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E l'Esclavage Des Nègres, Montesquieu, De l'Esprit Des Lois

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l’esprit des lois, une de ses œuvres majeures avec les Lettres persanes, en 1748. Dans cet ouvrage où il prône des idées nouvelles, comme celle de séparer les trois pouvoirs, un chapitre est consacré à l’esclavagisme, dans lequel nous verrons que Montesquieu, feignant de défendre les arguments des esclavagistes, fait un véritable réquisitoire contre l’esclavage.

Tout d’abord, dans « De l’esclavage des nègres », les arguments de l’auteur sont présentés sous forme de paragraphes très courts : ce rythme fondé sur une fréquente répétition des arguments permet des conditionner le lecteur pour tenter de le convaincre d’emblée. Dans le premier paragraphe, l’usage du si + imparfait + conditionnel transforme le soi-disant plaidoyer en satire des arguments esclavagistes : Montesquieu défend l’idée que l’esclavage est contre nature et qu’il devrait être aboli.

Nous allons analyser précisément certains de ses arguments dans le texte joint :

• D’une part, on peut trouver dans le premier une antiphrase, car le « ils ont dû » utilisé par Montesquieu met en évidence le fait que rien ne justifie de mettre une population en esclavage, et donne au lecteur le sentiment que ceux qui prônent cette pratique se justifient en disant qu’ils étaient obligés de le faire, ce qui est évidemment faux. D’autre part, l’auteur en profite pour dénoncer le massacre pratiqué par les Européens sur les populations amérindiennes, en utilisant le terme « exterminé ».

Pour conclure, cet argument discrédite à l’avance tout ceux qui pourront suivre, car les esclavagistes sont présentés comme des criminels qui ont exterminé une population et asservi toute une ethnie.

• Les deux arguments suivants sont d’ordre économique et permettent de comprendre la situation. Le premier est plus objectif que le second, car il situe le problème dans son contexte historique, et rappelle que c’est pour des raisons financières que l’esclavage à vu le jour. Il montre également que les Européens sont égoïstes de préférer du sucre à bas prix à la liberté de tout un peuple. Le second argument renforce cette idée en dénonçant la passion des nations civilisées pour l’or. Il dénonce également le vol commis par les négriers, qui échangent de l’or et des personnes humaines contre de la verroterie.

Pour finir, l’emploi du terme « nation policée » qui s’oppose à « n’ont pas le sens commun », rappelle aussi que pour les Blancs, les Noirs ne sont que des sauvages, et le lecteur éprouve donc le sentiment inverse, car il est cruel et inhumain de pratiquer l’esclavagisme.

• Les deux arguments que nous allons voir maintenant reflètent bien le racisme de l’époque, notamment par l’emploi réitéré du terme « noir », qui est le seul qualificatif attribué aux esclaves. De plus, l’emploi des adverbes « jusqu’à », « si », « presque » et « tout » renforce l’impression qu’aux yeux des Européens, seule leur couleur compte et que, sachant qu’ils sont noirs, il est normal qu’ils ne soient pas considérés comme des humains. La formule « âme bonne » qui s’oppose à « corps tout noir » confirme cette hypothèse en mettant en relation la couleur du corps avec la bonté de l’âme, alors que ce sont deux choses qui n’ont rien à voir.

Enfin, les tournures « il est presque impossible de les plaindre » et «on ne peut se mettre dans l'esprit », produisent l’effet inverse sur le lecteur, qui se dit qu’on devrait les plaindre d’être traités de la sorte.

• Le dernier argument de Montesquieu fonctionne quand à lui grâce à un raisonnement par l’absurde. En effet, le champ lexical de la religion rappelle que les valeurs qu’elle prône sont diamétralement opposées à l’esclavagisme. Il permet également d’établir le raisonnement suivant : si les chrétiens traitent tous les Hommes en frères et que nous ne traitons pas les Noirs en frères, c’est que nous ne sommes pas de vrais chrétiens. Montesquieu prête aux esclavagistes une conclusion différente : si les chrétiens traitent tous les Hommes en frères et que nous ne traitons pas les Noirs en frères, c’est que les Noirs ne sont pas des Hommes. Cet argument achève de discréditer les esclavagistes, en démontrant que cela ne les gêne pas d’agir en contradiction avec leurs valeurs pour exploiter une population.

• Enfin, si l’on observe la désignation des esclaves tout au long du texte, on observe qu’ils ne sont jamais qualifiés d’humains mais qu’ils sont désignés par les termes « ceux dont il s’agit », « nègres », « un corps » et « ces gens-là ». L’emploi de vocabulaire péjoratif nous confirme encore une fois que les esclaves ne sont pas considérés comme des personnes humaines et leur emploi récurrent

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