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La Céramique En Grèce Antique Et Son Importance

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même 1,50 m.- qui servaient à signaler l’emplacement d’une tombe. Ils sont donc décorés de scènes funéraires. On peut y voir notamment l’exposition du défunt sur son lit, au milieu des lamentations de ses proches. Le dessin obéit aux mêmes canons géométriques que le reste de la décoration : le buste de tous les personnages forme un triangle noir reposant sur la pointe et les bras des pleureurs et des pleureuses prolongent les côtés de ce triangle.

- A l’aube du VII° siècle, le décor géométrique cède la place à des motifs nouveaux empruntés à la nature : il s’agit d’ornements végétaux, d’animaux réels ou fantastiques, sphinx et griffons voisinant avec chèvres, cerfs ou bouquetins. Ces motifs ayant été empruntés par les peintres aux tissus et vases d’orfèvrerie venus d’Orient, on parle de style orientalisant pour désigner la céramique grecque du VII° siècle. L’un des plus beaux exemples de cette période est le vase appelé oenochoé Lévy et conservé au Louvre : le décor comporte cinq zones de cerfs ou de bouquetins au pelage alternativement uni et tacheté, surmontées sur l’épaule par une bande mêlant sphinx, griffons et volatiles. On retrouve les mêmes sphinx -ou sphinges, car il s’agit d’animaux ayant un buste de femme- sur un vase attique du début du VII° siècle (fig. 2). Il s’agit d’une loutrophore, un vase rituel au col très allongé et qui servait aux ablutions lors des mariages ou des funérailles. Sur le corps du vase alternent les zones d’ornements végétaux stylisés (tresses, feuilles, rosettes) et les scènes figurées. Les personnages, les deux couples de danseurs sur le col ou les cavaliers sur la panse, sont dessinés de manière moins sommaire que sur les vases géométriques et le peintre a adopté pour les chevaux un procédé appelé à un bel avenir : il a noté les crinières à l’aide d’incisions.

- Le siècle suivant, le VI° siècle, est celui de la céramique dite à figures noires. Les ornements géométriques ou végétaux abondamment utilisés jusqu’alors n’occupent désormais qu’une place réduite et servent à meubler les bandes étroites qui encadrent les scènes figurées. Sur celles-ci les personnages se détachent en noir sur le fond clair du vase. Ce vernis noir appliqué par le peintre sur le vase pour dessiner ses figures est en fait une couche d’argile plus fine qui acquiert cette couleur au cours de la cuisson. L’appellation de vases à figures noires est cependant très réductrice. Comme on peut le voir sur cette cruche datant du milieu du siècle (fig. 3), l’artiste ne se contente pas de peindre les personnages en silhouettes noires. Il recourt à l’incision pour les détails internes : les chevelures, les barbes, les plis et motifs des vêtements, la chouette qui orne le bouclier d’Athéna. D’autre part, il enrichit son dessin de rehauts de couleurs : rouge pour les ailes de la chouette, les vêtements et le chapeau d’Hermès, blanc pour le visage et les pieds d’Athéna. Sur les vases à figures noires, le blanc est d’ailleurs toujours utilisé pour les chairs féminines. Convention, mais aussi peut-être souci de réalisme : on distingue ainsi la femme de l’homme, auquel les travaux de l’extérieur donnent un teint plus hâlé.

- Aux vases à figures noires succède vers 530 la céramique à figures rouges. Il s’agit d’une véritable inversion : au lieu de peindre en noir sur le fond clair des vases, le vernis noir est désormais appliqué sur tout le vase en dessinant le contour des personnages et des éléments du décor qui se découpent alors en clair. Et les détails intérieurs, la musculature ou les plis des vêtements, sont rendus par des lignes tracées au pinceau. Les peintres vont peu à peu adopter cette nouvelle technique, plus riche de possibilités d’expression, et vers 480 la figure noire disparaît totalement, sauf pour une catégorie de vases. Ce sont les amphores panathénaïques, ces vases contenant l’huile offerte aux vainqueurs des différentes épreuves athlétiques lors des Grandes Panathénées, jeux se déroulant tous les quatre ans à Athènes. Ces vases qui reproduisaient sur l’une des faces la déesse Athéna armée d’un bouclier et d’une lance demeurent, par conservatisme religieux, fidèles à la tradition de la figure noire, même aux V° et IV° siècles.

b) La représentation du corps humain.

