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L'Expérience

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est peut être à chercher dans l'expérience esthétique ou éthique.

PREMIERE PARTIE

Si faire l'expérience du réel c'est intuitionner le monde, alors l'expérience sensible peut être le chemin adéquat pour atteindre la vérité. En effet, l'expérience est avant tout sensible avant que d'être raisonnée. Cette pratique requiert néanmoins une certaine éducation des sens. Ainsi l'expérience comme expérience sensible a pu être choisi comme la juste voie menant à la vérité comme le montre le travail des empiristes.

a)L'expérience du réel s'origine dans l'expérience sensible, c'est-à-dire que notre expérience du réel est fondée sur nos sensations. L'expérience est alors constante car elle prend en ligne de compte chacune de nos sensations qu'elle soit visuelle, auditive, gustative, tactile ou odorante. Cela signifie donc que dans la recherche de la vérité nous commençons par faire des expériences simples voire communes. Notre première expérience est celle de la réalité qui nous est la plus proche, la plus familière. Ainsi nous pouvons prendre l'image de l'enfant : pour se confronter à un monde qui lui est inconnu, l'enfant commence par porter tout les objets à sa bouche. Il se saisit de la réalité qui l'entoure grâce à son sens du tact, les objets passe de sa main à sa bouche afin d'en connaître toutes les dimensions. L'expérience permet ainsi d'intuitioner un monde qui nous est inconnu. C'est par des expériences qui peuvent nous paraître simple, une fois qu'elles sont assimilées, que nous connaissons le monde et ça réalité. Ma main qui me brûle lorsqu'elle touche la vitre du four m'indique la réalité thermique de ce qui m'entoure et me pousse à y être attentive. C'est en faisant des expériences communes que nous sommes amenés à prêter plus d'attention à nos sensations et à ce qu'elles nous indiquent. Elles conduisent aussi à réfléchir aux phénomènes qui sont à leur origine. En effet, tant que je n'ai pas mis ma main sur le four, je ne me doute pas que cela va réellement me brûler. Une fois brûlée, je comprends que les consignes de mes parents n'étaient pas de vaines paroles mais qu'elles sont le résultat de l'expérience commune. Il semble donc que l'expérience en tant qu'expérience sensible soit valable pour cheminer vers la vérité.

b)Aussi, cette expérience apparaît comme donné en ce sens qu'à première vue nous sommes des sujets passifs de l'expérience sensible. Or cette expérience est déjà construite par une éducation préalable de nos sens. En effet, dans la connaissance que nous avons grâce à l'expérience sensible tout est appris. C'est ce que développe Alain dans Éléments de philosophie,

dans la section « De la connaissance par les sens » il consacre un chapitre à l'étude de l'éducation des sens. Cet apprentissage premier a pu être observé sur « les aveugles guéris de la cataracte congénitale » : en découvrant la vue ils doivent apprendre à voir, c'est-à-dire « à interpréter les apparences fournies par les lumières, les ombres et les couleurs ». Nous pouvons ainsi en déduire que l'expérience sensible est construite, elle a bien une part d'inné mais celle-ci est soutenue Nous savons interpréter ce que nous ressentons, de fait notre expérience sensible est toujours liée, même sans que nous ne nous en rendions compte, à notre capacité d'entendement. Toutefois, c'est par cette même intervention de notre entendement que peut venir l'erreur. En effet, nos sens ne peuvent pas nous tromper mais l’interprétation, au sens de jugement, que l'on porte à nos sensations peut être fausse. C'est pourquoi l'école empiriste choisira de se défaire de l'entendement pour ne baser sa connaissance que sur l'expérience sensible.

c)Dès lors les empiristes défendent la thèse selon laquelle nous pouvons faire confiance à nos sens, c'est-à-dire accréditer le contenu même de la perception comme donnée immédiate et sensible au fondement de la connaissance. Ils choisissent en effet de privilégier un fondement sensible pour ériger leur connaissance, et donc être au plus près de la vérité, plutôt que de bâtir leur savoir sur l'entendement. Font parties des idées innées, plaçant ainsi Leibniz dans la lignée de Descartes. Pourtant les secondes dites « de faits » semble se rapprocher de l'empirisme en ce sens qu'elles se fondent sur l'expérience sensible et l'intuition. Dès lors, la position de Leibniz nous invite à nous méfier de nos sens et à laisser une plus grande place à l'entendement.

