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Le Petit Sauvage

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mon existence. Jardin (et sa Manon) ont réveillé ma vie, à une moment où elle s'endormait dangereusement. Comme Alexandre Eiffel, j'ai moi aussi éprouvé le besoin de me recommencer, de remettre un peu d'enfance dans ma vie... J'étais moi aussi devenu "un vieux con", à 26 ans ! Je m'étais perdu, j'étais devenu un être égoïste et assagi, aussi "sinistre et prévisible" que ne l'était le personnage du roman. La relecture de ce livre - et la rencontre d'une Manon - ont agi sur moi comme un détonateur, me permettant de me retrouver, de me rappeler ma vraie nature, de me rapprocher de moi - et de mon entourage.

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Morceaux choisis (extraits)

Moi je veux tout, tout de suite – et que ce soit entier – ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d’un petit morceau si j’ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite – ou mourir.

(citation d’entrée du roman, extraite d’Antigone – Jean Anouilh)

Alexandre Eiffel, adulte sinistre et prévisible

Où sont mes impatiences irrésistibles, ma férocité et mes désespoirs insondables ? Sentir avec acuité m'est désormais difficile, admis-je avec amertume. J'étais un cœur et ne suis plus qu'une tête froide. Je conçois les choses avec tempérance au lieu d'en avoir un sentiment vif. Au contact des sinistres en complet-veston que je fréquente, j'ai appris à régler mes émotions ; les hommes de bureau n'apprécient guère les expansions de l'âme. Alexandre Eiffel s'est insensibilisé pour supporter le cuisant réel des adultes. La sève s'est retirée de son corps qui, déjà, s'abandonne aux premières dérives de l'excès de poids. Ses besoins ne sont plus des envies mais une somme d'habitudes contractées au fil des ans. Il respire sans vivre. (…)

Incapable d’être tout entier au moment présent, Alexandre Eiffel est toujours en avant de lui-même ou traînant ses souvenirs. Je ne sais plus être intime avec moi ni avec autrui ; ma société m’ennuie. Continuellement diverti par des passions artificielles de grandes personnes, je ne reçois plus d’injonctions de l’intérieur et ne me soumets plus qu’à mon agenda.

Alexandre Jardin, Le Petit Sauvage

Le Petit Sauvage en renaissance

Alexandre était né pour être le Petit Sauvage et non Monsieur Eiffel. J’aspirais à réintégrer le présent, à retrouver des désirs tout-puissants, le respect de ma personne, des fringales inouïes et la douceur de cette époque où je n’avais pas encore arrêté ces choix qui aujourd’hui me ligotaient. Ah, être plusieurs fois soi-même, se réinventer, se rénover de façon éclatante !

Alexandre Jardin, Le Petit Sauvage

Le Petit Sauvage et la radioactivité

Dès la première ligne, le Petit Sauvage suppliait l’homme qu’il serait un jour de demeurer radioactif. Dans son esprit, la radioactivité était une qualité dont étaient rarement pourvues les grandes personnes, et encore moins les adolescents. Etaient radioactifs à ses yeux tous les êtres dotés d'une grande capacité d'émerveillement et de révolte, tous les risque-tout qui ont l'énergie de contredire leurs habitudes. N'entraient pas dans cette catégorie les pisse-froid timorés, les éteints et la foule des blasés.

Alexandre Jardin, Le Petit Sauvage

La rencontre de Manon et du Petit Sauvage

Ainsi que l'avait fait le Petit Sauvage, je commençai à tracer dans le sable avec mon talon droit le plan d'un appartement ; Manon en était le centre. Au bout de trois ou quatre minutes, elle ouvrit les yeux et constata qu'elle se trouvait dans une maison imaginaire. Son regard annonçait un esprit pénétrant ; et il ne mentait pas. Tout dans sa physionomie exprimait la gourmandise : le dessin de ses lèvres, ses narines en éveil, ses pommettes, ses dents fines...

« Si vous voulez sortir, dis-je timidement, il faut prendre le premier couloir à droite, puis vous traversez la salle à manger, le salon, et la porte d'entrée est ici.

- Et... je suis où, là ? demanda-t-elle en souriant. Sa voix me fit tressaillir; j'entendais celle de Fanny.

- Dans votre salle de bains, répondis-je.

- Je jouais à ce petit jeu quand j'étais gamine, sur cette plage, avec un petit garçon plus âgé que moi...

- Je sais.

- Vous savez ? fit-elle, ironique.

- J'ai un don de voyance, répliquai-je avec sérieux. Je peux même vous dire qu'à cinq ans on vous appelait Manouche. Vous aviez une nurse anglaise, un petit vélo blanc et vous portiez toujours un chapeau de paille.

Interloquée, Manon se redressa :

- On se connaît?

- Vous ne croyez pas à la voyance?

- Non, si... enfin, pourquoi pas, mais... qui êtes- vous ?

- Vous avez une cicatrice sous le pied droit. Vous vous êtes ouvert le talon sur un rocher, le jour de l'anniversaire de vos sept ans.

- Si c'est de la voyance, chapeau.

- Et vous n’aviez vraiment rien à foutre du petit garçon avec qui vous jouiez sur cette plage.

- Non, là vous faites erreur. C'était mon premier amour. J'étais folle de lui mais je le lui cachais bien!

Je retirai mes lunettes

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