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Le Totalitarisme

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omme nous l'avons vu plus haut, ces régimes ont de réels points communs, mais aussi leurs spécificités propres. Mais tous se confronteront dans les années 1930 aux démocraties occidentales, du fait de leur nature même et de leurs idéologies qui les poussent à l'expansionnisme.

1. Les régimes totalitaires dans l'entre-deux-guerres : genèses, points communs et spécificitésLa naissance des régimes totalitairesLa conquête du pouvoir par le fascisme en Italie

• Entre 1918 et 1920, une importante crise morale, politique et sociale secoue l'Italie. Des usines sont occupées par les ouvriers à Milan et à Turin. La multiplication des mouvements sociaux oblige des patrons à fermer leurs entreprises. Mais dans certains cas les ouvriers décident de poursuivre la production en prenant les postes d'employés. On retrouve ce même mouvement dans les campagnes où des paysans sans terre occupent les grandes propriétés terriennes (les latifundias). Ces manifestations s'inspirent en partie des idées socialistes et du modèle bolchévique, mais elles sont également portées par d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale qui, alors qu'ils ont consenti de gros sacrifices, n'ont pas retrouvé les emplois espérés à leur retour des combats. De plus, un fort sentiment d'injustice a été ressenti dans la population italienne lorsque les revendications territoriales du pays n'ont pas été satisfaites par le traité de Versailles, malgré le ralliement italien au camp des vainqueurs. Par exemple, la ville de Fiume sur l'Adriatique n'a pas été rattachée à l'Italie.

• La bourgeoisie est inquiète de voir se développer les mouvements sociaux et l'idéologie socialiste, les ouvriers sont mécontents de leur sort tout comme les anciens combattants qui, de plus, ne sont pas satisfaits de la manière dont le gouvernement a négocié la fin de la guerre. Les mécontentements sont divers, mais tout le monde s'entend pour critiquer la démocratie libérale parlementaire en place : l'antiparlementarisme et les forces antidémocratiques se développent. Mussolini et le parti fasciste vont profiter de la situation pour prendre le pouvoir.Benito Mussolini est issu de la petite bourgeoisie, c'est un ancien combattant qui a été journaliste et instituteur. Il réussit à réunir dans son parti, les Faisceaux italiens de combat, créé en 1919, des mécontents de tous bords : anciens combattants comme lui, nationalistes, et même syndicalistes révolutionnaires. Les Faisceaux n'ont de ce fait pas de ligne idéologique précise, ils semblent même se rapprocher des idées socialistes en militant pour moins d'inégalités sociales, mais ils défendent en fait des principes démagogiques tirés des différentes tendances qui les composent et donc susceptibles de séduire le plus grand nombre. Mussolini va dans un premier temps faire briser les grèves à ses squadre, milices d'anciens combattants (« chemises noires ») qui n'hésitent pas à menacer et torturer les syndicalistes et leurs familles pour faire cesser les mouvements sociaux. Ils ont même recours à l'assassinat. Son action séduit la bourgeoisie d'affaires et les chefs d'entreprise qui le financent. Le mouvement recrute de plus en plus de personnes et a de plus en plus de moyens.En 1921, les Faisceaux deviennent le « Parti national fasciste » et affichent leurs ambitions politiques. Malgré l'affaiblissement des partis de gauche et l'échec de la grève de 1922 (brisée), la conquête du pouvoir par les urnes n'est pas assez rapide pour Mussolini. Il décide donc de faire un coup d'État : une marche sur Rome est décidée en octobre 1922. Le roi veut éviter une guerre civile, il nomme donc Mussolini à la tête du gouvernement en pensant qu'il pourra négocier avec lui, mais il n'en est rien et ce dernier va peu à peu transformer l'État italien en régime autoritaire. Il a cependant réussi à arriver au pouvoir légalement.

