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Chomage tunis

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ut-il l'être dans la mesure où nuls travaux de prévision n’ont été réalisés pour connaître les besoins de l’économie tunisienne par niveaux et types de qualification. Sans tomber dans une logique propre aux économies planifiées à la soviétique, des méthodes indicatives de projection existent à cet effet, mais on ne jugea pas utile de les utiliser. De surcroît, les entreprises tunisiennes n’ont pas été suffisamment associées à la décision en matière de formation. Aussi le contenu de celle-ci reste trop dicté par d’autres considérations que la satisfaction des besoins de l’économie en main-d’œuvre qualifiée. De plus, la structure de gestion de la formation professionnelle s’est « rigidifiée » au fur et à mesure de la mainmise de l’Administration sur elle. Quant à la formation universitaire, force est de reconnaître qu'elle continue à se complaire dans un nombrilisme aveugle vis-à-vis de la vie économique en général, du caractère structurel du chômage en particulier. Bref, le constat est alarmant. Pour un pays mieux doté naturellement en force de travail qu’en capital, le niveau du gaspillage du capital humain atteint est devenu difficilement acceptable. Des flots de diplômés de plus en plus nombreux sortent chaque année des diverses institutions d’éducation et de formation sans métier véritable, sans formation réelle et sans beaucoup d’espoir de trouver un emploi. A cela s’ajoute ce que drainent l’évolution de la natalité en baisse des besoins de l’éducation nationale en instituteurs et professeurs du secondaire, jadis destination privilégiée d’une grande partie des maîtrisards dans les sciences sociales et humaines, les limites d’un secteur tertiaire devenu quelque peu hypertrophié et les conséquences inéluctables de l’épuisement de la croissance due aux substitutions à l’importation. Il ne faut pas sous-estimer non plus les conséquences additives de « l’encadrement » des salaires réels en général, ceux des fonctionnaires

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notamment, ce qui est de nature à compresser la demande en biens et services avec des conséquences inévitables sur les créations d’emploi.

Evolution des effectifs des enseignants

Année

Nombre d'élèves du premier cycle de l'enseignement public Nombre d'enseignants du premier cycle de l'enseignement public Nombre d'élèves du second cycle de l'enseignement de base (public) Nombre d’enseignants du second cycle de l’enseignement de base (public) Nombre d'élèves de l'enseignement secondaire (public) Nombre d’enseignants de l’enseignement secondaire (public) Source : INS 508790 29341

2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009

1171019 58342 576088 29791 1120424 58281 571986 1053416 57739 587064 34618 1019421 58716 569649 36063 1006488 59011 530660 36069

