est en train de travailler et d’élaborer une perte, comme dans le deuil.

Le développement affectif individuel

Au départ le nourrisson et l’environnement font un, mais après un processus complexe le nourrisson sépare l’environnement du soi. Il devient une unité et commence à avoir un intérieur, donc il y a un va-et-vient qui s’établit entre le dedans et le dehors, qui se poursuit pendant toute la vie d’un individu et constitue sa principale relation au monde. Suite à cette intercommunication, les mécanismes psychiques, projection et introjection se mettent en œuvre. Après cela il y le processus de maturation inné de l’individu que l’environnement facilite, celui-ci est nécessaire car sinon le processus de maturation s’affaiblit. Alors la structure et la force du moi deviennent une réalité, et on va de plus en plus vers l’indépendance. C’est ici que Winnicott associe la dépression à l’état d’individuation et à la force du moi. L’installation et le développement d’un moi fort constituent un trait important, ou fondamental, témoignant de l’existence de la santé psychique. L’expression « force du moi » en vient à prendre de plus en plus de signification alors que l’enfant grandit ; au début le moi n’est fort que parce qu’il est soutenu par une mère qui s’adapte à lui et qui est pour un temps capable de s’identifier intimement à son bébé.

On peut dire qu’ensuite il y a un stade durant lequel le bébé est devenu un individu, une unité, capable de sentir un « JE SUIS », d’avoir un intérieur, de se débarrasser de ses orages pulsionnels ainsi que de contenir les pressions et les tensions qui s’élèvent dans sa propre réalité psychique. « L’enfant est devenu capable d’être déprimé ». C’est le point d’accomplissement de sa croissance affective.

Ceci pourrait nous tromper car Winnicott ne signifie pas que l’enfant éprouve une dépression pathologique. L’enfant est plutôt capable d’éprouver de la tristesse et de la sollicitude, en lien avec un sentiment de culpabilité normal. Winnicott précise ensuite ce qu’il entend par dépression :

« Notre vision de la dépression est alors étroitement liée au concept de force du moi et d’affirmation du soi ainsi qu’à celui de découverte d’une identité personnelle ; c’est en cela que l’on peut dire que la dépression a une valeur ».

La psychologie de la dépression

Il existe la pensée générale que la dépression est biochimique, soit qu’il s’agit de l’humeur noire qui a permis d’inventer le mot de « mélancolie ». L’idée d’une organisation psychique inconsciente positive donnant une signification psychologique à la dépression, n’est pas admise par un grand nombre de personnes ainsi que par certains psychiatres. Mais pour Winnicott il existe une signification de l’humeur dépressive ainsi que de ses impuretés qui affectent la dépression et lui donnent un trait pathologique. Il mentionne aussi la notion de la haine, enfermée dans tout cela, et de la difficulté à l’accepter même s’il s’agit du contrôle de cette haine dans l’humeur dépressive.

Simple cas de dépression associée à une psychonévrose

Dans ce chapitre l’auteur nous décrit le cauchemar d’une jeune fille de quatorze ans souffrante d’une dépression assez grave. Dans le rêve sa mère était écrasée par une voiture conduite par un homme qui avait un chapeau comme son père. Pour Winnicott il s’agissait d’un rapport sexuel, représenté sous une forme violente, et que la raison de ce rêve était la tension sexuelle et l’amour. La fille s’est débarrassée de sa dépression en acceptant la réalité de sa haine pour la mère. C’était un cas très simple et Winnicott dit :

« Lorsqu’un rêve a été fait, remémoré et convenablement rapporté, c’est déjà le signe que le rêveur peut affronter les tensions du rêve. Le rêve en question, qui a aussi été dessiné, révèle la force du moi ; en outre, son contenu donne un aperçu de la réalité psychique interne de la jeune fille et de sa dynamique personnelle. »

Le soi comme unité

Pour Winnicott la personne peut se représenter en tant qu’un cercle. À son intérieur sont rassemblées les interactions des forces et des objets qui font sa réalité interne à ce moment-là. Donc ce monde intérieur ressemble à la carte de Berlin, et le Mur symbolise le lieu géométrique des tensions du monde.

Winnicott utilise la métaphore du brouillard ou de la brume pour décrire l’humeur dépressive :

« …le brouillard sur la ville représente l’humeur dépressive. Tout marche au ralenti et tend vers un état de mort. Cet état de mort relative domine tout et, chez les êtres humains, diminue les pulsions et l’aptitude à entretenir les rapports avec les objets extérieurs. Petit à petit, le brouillard se dissipe par endroits ou commence à disparaître complètement…L’humeur dépressive perd de son intensité et la vie reprends…

Ce qu’on considère ici, ce n’est pas tant l’angoisse ou le contenu de l’angoisse que la structure du moi et l’économie interne de l’individu. La dépression qui survient, qui suit son cours et se dissipe, prouve que la structure du moi a tenu bon dans une phase critique. C’est une victoire de l’intégration. »

La nature de la crise

En parlant de la manière dont les crises apparaissent Winnicott associe l’humeur dépressive à une nouvelle expérience de destructivité et aux idées destructrices qui accompagnent l’amour. Les expériences nouvelles exigent une réévaluation interne, et c’est cette réévaluation qui constitue la dépression.

Cette destruction est issue de l’ »agressivité primaire » qui cherche un objet afin qu’advienne le Non-moi dans la réalité. La destructivité répétée en fantasme crée l’externalité de l’objet ; cela rend l’individu capable de différencier le Moi du Non-moi.

Cette « destructivité » s’applique particulièrement à la période de l’adolescence décrite par Winnicott comme étant celle du « cafard » (« L’adolescence aux prises avec le cafard », 1961)

L’humeur dépressive est ainsi associée à ce que Winnicott décrit comme une créativité primaire : il s’agit de la créativité contenue dans une vie créatrice et (ou) dans la préoccupation d’un artiste créateur.

En parlant des moyens pour soulager les crises il faut noter que les paroles réconfortantes n’en font pas partie et que dire à un déprimé d’avoir du courage ne sert absolument à rien. Au contraire en tolérant la dépression jusqu’à ce qu’elle disparaisse d’elle-même ainsi qu’en reconnaissant que la seule guérison spontanée est vraiment satisfaisante pour l’individu, on pourrait aider une personne déprimée. Winnicott ajoute qu’une vraie persécution comme menace de guerre ou une trahison peut changer la situation de la dépression : »…le phénomène mauvais extérieur peut plus ou moins prendre la place du mauvais qui est à l’intérieur et procurer un soulagement par projection des tensions internes… ».

Il faut noter aussi qu’un déprimé peut sortir de sa dépression plus stable, plus sage et plus fort qu’avant celle-ci. Mais cela dépend énormément des « impuretés » qui affectent la dépression.

Les impuretés de la dépression

Dans ce chapitre, l’auteur fait référence à l’extrémité pathologique du spectre de la dépression, comme étant celle des impuretés de l’humeur dépressive. Il détermine sept catégories :

1. Il met dans la première, tous les défauts de l’organisation du moi qui témoignent de l’existence chez le patient d’une tendance à être affecté

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