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L'Humanité Corrigé Ds

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xprime dans le attendu pour retentir dans l’espace que l’industrie à l’échelle mondiale nous texte biblique : il affirme l’unité du genre humain (« même révèle ou nous impose la solidarité humaine. Une loi unique pour tous, voilà législation vous régira, étranger comme nationaux), auquel une le principe que l’Ancien Testament, se moquant des redites, nous redit près même loi s’applique de cinquante fois, dans les lignes pourtant si concises, si comptées de son premier Rouleau. Comment supposer, dès lors, qu’une pensée qui, à Problématisation : ces contradictions apparentes (sévérité vs nonl’époque des tribus et des clans, s’éleva à la vision de l’humanité ait pu violence/ sévérité vs nobles exigences), suggèrent une autre rester à la loi du maquis ? Je voudrais vous montrer la sagesse qui s’exprime interprétation du texte de la loi du talion : il ne prône pas la loi du dans ces mots mystérieux et le drame auquel elle répond. maquis ; au contraire, il exprime une sagesse et propose une Car il existe un drame de la justice qui s’humanise. solution à un drame, celui de « la justice qui s’humanise » (thèse)

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Extrait de l’Ancien Testament

CPGE Scientifiques : La justice 2011-2012

Dent pour dent, œil pour œil- ce n’est pas le principe d’une méthode de terreur ; ce n’est pas un froid réalisme qui pense à l’action efficace et méprise les effusions sentimentales, réservant la morale aux enfants des patronages ; ce n’est pas davantage l’exaltation d’une vie surhumaine et héroïque dont il faudrait bannir le cœur et la pitié ; ce n’est pas une façon de se complaire dans la vengeance et la cruauté où baignerait une existence virile. De telles inspirations furent étrangères à la Bible juive. Elles viennent des païens. Elles viennent de Machiavel. Elles viennent de Nietzsche. Rassurez-vous. Le principe d’apparence si cruel que la Bible énonce ici ne recherche que la justice. Il s’insère dans un ordre social où aucune sanction, si légère soit-elle, ne s’inflige en dehors d’une sentence juridique. Les rabbins n’ont jamais appliqué ni compris à la lettre ce texte. Ils l’ont interprété à la lumière de l’esprit qui parcourt la Bible dans sa totalité. On appelle cette méthode de comprendre : Talmud. Les docteurs du Talmud devancèrent les scrupules des Modernes : dent pour dent-est une peine d’argent, une amende. Le passage relatif aux dommages matériels que la Bible exige pour la perte du bétail ne voisine pas pour rien avec le précepte du talion. Il invite à relire les versets relatifs aux blessures faites à l’homme, comme si la question des dommages devait l’emporter chez le juge sur la noble colère que suscite le méfait. La violence appelle la violence. Mais il faut arrêter cette réaction en chaine. La justice est ainsi. Telle est du moins sa mission une fois que le mal est commis. L’humanité naît dans l’homme à mesure qu’il sait réduire les offenses mortelles à des litiges d’ordre civil, à mesure que punir se ramène à réparer ce qui est réparable et à rééduquer le méchant. Il ne faut pas à l’homme une justice sans passion seulement. Il lui faut une justice sans bourreau. Ce que ce texte biblique ne signifie pas :  Il n’est pas une incitation à la terreur.  Il n’est pas fondé sur la volonté d’être efficace et de nier la morale  Il n’est pas une incitation à l’insensibilité  Il n’est pas une exaltation de la vengeance et de la cruauté Ces interprétations sont postérieures et émanent de païens

Ce que le texte biblique signifie : la recherche de justice  En affirmant qu’il ne peut y avoir de sanction en dehors d’une sentence juridique (puisque le texte se donne comme une loi)  Oeil pour œil, dent pour dent = une amende, une peine d’argent (interprétation du Talmud) Preuve : juxtaposition du passage sur les dommages matériels et du passage sur le talion montre que le texte biblique fait prévaloir la question des dommages sur l’expression de la colère (le juge ne doit pas se soucier non de satisfaire sa colère, ou la colère des victimes, mais évaluer les dommages subis par elles, pour leur trouver une compensation) (En effet)La fonction de la justice est d’éviter qu’on réponde à la violence par la violence : elle concourt à faire naître l’humanité en l’homme :  En faisant des offenses mortelles des litiges d’ordre civil  En redéfinissant le verbe punir (réparer et rééduquer l’auteur du crime