Création 2008/2009

+295

+6

503531

501752 33529

499936 35323

475483 35812 +489

Pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation ? Est-ce le poids de l’inertie ou un choix délibéré ? Serait-ce la marque du corporatisme ou la résultante du dirigisme ? La démographie serait-elle seule en cause ou ne constitue-t-elle pas finalement qu’un alibi trop commode? Peut-on continuer à accepter le chômage des diplômés du supérieur comme un tribu que nous payons à nos choix de base en matière d’éducation de masse ou y faire face quitte à bousculer un certain nombre de préjugés et de blocages? Force est de constater en tout cas que la persistance du décalage entre les préoccupations de l’appareil éducatif et de formation d’une part, les contraintes de l’économie d’autre part, traduit une tendance à repousser le calendrier de certaines réformes urgentes plus loin encore dans le temps dans l’espoir que les choses «s’arrangeront» d’elles-mêmes ou que la démographie vienne décider à la place des décideurs. Mais le temps qui passe n’arrange que les chagrins d’amour, et encore. Derrière ce gâchis se cache en réalité le respect d’un tabou dérisoire : ne pas toucher à l’orientation des nouveaux bacheliers sinon par le moyen subtile ou pernicieux du « score » ou de la capacité d’accueil des filières tout en continuant à forcer exagérément le nombre des reçus au baccalauréat au détriment de la crédibilité et de la valeur des diplômes. Naturellement, la mesure du chômage réel en Tunisie pose en elle-même un problème majeur à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays d'ailleurs. Selon la définition retenue du chômage et l’interprétation qu’on lui donne, le spectre est en effet plus au moins large, le quantitatif plus au moins sous-estimé et la dimension sociologique du phénomène plus au moins saisie. Le taux de chômage est calculé en rapportant l'effectif de chômeurs à la population active totale (ou potentielle). Oui, mais la Tunisie retient la définition du BIT selon laquelle est considéré comme chômeur « toute personne âgée de 15 ans et plus n'ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence, qui cherche un emploi et qui est disponible pour travailler au cours des deux semaines qui suivent la semaine de référence ». On conviendra que cette définition est ou trop laxiste ou trop restrictive. Les personnes qui ont pu avoir une activité occasionnelle ou de courte durée seront d’autant plus nombreuses que la période sera plus longue et le nombre d’actifs sera plus élevé qu’il ne l’aurait été si le recensement avait limité le champ de l’enquête aux personnes ayant travaillé pendant la semaine précédente, etc. Par ailleurs, la population active totale est constituée schématiquement par la sommation de la population active occupée et des chômeurs. Or le contenu de la population active occupée pose problème lui aussi dans la mesure où cette population engloberait selon la définition retenue «toute personne âgée de 15 ans et plus ayant travaillé au moins un jour (ne fut-ce qu'une heure) au cours de la semaine de référence ». Cette définition est évidemment trop ambiguë. Ainsi, le taux de chômage tel qu’il est calculé n’est certainement pas en mesure de prendre en compte deux phénomènes régressifs majeurs : le sous-emploi et la précarité. En effet, on peut être déclaré "occupé" au moment du recensement ou de l’enquête sans détenir pour autant les moyens de survie comme on peut occuper un emploi permanent tout en ressentant le poids écrasant de la marginalisation ou de l’exploitation. A cet égard, les enquêtes de consommation sont hautement significatives. Celle de

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2005 laisse à penser qu’au niveau de la consommation moyenne par personne et par an selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage, l’écart de revenu est infime entre ouvriers non agricoles, exploitants agricoles, ouvriers agricoles et chômeurs.

Consommation moyenne annuelle par personne selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage En 2005 (en dinars) Catégorie socioprofessionnelle Par personne Par ménage Cadres et professions libérales supérieurs Cadres et professions libérales moyens Autres employés Patrons dans l’industrie, le commerce et les services Indépendants dans l’industrie, le commerce et les services Ouvriers non agricoles Exploitants agricoles Ouvriers agricoles Chômeurs Retraités Autres inactifs Soutien résidant hors ménage Ensemble Source : INS 4.103,7 2.850,9 1.929,9 2.060,0 1.456,0 1.263,7 1.280,7 1.020,8 933,3 2.347,6 1.847,5 1.659,8 1.820,5 17.958 13.139 8.888 9.929 7.133 6.263 6.788 5.133 4.446 9.771 5.803 6.259 8.211

Le constat

D’après l’INS, la population active en chômage a atteint 522.300 unités en 2008 dont 128.100 diplômés du supérieur. Le nombre de chômeurs ayant un niveau supérieur a enregistré ainsi une hausse de 18,4% en moyenne par an au cours de ces dernières années, passant de 31.400 en 2000 à 102.300 en 2007 et à 128.100 en 2008. Globalement la tendance générale est vers la baisse du chômage semble-t-il, sauf pour le niveau supérieur. En effet, le taux de chômage des jeunes ayant un niveau supérieur a augmenté d’environ 11,5 points en sept ans passant de 10,4% en 2001 à 21,6% en 2008 et l’effectif des chômeurs diplômés du supérieur a doublé en quatre ans seulement passant de 66.200 en 2005 à 128.100 en 2008.

Evolution du taux de chômage par niveau d’instruction en %

Niveau d’instruction

Analphabète Primaire Secondaire Supérieur Total 1984 1994. 1999 2004 2005 2006 2007 2008

15,2 22,4 11,7 2,3 16,4

16,8 19,2 13,0 3,8 15,8

11,9 18,9 16,4 8,6 16,0

12,7 15,7 14,7 10,2 14,2

7,8 15,7 14,9 14,8 14,2

8,0 15,2 14,3 17,5 14,3

5,9 13,5 15,4 19,0 14,1

5,7

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