L'avènement d'Hitler et du nazisme en Allemagne

• Hitler est fasciné par le modèle fasciste et va reprendre les mêmes méthodes pour conquérir le pouvoir. L'Allemagne de la République de Weimar connaît elle aussi une crise politique, économique et sociale grave. Désignée comme responsable de la Première Guerre mondiale par le traité de Versailles, elle doit payer de lourdes réparations aux vainqueurs (en particulier à la France). Une partie importante de la population allemande ressent très mal le « diktat » de Versailles qui provoque colère et frustrations. Ce sentiment favorise la montée d'un nationalisme allemand à l'esprit revanchard qui réclame une Allemagne forte et expansionniste (les défenseurs du pangermanisme veulent une reconquête de tous les territoires européens où se trouvent des peuples germaniques). Il favorise aussi la recherche de coupables, de « boucs émissaires » : la République de Weimar mais aussi les Juifs. L'antisémitisme se développe.D'autre part, entre 1918 et 1919 le mouvement spartakiste (communistes allemands) tente de lancer des insurrections sur le modèle des révolutions bolchéviques en Russie. Cette situation inquiète fortement la bourgeoisie et les milieux d'affaires, mais aussi une partie de la classe moyenne : tous voudraient un État plus fort garant de l'ordre social et de la sécurité de la population. Le mécontentement monte donc contre la République de Weimar jugée à la fois responsable du fiasco de Versailles et impuissante à en finir avec l'insécurité. La situation empire en 1930 lorsque l'Allemagne est touchée de plein fouet par la crise économique consécutive au crash de Wall Street de 1929 : les faillites d'entreprises se multiplient et dès 1930, six millions d'Allemands se retrouvent au chômage.

• Comme en Italie, la situation est favorable à l'arrivée au pouvoir de partis nationalistes, antiparlementaristes et antidémocratiques. Hitler a participé en 1919 à la fondation du petit Parti ouvrier allemand dont il prend la direction et qui devient le NSDAP en 1921 (Parti national-socialiste des ouvriers allemands). Il est issu de la petite bourgeoisie, c'est un artiste raté et un ancien combattant plein de rancœur. Comme les Faisceaux italiens, le NSDAP a une idéologie très démagogique fondée sur l'antisémitisme, l'anticommunisme, le nationalisme, l'esprit revanchard hostile au Diktat de Versailles.Hitler lance une tentative de putsch dans le Land de Bavière en 1923 qui est un fiasco complet. Arrêté, il écrit en prison la première partie de son livre qui deviendra la base de l'idéologie nazie : Mein Kampf (« Mon combat »). Son parti ayant été interdit, il le refonde en 1925 après avoir été libéré et décide de conquérir le pouvoir par les urnes en s'appuyant sur les difficultés de plus en plus importantes du gouvernement allemand et sur la montée de l'insatisfaction. Son plan est couronné de succès : le parti nazi, qui a obtenu 2,6 % des voix aux élections législatives de 1928, obtient près de 40 % des suffrages en juillet 1932.Entre ces deux dates, à l'instar du parti de Mussolini, le NSDAP se dote de ligues professionnelles et de milices armées, les Sections d'assaut (« chemises brunes »). Hitler s'impose comme orateur efficace et n'hésite pas à abandonner le versant social de son programme pour séduire les grands industriels allemands qui vont le financer et le soutenir pour le faire arriver au pouvoir. Après la victoire de juillet 1932, le président Hindenbourg l'appelle donc en toute légalité à la tête du gouvernement et il devient chancelier. En mars 1933, il réussit à manœuvrer pour obtenir les pleins pouvoirs pour quatre ans et en juillet le parti nazi devient le parti unique du pays. Hitler entame alors la « mise au pas » de l'Allemagne.

L'appropriation du pouvoir par Staline en URSS

• Staline n'arrive pas au pouvoir par les urnes, puisque la Russie n'a jamais été une démocratie. En février 1917, une première révolution a mis fin au tsarisme, la dernière monarchie absolue européenne. Mais le régime parlementaire qui est alors mis en place connaît des difficultés qui permettent aux leaders bolchéviques Lénine et Trotski de lancer la Révolution bolchévique en octobre 1917 (« Octobre rouge »). Ils mettent en place un régime de type communiste s'inspirant des idées marxistes et fondé en particulier sur la nationalisation de toutes les propriétés et entreprises privées (collectivisation de l'économie).Mais le nouveau régime connaît des débuts difficiles : une guerre civile fait rage entre les partisans du régime bolchévique (transformés par Trotski en « armée rouge ») et ceux de l'ancien régime tsariste (« l'armée blanche », soutenus par les puissances occidentales). La situation du pays est dramatique : la guerre et une terrible famine ont tué 8 millions de Russes.Lénine met en place un régime qui est d'emblée autoritaire et antidémocratique, en vue de la victoire. Il établit un régime dictatorial avec une police d'État chargée de traquer les opposants, un puissant appareil d'État et une économie qui n'est qu'en partie collectivisée. Pour permettre au pays de se redresser et aux paysans de se nourrir, il a en effet créé la « Nouvelle Politique Economique » (NEP) en tolérant en partie des propriétés privées et une économie de marché. Lorsqu'il décède en 1924, une querelle de succession se déchaîne entre les

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