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Les Totalitarismes Au Xxème Siècle Sont-Ils Identiques?

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ulier, qui leur aurai permis d’assimiler l’URSS au Nazisme. En fait cela n'enlève pas au concept sa valeur scientifique.

D'autre part, et surtout, un concept selon Nietzsche c'est une « Identification de choses qui ne sont pas identiques ». Effectivement, le concept théorique, une fois mis à l'épreuve de l'histoire va être confronté à des réalités différentes. Pour beaucoup c'est donc un concept simplificateur qui gomme les différences profondes entre les 3 régimes.

Problématique : si le concept de totalitarisme nous permet de dégager un certain nombre de pratiques, de modes de fonctionnement et de légitimation communs à ces régimes, lorsqu'il est confronté à la réalité de l'histoire, surligne des spécificités propres pouvant nuaner sa valeur scientifique.

I. DES RESSEMBLANCES DANS LE FONCTIONNEMENT DES TOTALITARISMES

A. Le contexte de mise en place

On peut repérer des points communs structurels qui ont constitués d'important facteur dans l'apparition du caractère totalitaire de leur régime politique. D'une part ce sont 3 Etats sans véritable culture démocratique, où les masses ont longtemps été écartées du pouvoir. L'Allemagne et la Russie sont d'ailleurs encore deux empires autoritaires jusqu’à la Première Guerre Mondiale et le suffrage universel appliqué pour la première fois en Italie en 1919.

Ce sont aussi 3 Etats à la recherche d'une cohésion, d'une unité nationale. L'Italie ne sera unifiée qu'en 1870, et l'Allemagne un an plus tard, tandis que la Russie est un gigantesque Etat multinational ( où se trouvent des Russes, Finlandais, Polonais, Roumains…)

On peut aussi repérer des points communs conjoncturels. Ces Etats sont en pleine crise politique économique et sociale. En URSS les chefs communistes se déchirent à la mort de Lénine (1924), d'autant que l'union est minée par la guerre civile qui entraine de grandes famines, la collectivisation forcées des terres, et des révoltes paysannes. L'italie est très fortement agitée par les grèves du début des années 20, et l'Allemagne craque sous la dette de guerre et le krach boursier de 1929 d'où résulte l'inflation et le taux de chômage le plus élevé en Europe. Dans ces pays, il y a une forte incapacité des institutions libérales et de la classe politique à garantir l'ordre et la prospérité. Bien sur, ces 3 pays sortent traumatisés de la première guerre mondiale. L'Italie et l'Allemagne sont donc économiquement affaibli par les traités de paix, et se sentent lésés ou humiliés, le Traité de Versailles a fait perdre à l'Allemagne son empire qui est alors coupée en deux. Dans ces deux pays la culture de guerre sera sans cesse entretenue et le fascisme va naître. Il y a aussi une guerre civile en Russie ( entrainée par d'importantes grèves et mutinerie), qui conduira ici à l'abandon de la guerre.

Tous critiquent la démocratie libérale parlementaire en place. Hitler est fasciné par le modèle fasciste et va reprendre les méthodes Mussoliniennes de la conquête du pouvoir.

Dans la mise en place du totalitarismes, les trois régimes vont beaucoup s'inspirer les uns des autres. En Italie les révoltes paysannes dans les grandes propriétés terriennes s'inspirent en partie du modèle bolchévique

B. Le moteur du régime : l'ensemble de la société soumis à l'idéologie

Il est clair que dans ces 3 États, l'idéologie constitue le fondement même de l'existence du régime. Elle légitime le pouvoir mais en plus elle oriente son action. Selon R Aron, l'idéologie dans ces régimes est une "vérité officielle de l'Etat".

Contrairement aux régimes de type autoritaire qui maintiennent la population dans une forme d'apathie et de dépolitisation, phénomène totalitaire ne peut se passer de la mobilisation totale et active de la population autour de ses valeurs et son projet idéologique. Ainsi plus aucune activité publique ou privée ne doit échapper aux normes idéologiques. Une faute commise dans une activité économique, professionnelle ou d'ordre privé, est simultanément une faute idéologique. De plus en régime totalitaire, tout désaccord est criminalisé.

