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Durkheim

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longtemps une justification théorique aux politiques d'ouverture des économies nationales qui se succéderont au XIXe siècle mais aussi au XXe siècle et qui se manifesteront notamment au travers des négociations du GATT puis de l’OMC. Toutefois, au cours des cinquante dernières années, le cadre dans lequel se déroule le commerce international a connu de nombreux bouleversements avec l’émergence des nouveaux pays industrialisés, ou encore le développement des firmes multinationales dont les stratégies particulières rendent caduques les hypothèses de départ de Ricardo. C’est cette planète en mouvement où s’intensifient les échanges de toute nature et où s’accélère encore le phénomène de « mondialisation » des échanges, qui constitue désormais un nouveau cadre de réflexion pour l’analyse économique.

 L’auteur : David Ricardo (1772-1823)

Voir la biographie imaginaire de l’économiste dans le dossier documentaire.

 Un homme, une préoccupation et deux analyses

De nature pessimiste, David Ricardo est préoccupé par le devenir du capitalisme. Aussi, va-t-il concentrer l’essentiel de sa réflexion et de son action sur les moyens de lever les freins à l’accumulation du capital (= réinvestissement des profits réalisés) qui pénaliseraient la croissance économique… et par voie de conséquence le développement économique de la Nation. Ces deux analyses principales sont la théorie de la répartition et la théorie du commerce international.

A) La répartition des revenus et ses conséquences sur l’accumulation du capital

Pour Ricardo, l’avenir du capitalisme dépend de l’accumulation du capital et donc du taux de profit.

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La société qu’il décrit est divisée en trois catégories sociales qui se partagent trois types de revenus : Les travailleurs salariés qui vendent leur travail et reçoivent en contrepartie un salaire de subsistance (= salaire naturel : c’est à dire tout juste suffisant pour assurer sa survie et celle de sa famille) ; Les capitalistes reçoivent un profit qui est égal à la différence entre la valeur des marchandises produites et le montant des salaires versés. (NB : Ricardo affirme que la valeur d’une marchandise est déterminée par la quantité de travail directement fournie par les travailleurs pour la produire, mais aussi par le travail indirect qui a du être effectué pour produire les outils et les machines utilisés – c’est la théorie de la « valeur-travail »). Les propriétaires fonciers reçoivent une rente (« rente foncière ») qui est déterminée par l’écart entre le rendement de la terre la plus fertile et le rendement de la terre la moins fertile.

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A partir de ces éléments, Ricardo développe l’idée que sur le long terme, la part relative de ces trois revenus se modifie au détriment du profit et à l’avantage de la rente foncière conduisant ainsi à freiner voire même à stopper l’accumulation du capital (= l’investissement). Dans ces conditions, la croissance va devenir nulle parce qu’il ne sera plus rentable d’investir. Ricardo parle alors « d’état stationnaire » pour décrire une économie sans croissance. Son raisonnement peut se résumer de la manière suivante : L’augmentation des salaires encourage les ouvriers à faire plus d’enfa nts, la population augmente. Pour nourrir tout le monde, il faut mettre en culture des terres de moins en moins fertiles où le rendement l’hectare est moins bon et les coûts de revient plus élevés (ces terres ont donc un rendement décroissant).

La « loi des rendements décroissants » Cette loi stipule qu’au delà d’un certain seuil, l’augmentation d’un facteur de production utilisé entraîne une augmentation proportionnellement moins forte de la production. Ainsi, par exemple si j’utilise 10% de capital en plus et que la production n’augmente que de 6%, je suis dans une situation de rendement décroissants.

