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Bac Francais

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ent que le romancier est un essayiste qui donne une opinion directement.

Donc on rejoint ce que la lecture de la question finale nous disait.

Quel plan ? Ou quels arguments ? Ou quels types d’exemples ?

Le personnage peut-être un porte-parole, plus ou moins visible : son statut de héros, ou de penseur, ou d’acteur dans un monde proche du monde réel, permet de comprendre un point de vue, c’est-à-dire l’endroit où se place l’auteur pour faire sa description, ou son point de vue au sens où il s’agit d’une opinion : le cas d’Etienne Lantier est particulièrement propice à cela.

Voltaire prend aussi le Huron comme porte-parole, indirectement, puisqu’il nous le montre pensant, analysant la société du siècle de Louis XIV, parlant à des personnages proches de cette réalité, soit qu’ils aient véritablement existé, soit qu’ils soient le double littéraire de tel ou tel dignitaire de l’2glise ou de la royauté. Les exemples sont faciles à trouver : la conversation avec les Huguenots permet au Huron d’entendre et de comprendre ce qu’un autre personnage, le petit homme noir, explique sous la forme d’une leçon d’histoire politique, sociale et économique.

On élargit sur Zola, et on trouve les personnages à fonction d’exemple, exemple de victime, ou de bourreau : la description du travail des mineurs, les montrant miséreux, mais actifs, ou les montrant soumis à leurs employeurs, ou victimes, fait comprendre une intention sociale, pas forcément dénonciatrice mais au moins sélective. Idem pour L’Assommoir : les paroles de Coupeau, son langage vulgaire, les pensées de Gervaise devant l’alambic, les paroles de Nana à son père, les racontars de la troupe des repasseuses dans l’atelier de Gervaise, sont bien une description d’un Paris populaire, plein de petits défauts, donc on comprend que Zola a voulu nous faire sentir la misère morale et sociale d’un quartier, la Goutte d’Or.

On élargit sur Hugo, Le dernier jour d’un condamné, et le personnage est porteur d’une idéologie contraire à la peine de mort, le récit entier le montre, les discours que Hugo lui fait tenir sont révélateurs.

On revient à Zola, Nana est un personnage qui porte en lui assez de tares pour représenter le peuple vicié par son éducation ou par les classes sociales aisées, puisque c’est une fille du peuple plutôt inculte et ignorante, mais sa beauté physique et son absence de morale (pas de transmission par les parents, cf. L’assommoir) font d’elle une proie consentante, une poule de luxe, ce qui permet de montrer l’immoralité du monde du spectacle, de la presse, de la banque.

On revient à Maupassant : Duroy, surnommé Bel-Ami, représente le type de l’arriviste sans scrupules, et le monde dans lequel il évolue est lié à la critique morale, même si Maupassant ne porte aucun jugement direct : ce sont les autres personnages qui font le portrait de Duroy, ou ses pensées intimes qui le montrent comme amoral, ou le récit de ses actions : mariage, divorce, séduction de la fille de son patron.

Si l’on prend Flaubert, le seul passage donné dans le devoir est assez frappant : le personnage est doté d’une bonne dose de bêtise, et le procédé de Flaubert, qui nous donne à entendre et comprendre ses pensées intimes, par cette omniscience, nous fait comprendre le décalage entre les idéaux d’Emma ou Charles, et la réalité concrète à laquelle ils vont se heurter, ou se heurtent déjà, puisqu’Emma se prépare à quitte son mari. Si on passe au roman entier, les preuves sont nombreuses : Homais représente la bêtise majuscule.

Il s’agit là de l’utilisation d’un personnage comme contre-exemple de l’idéal, et on opposera utilement Lantier et Charles.

Si on veut exploiter le roman de Balzac, on voit que Goriot représente la victime de comportements psychologiques, et que son discours lui fait affirmer que toutes les filles sont comme les siennes, ou que l’argent est omnipotent. Que ce soit vrai ou faux n’est pas le problème : Balzac veut nous montrer les pensées d’un homme sur une situation familiale, c’est donc la mise en situation qui vaut.

On arrive alors à des arguments plus tournés vers les procédés employés par les auteurs, puisque le discours est le plus pratique. Mais la vraisemblance, ou l’invraisemblance, entre les pensées et les actions d’un personnage, est un moyen très efficace, pour un auteur qui espère avoir un lecteur pertinent et attentif, pour inciter à s’étonner, ou à s’indigner. Ainsi les mensonges de Rodolphe à Emma sont décrits en parallèle aux discours d’un officiel qui parle de culture, d’engrais, de fumier, de cochons ; ou bien les promesses de Rodolphe à Emma, son langage amoureux, sont démentis par son comportement de goujat, par les mots qu’il écrit dans la lettre de rupture : ce sont les contradictions internes d’un personnage qui révèlent ce que pense l’auteur des machos, des imbéciles, ou d’une situation sociale particulière, comme le mariage, l’adultère, la paternité, c’est visible dans Madame Bovary.

Enfin, tout le travail d’analyse psychologique, repérable par les descriptions omniscientes, ou les termes descriptifs, est aussi un moyen pour un romancier de faire comprendre l’individu représenté, donc le point de vue sur un « type » littéraire. A ce titre, toutes les incises (pensait-il, disait-il, etc.) ou les discours (direct, indirect, indirect libre) sont (en parallèle avec les actions décrites ou racontées) les indices d’une personnalité qui se compose au fil du roman, et qui permet, in fine, de mieux comprendre les raisons de l’écriture du roman et de l’invention du personnage.

Donc, Balzac observe la réalité du début de son siècle, constate que l’argent y tient une grande place, le père Goriot en est à la fois un acteur et une victime, et son discours à Rastignac le prouve ; Flaubert observe les mœurs de province (sous-titre de toutes les éditions du roman), choisit les milieux populaires et un peu bourgeois de la Normandie, fabrique des imbéciles, une ambitieuse dans un milieu qui ne lui convient pas, nous fait pénétrer dans les secrets de la formation psychologique d’Emma (ses lectures), et nous fait comprendre implicitement, qu’à son vis, le romantisme est un échec, le mariage aussi, et que même les imbéciles peuvent réussir, comme Homais. Zola choisit un univers social

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