L'Allemagne, l'Italie et l'Urss ont en commun une même haine de tout ce qui constituerait un facteur de désorganisation et ainsi menacerait l’unité du pays. Ils méprisent la démocratie bourgeoise, libérale ou capitalistes donc dans la mesure où elle permet le débat, et tentent par tous les moyens de nier l'individu en l'étouffant au profit du groupe. Les 3 régimes désavouent ainsi la lutte des classes. Dans le cas de l'Allemagne et de l'Italie, ce désir d'unité se traduit par un ultra nationalisme belliciste. La construction d'un ennemi intérieur,voire son animalisation répond aux mêmes besoin de fédérer un groupe contre d'autres. Par exemple avec le soviétisme, l'ennemi désigné est le social traitre, celui qui est en dehors du parti.

On peut identifier un objectif idéologique commun qui est celui de modeler un homme nouveau, bien que chaque idéal-type soit différents dans les 3 régimes. H. Arendt nous dit qu'il s'agit de « dessaisir l’homme de sa nature sous prétexte de changer celle-ci ».

La propagande est un moyen utilisé par ces États pour susciter l'adhésion à cette « vérité officielle d'Etat », et afin de niveler les consciences.

C. La structure du régime : un Etat tout puissant

Dans une société traditionnelle l'Etat est une organisation politique. Dans le cas des 3 régimes présents, l’Etat, est tout. C’est une structure qui soumet l’ensemble de la société et qui englobe le politique, l’économique le social et le culturel, encore par souci d'unité. « L’Etat est tout, l’individu n’est rien » a dit B. Mussolini.

Dans les 3 pays est instauration un parti unique (NSDAP, PC, et le Pnational Fasciste). Les opposants sont éliminés assez rapidement. Ce parti n’est pas un lieu de débat politique, mais un instrument de conquête du pouvoir qui deviendra une fois le pouvoir conquis un simple intermédiaire entre la pop et le Chef unique. Ainsi tout passe par le parti, chaque administration est doublée par l’organe du parti.

Le monopole de l’Etat est établi dans tous les domaines :

l’économie.. En Allemagne on a affaire à une économie de guerre. Les deux fascismes lancent des programmes de « grands travaux » souvent à la gloire de leur régime. Leur ambition est de développer l'autarcie économique de leur pays. La planification et collectivisation en URSS est un bonne exemple. Staline met en place des plans quinquennaux ambitieux qui fixent les objectifs de production à atteindre.

le travail est géré par des organisations étatiques. Il y a aussi un syndicat unique.

Les loisirs sont gérés par l’Etat : voyage en Italie pour les travailleurs, activités pour les femmes. En URSS, c'est l'État qui organise les vacances des ouvriers « les plus méritants ». Le fascisme donne une place primordiale au sport, qui exalte le sentiment national ainsi que les vertus de virilités (force, combat…).

Éducation avec épuration du corps enseignant et révision des manuels scolaires. Des organisations étatiques procèdent à l'embrigadement de la jeunesse aussi (les fils de la Louve, Hitlerjügend, Komsomol…).

Sur la culture et les sciences qui sont perdus dans une production utilitaire et non esthétique. Les deux doivent se mettre au service de l'État et de l’idéologie. Elle doit toucher tout le monde, être accessible car compris par tous, ne doit surtout pas être élitiste. Les arts totalitaires sont par excellence l’architecture ou cinéma car ce sont des arts monumentaux, immédiatement perceptibles par tous et qu'ils incarnent en plus les ambitions du régime. Des styles artistiques « officiels » voient ainsi le jour alors qu'à l'inverse on interdit « l'art dégénéré ». En Allemagne, des autodafés ont lieu en place publique. Les autorités organisent également de grands rassemblements où les leaders font des discours enflammés devant des milliers de personnes. .

L'Etat dispose aussi du monopole absolue des moyens de communications, et utilise ce monopole pour la propagande.

Au sommet de l'Etat se situe le chef charismatique, qui est l’aboutissement du processus d’unification. « La société, c’est moi » à dit Trotsky en parlant du statut de Staline. C’est celui qui incarne les inspirations de tout le peuple, avec qui il communique directement. C’est celui qui « guide », qui dirige. Au, Duce, au Führer,ou au petit Père des peuples est voué un véritable culte de la personnalité. On reconstruit toute la société autour de lui et il a le don d’infaillibilité en principe. La population a qui on a enlevé tous ses repères n’en a plus qu’un : le chef.

Ce dispositif de controle des individus et de leurs activités permet de repérer toutes formes de résistances, de dissidences, et d'anticonformisme. S'organiser pour résister en régime totalitaire est quasiment impossible et a

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