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Michel De Montaigne - Des Cannibales

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un peu moins d’une centaine d’année après le début de la conquête et une quinzaine d’année après avoir assisté à cette rencontre de Rouen. On estime en effet que cet essai a été rédigé vers 1598. Montaigne d’emblée adopte un regard de compassion sur c’est indiens victime d’une ignorance qui n’est pas absence de savoir mais méconnaissance du monde ancien, « des corruptions de ce coté ci de l’océan » ligne 2, une ignorance qui causera leur perte irrémédiable, leur ruine (comme je présuppose qu’elle est déjà avancé) « ligne 3_4 » et le malheur, celui d’avoir perdu leur « quiétude ».

Deux mondes s’opposent, « le côté ci de l’océan » ; « le notre » ligne 5 dit Montaigne, celui de la tromperie et du vice, l’autre celui des Indiens que caractérisent « la douceur de leur ciel » ligne 5. Montaigne prend ici clairement les faits et causes pour les Indiens. Témoin dans un premier temps de l’événement, il raconte comment on veut éblouir les indigènes avec la beauté de la ville. En leur demandant ce qui les a le plus surpris, le roi pause surprenante et admirable. Pour répondre à cette question qui contraint leurs réponse, les Indiens déplacent le propos grâce à un subtil distinguo pour s’attacher plutôt à ce qui leurs à sembler « étrange » et donc éloigner d’eux et de leur coutume. Leurs étonnements souligne deux questions fondamentales celle du pouvoir et celle de la répartition des richesses.

Dans le Royaume de France, le pouvoir du droit divin peut être hérité par un enfant de douze ans , dans celui des Indiens il est pris ou reçu par un homme adulte qui a la force de l’exercer. On prêtant à ces indiens la langue simple d’un traducteur, Montaigne renforce les oppositions « tant d’homme grands portant la barbe fort et armés » ligne 11_12 et un « enfant » ligne 13. La parole des Indiens deviens plus développé et précise quand il s’agit de dénoncer l’inégalité entre ceux qui sont « rempli et gorgé de toutes sortes de bonne chose » expression qui dénonce l’excès et l’avidité et s’oppose à la pauvreté des mendiants « décharnés par la fin et la pauvreté ». Richesse et pauvreté sont vus de manière réaliste et matériel. L’étonnement des Indiens va jusqu’à ne pas comprendre comment de telles inégalités ne conduisent pas les pauvres à ce révoltes comme dans leurs sociétés, transformant l’inégalité en injustice et rendant ainsi la violence légitime contre cette injustice. Enfin, le langage prêter aux Indiens contribue à opposer leurs civilisations et valeur à celles des occidentaux : en appelant les hommes « moitié des uns, moitié des autres » ligne 5 comme l’explique Montaigne, ils posent le principe de l’égalité d’une relation très étroite entre les êtres jusqu’à une certaine inter-indépendance, de solidarité.

Le deuxième paragraphe met en scène Montaigne qui n’est plus seulement le témoin puisqu’il discute avec l’un des indiens et non des moindres puisqu’il s’agit d’un personnage important, peut être même un roi, contribuant ainsi à un parallélisme dans les situations. A nouveau, il est intéressant de confronté les questions posées et les réponses apportées. Les questions ouvertes de Montaigne peuvent semble naïves et superficielles. Pourtant elles jouent un rôle déterminant dans les prises de position de cet auteur.

Les réponses à ses questions montrent qu’elles complètent celles déjà abordées du pouvoir et qu’un nouveau distinguo s’opère : quand Montaigne s’intéresse au fruit du pouvoir, le chef indien répond sur les devoir du chef qui sont de conduire au combat des milliers d’hommes en prenant leur tête etc … preuve de courage et d’intelligence stratégique. Et quand Montaigne s’interroge sur l’autorité dont peut encore bénéficié un chef en temps de paix, un nouveau distinguo oriente la question sur les honneurs que l’on en retire, notamment celui bien modeste de se voir tracer des sentiers pour aller dans les villages. Ainsi, le lecteur peut il conclure que le chef de guerre doit être désintéressé, une vertu que les Conquistadores espagnol ont peu pratiquée.

Comme on l’a vu, le dialogue n’est pas aisé dans des langues qui s’ignorent, celle des Indiens étant peu connu, ce qui explique la difficulté à décrire et confronté les mœurs et les coutumes. Toutefois c’est aussi l’occasion de mettre en scène et en débat la question fondamentale des civilisations, des rapports humains, du bien et du mal. Montaigne se fait le narrateur d’une rencontre entre deux univers différent, il intervient dans le débat par ses commentaires, devient l’un des interlocuteurs et par la même participe à l’échange des points de vu sur l’humanité de l’autre. Ce faisant, il organise et oriente le propos, sélectionne les sujets abordés, fait résonner les échos poursuit la réflexion.

Le regard que Montaigne porte sur ces Indiens croise celui que les « Cannibales » portent sur le monde de « deçà » l’occident un monde qui les étonne et qui les scandalise. Montaigne utilise cet étonnement comme révélateur de la relativité des usages, coutumes et lois européennes voire des principes qui régissent les sociétés civilisées. Dans cette confrontation, le

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