CPGE Scientifiques : La justice 2011-2012

Mais ici le drame se corse. Horreur du sang, justice de paix et de douceur, la nécessaire, dès maintenant l’unique possible-préserve-t-elle l’homme qu’elle veut sauver ? Car c’est une large voie ouverte aux riches ! Ils peuvent payer sans peine les dents cassées, les yeux crevés, les jambes brisées de tout leur entourage. L’outrage et la blessure ont désormais un prix marchand, un goût d’argent. Et cette contradiction ne tient pas seulement à la loi qui substitue l’amende à la souffrance. Car tout ce qu’on paie le cœur léger, le corps intact en pleine santé, revient à une amende. Et la blessure d’argent n’est pas mortelle. Le monde reste confortable pour les forts. Pourvu qu’ils aient les nerfs solides. L’évolution de la justice ne peut aller vers ce refus de toute justice, vers ce mépris de l’homme qu’elle veut faire respecter. Il faut en modifiant la lettre de nos codes, sauver l’esprit. La Bible nous rappelle l’esprit de la douceur. La Bible hâte le mouvement qui nous apporte le monde sans violence. Mais si l’argent ou les excuses pouvaient tout réparer et nous laisser une conscience tranquille, le mouvement irait à contresens. Oui, œil pour œil. Et toute l’éternité, et tout l’argent du monde ne peuvent guérir l’outrage qu’on fait à l’homme. Blessure qui saigne pour tous les temps, comme s’il fallait la même souffrance pour arrêter cette éternelle hémorragie. Mais cela pose un problème (reprise du mot drame) Cette justice (fondée sur l’idée de l’amende, de la compensation du tort subi) ne réintroduit-elle pas de l’injustice ?  (en effet) elle favorise ceux qui peuvent payer, les riches  Elle supprime aussi la souffrance (qu’engendre la vengeance sur le corps sur criminel, ou qu’engendre le remords) elle suggère que toute faute peut être compensée Cette contradiction est inacceptable et impossible : il faut donc compléter l’interprétation du texte : la Bible nous incite à « l’esprit de douceur », tout en nous rappelant qu’il faut que nos codes (nos textes de lois)doivent exprimer la violence de la peine  En nous faisant avancer vers un monde sans violence  Et en rappelant, par la formule « œil pour œil » (c'est-à-dire en exigeant une compensation) qu’aucun mal fait à l’homme ne peut être effacé (métaphore de la blessure qui saigne pour tous les temps, qui ne peut cesser de saigner que par une souffrance égale)

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RESUME

« Si quelqu’un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort. S’il fait périr un animal, il le paiera corps pour corps. Et si quelqu’un fait une blessure à son prochain, comme il a agi lui-même, on agira à son égard : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent ; selon la lésion qu’il a faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait. Qui tue un animal doit le payer et qui tue un homme doit mourir. Même 2 législation vous régira, étrangers comme nationaux ; car je suis l’Eternel, votre Dieu à tous » Sévères paroles ! Combien éloignées de celles qui magnifient la non- résistance au mal. Vous y avez sans doute pensé à cette autre page des écritures : le juste « qui présente sa joue à celui qui le frappe et qui se rassasie d’humiliations ». Vous reconnaissez ce passage et vous vous rappelez les références. Il s’agit bien entendu des Lamentations de Jérémie, chapitre 3, verset 30. Un autre fragment de ce même, si ancien, Testament. Fracture pour fracture ! Sévères paroles mais nobles exigences. Dans leur rigueur, elles commandent de très haut. Admirons- en la fin, du moins, qui énonce l’unité du genre humain. Ce message d’universalisme n’a pas attendu pour retentir dans l’espace que l’industrie à l’échelle mondiale nous révèle ou nous impose la solidarité humaine. Une loi unique pour tous, voilà le principe que l’Ancien Testament, se moquant des redites, nous redit près de cinquante fois, dans les lignes pourtant si concises, si comptées de son premier Rouleau. Comment supposer, dès lors, qu’une pensée qui, à l’époque des tribus et des clans, s’éleva à la vision de l’humanité ait pu rester à la loi du maquis ? Je voudrais vous montrer la sagesse qui s’exprime dans ces mots mystérieux et le drame auquel elle répond. Car il existe un drame de la justice qui s’humanise. Dent pour dent, œil pour œil- ce n’est pas le principe d’une méthode de terreur ; ce n’est pas un froid réalisme qui pense à l’action efficace et méprise les effusions sentimentales, réservant la morale aux enfants des patronages ; ce n’est pas davantage l’exaltation d’une vie surhumaine et héroïque dont il faudrait bannir le cœur et la pitié ; ce n’est pas une façon de se complaire dans la vengeance et la cruauté où baignerait une existence virile. De telles inspirations furent étrangères à la Bible juive. Elles viennent des païens. Elles viennent

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