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Baudelaire à Une Heure Du Matin

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ontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! Accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise.

Le spleen de paris est le titre d’un recueil posthume de Charles Baudelaire (1821-1867). Ce recueil paru en 1869 est constitué de poèmes dits en prose. Avant le spleen, Baudelaire était poète en vers critique d’art, et romancier. Il conclut ses activités prosaïques par Le Spleen. Dans celui-ci, Baudelaire pousse la quête poétique dans des voies encore jamais explorées. En effet, il utilise la prose pour dépeindre la modernité et toute sa complexité. Il existe dans le Spleen de Paris un « cycle de l'examen de conscience », cycle auquel se rattache évidemment le poème « à une heure du matin ».Dans ce poème, il apparait que Baudelaire, après avoir passé sa journée dans les rues parisiennes au contact de ses pairs, effectue un bilan de celle-ci, une introspection et une critique de lui-même et de ce qui l’entoure.

Comment le poète établit-il la satire d’une société insignifiante dans laquelle lui-même joue un rôle et dans laquelle il évolue, et par quel moyen y échappe-t-il ? C’est-à-dire comment Baudelaire se voit-il contaminé par une société vide de sens où il est obligé de travestir son âme pour y évoluer ; et dans quel refuge trouve-t-il son repos, qui mènera à son salut ?

Pour mener à bien notre réflexion, on verra que le poète méprise cette société ; mal pensante et vide de toute transcendance ou il évolue tout de même et où il y prostitue son art .Nous verrons ensuite que c’est ce mépris des autres et de lui-même qui le pousse à la solitude comme échappatoire et comme refuge. Nous verrons enfin que cette solitude est pour lui le seul moyen de pouvoir créer, et par la même de trouver son salut.

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I– Autoportrait d'un misanthrope :

1) la satire d'un milieu (hommes de lettres, bourgeois...)

Dès le début du poème, on remarque que le poète souffre du contact des autres, y compris de ceux qui devraient susciter sympathie voire admiration, comme les bourgeois et les hommes de lettre qu’il fréquente. On peut lire que lorsque le poète parle de « la tyrannie de la face humaine » il qualifie péjorativement ses pairs,

L’anaphore horizontale « Horrible vie ! Horrible ville ! » montre son dégoût pour la ville de paris et pour la vie qu’il mène au contact des autres hommes. On peut qualifier le poète de misanthrope, car il méprise les hommes et il critique ouvertement la bêtise de ceux-ci, comme le montre l’extrait « avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) »

Le poète établit la satire d’une société contre laquelle il se dresse avec ironie. Mais cette prise de conscience lui fait apparaître qu'il participe lui-même à l'artifice de la collectivité

b) le comportement de l'artiste en société.

« M’être vanté (pourquoi?) De plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle »  travesti son âme pour plaire aux hommes qu’il méprise.

« Mécontent de moi » dégoût de lui même

La sauteuse ; femme aux mœurs légères ; symbolise la prostitution de son art et de son âme. « Manteau de VÉNUSTRE »  venus/ vénal  argent ; prostitution.

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II– Le refuge dans la solitude :

a) Solitude libératrice et refuge

La solitude est une caractéristique essentielle et clairement revendiquée de la condition du poète. En effet pour Baudelaire, la solitude n’est pas une fatalité mais un choix libre et conscient.

Le poète montre qu’il a besoin de la solitude et de la quiétude du soir pour pouvoir se retrouver face à lui-même loin des autres hommes et loin du tumulte de la ville

L’anaphore verticale « Enfin [....] Enfin » Permet d’insister sur la notion de solitude bienfaitrice. La nuit et les ténèbres qui seraient normalement source d’angoisse sont ici source de quiétude et de repos.

Le poète veut montrer à quel point la présence des autres le pèse et à quel point le fait de se retrouver seul le soulage. En effet le champ lexical de l’exclusion « barricades », « séparent du monde » montre bien que le poète prend l’initiative de se retrouver seul.

Le « double tour » de serrure montre bien l’idée que Baudelaire pense s’isoler encore plus et se séparer du monde absurde qui l’entoure.

La solitude mais aussi les ténèbres paraissent propices à la création artistique

b) solitude du créateur qui cherche à se prouver qu'il n'est pas "le dernier des hommes".

La nuit semble être un moment privilégié pour le poète : c’est dans la pénombre du soir que Baudelaire espère de Dieu qu’il lui accorde quelques vers. Des artistes en général, de l'homme qui a du mal à trouver sa place dans la société.

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III- Le salut par la prose

a)Prière du soir

Après avoir décrit l’immense vacuité des rencontres de sa journée, la compromission de son âme. Et alors que l’on pourrait croire qu’il évolue dans un monde dépourvu de toute transcendance ; Le poète fait appel à Dieu. Il adresse une prière comme si une rédemption était encore possible. Il utilise la prière pour se sauver du désespoir. Le poète effectue cette prière,

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