TRANSITION.

Nous pouvons donc mettre en doute cette prédominance de l'expérience sensible au vu de la multiplicité des vérités atteignables. En outre, si l'expérience sensible permet de parvenir à une vérité matérielle ou concrète, elle demeure faible quant aux connaissances qui nécessite une certaine capacité d'abstraction.

DEUXIEME PARTIE

Or le réel qui est intuitionné est limité à ce qui est donné à nos sens. Dans la recherche de la vérité il peut être préférable que l'expérience se tourne vers l'expérimentation. Ainsi, l'expérience scientifique aura tendance à se défier des sens qui sont mis en doute, théorisé par Descartes. Par la suite, l'expérience comme expérience scientifique se fait de plus en plus rigoureuse ne laissant pas les sens faire douter des résultats. Cependant, l'expérience rationnelle ne peut être totalement détachée de l'expérience sensible. C'est dans ce sens que Kant proposera une synthèse de l'empirisme et du rationalisme.

a) Le doute qui plane constamment sur les sens a conduit à des expériences qui se défient des sens et qui mènent à une philosophie qui éloigne de l'expérience sensible au profit de l'entendement. En effet, si nous ne pouvons nous détacher de nos sens nous pouvons les distancier ou chercher à voir plus loin qu'eux. Ainsi Descartes dans son Discours de la méthode explique que pour former nos idées, qui nous mènent ensuite à la vérité, il faut fixer son attention sur ce qui n'intéresserait pas une personne inattentive. Aussi Descartes invite à ne pas former nos idées selon ce qui nous affecte, au sens de ce qui touche nos sens, mais de chercher à percevoir ce qu'il y a au-delà des sensations. Descartes propose un système organisé en série et en ordre dans lequel l'entendement est capable de saisir toute une série définit là où l'expérience sensible ne se saisit que d'indéfini. En outre, Descartes suggère de pratiquer un doute méthodique qui nous conduirait à remettre en question chacune de nos sensations et à nous défier de notre réalité corporelle. Dès lors, la prédominance de l'entendement conduit à la mise en place d'une méthode rigoureuse à l'image de la méthode mathématique que Descartes admire.

b) C'est sur ce modèle de pratique mathématique que se construit l'expérience scientifique . Elle est bâtie sur un véritable cahier des charges : les scientifiques savent d'où ils partent et où ils veulent que l'expérience aboutisse. En ce sens, l'expérience devient une véritable expérimentation puisqu'ils provoquent les phénomènes nécessaires à leur étude et à la réalisation de l'expérience. Par conséquent il n'y a plus de risque de passivité, le scientifique est un sujet actif du début à la fin d'une expérience qu'il maîtrise et qu'il est à même de normer. C'est-à-dire qu'il peut établir une liste de nomenclatures, de règles, qui entrent en jeu dans la réussite d'une expérience. Ainsi, lorsque le médecin veut identifier la maladie de son patient il passe par une série d'étapes qui lui permettent d'établir son diagnostique : écoute de la respiration, prise de tension, stimulation visuelle … La réglementation qui entoure l'expérience la rend rationnelle et indubitable : en effet, elle repose aussi sur de nombreux tests durant lesquels les scientifiques font varier les phénomènes et les facteurs afin d'obtenir les meilleurs configurations possibles. c)Bien que l'entendement soit à même de construire une expérience efficace et raisonnable, nous avons pu voir, qu'à l'image de Leibniz, nous ne pouvions séparer l'expérience sensible de l'entendement. Ainsi, il faut pouvoir utiliser chacune de ces facultés de façon à atteindre la vérité. Il faut alors reconnaître que nous ne pouvons pas fonder de connaissance certaine si nous nous soustrayons à l'une de ces capacités. Dans ce sens nous pouvons nous appuyer sur la méthode kantienne pour nous fournir une direction. Dans la Critique de la raison pure, Kant nous dit que « Si toute notre connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience ». En effet, nous avons pu constater qu'elle peut aussi « dérive[r] » de la théorie ou de l'expérimentation. Il continue ainsi : « Il se pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nous recevons des impressions sensibles » validant alors la place de nos sens dans l'élaboration d'une connaissance. Enfin il ajoute que la connaissance peut aussi venir « de ce que notre pouvoir

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