Le changement de style s’accompagne, au fil des siècles, d’un progrès constant dans la représentation de la figure humaine. Aux silhouettes pleines et schématiques de la période géométrique succède, à l’époque des figures noires, une représentation plus élaborée, mais qui obéit encore aux conventions archaïques (telles qu’on les observe dans la peinture égyptienne). On peut prendre pour exemple un vase du Louvre, sur lequel Héraclès ramène des enfers Cerbère, le terrible chien aux trois têtes rugissantes environnées de serpents, au grand effroi d’Eurysthée qui tente de se dissimuler dans une jarre. Le corps d’Héraclès est représenté de face, mais la tête, à l’exception de l’œil, et les jambes de profil. Quand ils sont vus entièrement de profil, comme sur le col de cette amphore (fig. 4), les corps dessinent une silhouette lourde et passablement disgracieuse, dotée d’un postérieur proéminent. A la fin de la période et surtout avec les premiers peintres de figures rouges, la représentation du corps humain devient plus précise et plus réaliste. L’artiste sait peindre un corps de profil ou accomplissant un mouvement de torsion pour lancer le disque ou le javelot, les proportions sont respectées, l’usage du pinceau permet de rendre avec précision la musculature et l’anatomie. On voit même au milieu du siècle, comme sur ce vase à fond blanc (fig. 5), l’œil véritablement dessiné de profil.

c) Les centres de fabrication.

L’histoire des vases grecs est aussi celle de leur localisation. Celle, du moins, des ateliers les plus productifs. Schématiquement, cette histoire se confond avec l’essor, puis le déclin de la production athénienne. Au cours des premiers siècles, il n’est pas de région de la Grèce qui ne produise des vases et qui n’ait son style propre. Qu’il s’agisse de la Grèce du continent, des îles ou des cités ioniennes d’Asie Mineure. L’île de Chios, par exemple, fabriquait au VI° siècle un type de vase très apprécié, si l’on en juge par sa diffusion autour du bassin méditerranéen. Il s’agit d’un calice à anses horizontales et pied conique, dont la panse était revêtue d’un engobe blanc et décorée d’une figure animale : sur un exemplaire appartenant au Louvre, un lion rugissant dessiné au trait pour la tête et en silhouette noire rehaussée de pourpre pour le corps. Les ateliers de Corinthe produisaient et exportaient surtout de petits vases à parfums jusqu’au milieu du VI° siècle.

Mais à partir des années 550, c’est la cité d’Athènes qui va éclipser toutes les autres productions et exercer pendant un siècle et demi une domination absolue. Ainsi, pratiquement tous les vases de cette période qui ont été retrouvés en Etrurie, et qu’on a longtemps tenus pour étrusques au XIX° siècle, ont été importés d’Athènes. Mais à la fin du V° siècle, apparaît une production locale dans les colonies grecques d’Italie du sud, en Apulie et en Lucanie, et qui éclipse les vases fabriqués à Athènes. Toutefois, on observe sur les vases de cette période, quelle que soit leur provenance, un affaissement de la qualité, qu’il s’agisse du dessin très relâché ou de la forme aux proportions souvent peu harmonieuses. Qu’on en juge par la représentation de la déesse Athéna sur cette amphore (fig. 6), lorsqu’on la compare à la céramique des VI° ou V° siècles. Ce déclin précède la disparition de la céramique à figures rouges et avec elle de la céramique à décor à la fin du IV° siècle.

C’est pourquoi nous nous intéresserons, dans les lignes qui suivent, essentiellement aux vases attiques à figures noires et figures rouges des VI° et V° siècles, qui représentent l’apogée de cette forme d’art.

2. Les types de vases

a) Les formes et les usages.

On peut distinguer, selon leur usage, trois catégories de vases :

- Les vases servant à conserver ou transporter un liquide :

L’amphore, un vase au corps ovoïde et pourvu de deux anses. Elle comporte parfois un col nettement séparé de la panse et qui fait l’objet, dans ce cas, d’une décoration. Les amphores contenant l’huile offerte aux vainqueurs des épreuves athlétiques, lors des Grandes Panathénées, sont appelées panathénaïques.

L’hydrie, vase à trois anses, une anse verticale et deux horizontales, était destiné à recueillir et transporter l’eau. Les anses horizontales permettaient de porter le vase, la verticale de verser l’eau.

- Les vases pour les soins du corps :

Vases à parfums, servant pour la toilette de la femme ou contenant l’huile parfumée dont s’enduisaient les athlètes. Ils portent des noms divers selon leur forme : aryballe, lorsqu’il s’agit d’un petit vase de forme globulaire ; alabastre, pour les vases à forme très allongée. Le lécythe est un vase typiquement athénien : de forme

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