Ainsi, comme le prix de vente du blé va être déterminé par le coût de production sur la dernière terre mise en culture ; il va donc s’élever, entraînant une augmentation du prix du pain, poussant lui-même à la hausse le salaire ouvrier (puisque l’achat de blé est nécessaire à la subsistance). Or, quand les salaires augmentent, les profits baissent puisque ce sont les capitalistes qui payent les salaires. Il en résulte donc la chose suivante :

 Prix du blé

 prix du pain

 salaire de l’ouvrier

 taux de profit

 de l’accumulation du capital

(moindre motivation à produire).

stagnation de la production

économie « sans croissance » (= « état stationnaire »)

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Le grand perdant du système est… le capitaliste car l’augmentation des salaires fait baisser son taux de profit. Il n’est plus en mesure d’investir autant qu’auparavant ce qui est dommageable pour l’ensemble de l’économie puisque c’est par l’accumulation du capital qu’il introduit du progrès technique au sein de la société est assure son « progrès » ! Le grand gagnant est… le propriétaire foncier car il s’enrichit en touchant la rente foncière. La seule façon d’écarter le spectre de l’état stationnaire est d’importer du blé et donc d’accepter le libreéchange.

Qu’est-ce que le « libre échange » ? On peut envisager le libre échange sous trois angles : - Comme une situation… il n’y a pas d’obstacle à la libre circulation, entre les pays, des biens et des services, y compris des capitaux. Comme une politique des échanges avec l’extérieur… elle instaure la libre circulation des marchandises, des capitaux et des personnes entre les pays (« libre » signifie : « sans limitation et sans réglementation ») ; Comme une théorie… selon laquelle deux pays sont dans une situation plus avantageuse dès lors qu’ils ouvrent leurs frontières aux échanges internationaux. Cette théorie préconise la spécialisation des pays participant au libre échange. (c’est cette définition que nous retiendrons plus particulièrement dans notre cours de spécialité !)

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B) Le libre-échange comme remède à l’état stationnaire de l’économie.

A partir du problème évoqué plus haut, Ricardo va donc justifier le recours au libre-échange. Aussi, la libre importation du blé et des subsistances apparaît comme le moyen de relever le taux de profit et ainsi d’accélérer l’accumulation du capital. L’ouverture aux importations de blé étranger permettrait de relâcher la forte pression à la hausse sur le prix du blé britannique et serait ainsi, en permettant un rétablissement des profits, un remède à la perspective d’état stationnaire de l’économie. A partir de 1819, dans la cadre de son activité de parlementaire, David Ricardo va militer pour l’abolition des lois sur les blés, les corn laws, qui étaient des taxes destinées à dissuader voir à interdire les importations de blé étranger à plus bas prix, et donc plus compétitif, que le blé britannique.

 Ricardo et l’apologie du libre-échange

A) De la loi des avantages absolus d’Adam Smith…

Dès 1776, dans La Richesse des Nations, Adam Smith compare la nation à un père de famille et explique que tout comme le père de famille n’a pas intérêt à produire lui même ce qu’il peut acheter à moindre prix, un pays n’a pas intérêt à produire un bien qu’il peut importe à prix plus faible. r Adam Smith explique qu'un pays à intérêt à se spécialiser dans la fabrication de produits pour lesquels il est plus avantagé (c’est à dire des produits nécessitant une quantité de travail plus faible pour les produire) et à abandonner la production des autres produits. Il en découle que chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un « avantage absolu », c’est à dire le domaine dans lequel il est capable de réaliser la production à un coût inférieur à t us les autres. o Cette théorie justifie l’échange et la spécialisation internationale.

La « spécialisation internationale » Elle consiste en une répartition des activités productives entre les différentes économies. Chaque nation va développer plus particulièrement certaines productions (EX : produits manufacturés, matières premières, produits agricoles, etc.) et exporter le surplus (ce qui n’est pas écoulé sur le marché intérieur).

Toutefois, aussi séduisante soit-elle, l’analyse de Smith se heurte à une limite évidente : elle n’évoque pas le cas d’un pays qui n’aurait aucun avantage dans aucun produit. Si tel est le cas, il n’aura aucun intérêt à participer à l’échange

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