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Les Fables De La Fontaine, Étude Approfondie

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c l’une des différences entre les fables de l’Antiquité et celles de la Fontaine, là est donc la nouveauté et l’innovation, ici la morale est placée par la Fontaine en début de fable et est très explicite. C’est sans doute des passages comme celui-ci, ajoutés aux adaptations des fables, qui leurs donnent une longueur, et les rend moins succinctes.

-La fable Le cierge de la Fontaine est inspirée de la fable d’Abstémius Le cierge qui voulait rester dur. La morale dans cette fable est placée à la fin. Dans cette fable La Fontaine explique ce qu’il dit « pour dire en français la chose », il explicite ces propos afin de répondre au rôle didactique de la fable tout en restant à la portée de tout le monde et compréhensible. La morale de la fable d’Abstémius est « que nous ne devons pas chercher à atteindre ce qui n’est pas dans notre nature », tandis que celle dont il s’est inspiré ne fait que reprendre brièvement l’histoire d’Empédocle, philosophe qui ne pouvant comprendre les merveilles de l’Etna s’y est jeté en laissant ses chaussures au pied du mont, c’est exactement l’attitude critiquée du cierge, qui une fois allumé dans une église fond constamment jusqu’à ce qu’il soit consommé entièrement. Il ne peut bien évidemment pas aller contre cette nature, c’est la morale de la Fontaine, si on est destiné à vivre un événement quoique l’on fasse pour l’éviter on y sera. Il est donc pour lui inutile d’aller chercher ce qui est hors de portée et hors d’atteinte. Il est à noter que cette fable n’a pas une morale tirée uniquement de l’œuvre de Abstémius mais La Fontaine a également puisé dans les œuvres de Virgile afin de respecter une règle qui est pour lui le fondement même de la fable : « plaire ».

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- Horace inspira également La Fontaine et surtout dans la fable Le rat des villes et le rat des champs. Les deux auteurs penchent pour le rat des champs, La Fontaine ne prendra pas parti dès le début de la fable contrairement à Horace qui qualifie la demeure du rat des champs comme étant « un pauvre trou ». Le rat des villes dans l’œuvre d’Horace prononce tout un discours par lequel il arrive à convaincre le rat des champs et le pousse à quitter sa campagne pour que celui-ci puisse « jouir des choses agréables et vivre heureux ». La Fontaine lui ne donne pas tant de place à ce discours et place directement l’action dans le trou du rat des villes et décrit une scène de repas, qui est un véritable « régal ».

1- www.lafontaine.net

Mais ce festin ne saura tarder puisqu’il sera aussitôt perturbé par des bruits dans la fable de la Fontaine et de bruits accompagnés d’aboiements de chiens dans la fable d’Horace. Les deux rats peureux et terrorisées se cachent comme ils le peuvent, et aussitôt les deux fables mettent le point sur l’intervention du rat des champs qui préfère une vie calme, la quiétude de la campagne, quitte à ne pas toujours manger des restes de plats en abondances et variés et se contenter de ces « petits pois cornus » au lieu de « jouir » de ces bonnes choses dans une absence totale de sérénité. Les deux fables n’accordent pas la même importance aux discours de l’un et l’autre des animaux, La Fontaine ne décrit pas la scène où le rat des villes fait un discours pour convaincre le rat des champs pour le suivre en ville, il passe directement au repas. Cependant tous deux décrivent la scène d’intrusion des hommes et prononce la morale en fin de fable. La fable de la Fontaine est donc très ressemblante à celle d’Horace.

-Phèdre et La Fontaine abordent la même fable autour du même thème. L’histoire du renard rusé qui prend l’initiative, invite la cigogne à dîner, et au moment du repas piège celle-ci en mettant le repas dans une assiette. Cette dernière peut adéquate pour le bec de la cigogne, ne lui était pas adaptée par conséquent elle ne put manger. La cigogne à son tour invita le renard et lui servit le repas dans une bouteille dans laquelle elle pouvait très aisément entrer son long bec, piquer de la nourriture, tandis que le renard lui resta affamé. La Fontaine reprend cette fois ci la même situation narrative, le même récit que celui de Phèdre, il ne modifie pas les actions ni l’ordre de leur enchaînement. Cependant il reste la touche du fabuliste qui à la fin de sa fable énonce la morale en s’adressant au lecteur en employant le vocatif « trompeur », contrairement à Phèdre qui fait parler la cigogne : « il faut savoir souffrir avec patience ce dont on a donné soi-même l'exemple ». La fontaine lui énonce une morale similaire mais moins détaillée : « attendez-vous à la pareille ». Ils s’attaquent clairement à la ruse et contre qui elle est utilisée et que dans n’importe quel domaine que ce soit, mis à part si on a à faire avec des gens naïfs ou stupides, on ne peut pas s’imaginer tendre un piège à quelqu’un sans que celui-ci ne riposte.

2) La théorie de la fable d’après La Fontaine1 :

Pour La Fontaine, la fable est l’alliage parfait de la poésie et de la langue. La poésie sera donc « un ornement » et qui donnera au récit une « harmonie » et la langue aura le but de faire passer un message fort.

Pour lui, la fable se doit d’être brève, et l’un des principaux maîtres de l’Antiquité qui a la capacité d’écrire des fables brèves et succinctes est Phèdre. Il considère également les fables longues comme vite lassantes et peu élégantes.

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1- www.espace-horace.org

Il définit son travail comme étant la retranscription des fables de l’Antiquité de grands auteurs comme Platon, Socrate et Phèdre en vers en y ajoutant de la « nouveauté et de la gaieté ». Cette nouveauté est celle qui le démarque et lui permet de s’écarter d’un Esope ou d’un Phèdre connu. Et afin d’ « innover » il s’inspire d’autres écrivains comme les sages Indiens ou encore Pilpay.

La fable est donc une poésie, qui en plus de la beauté de la langue est brève et surtout capable de faire passer une morale, elle reste donc fidèle à la devise du : « plaire et instruire ». Et ainsi il se sert des animaux pour pouvoir apprendre aux hommes et les instruire : « je me sers d’animaux pour instruire les hommes », et aussi les sortir de l’ « ignorance ».

Cette instruction ne se fait, bien évidemment pas de manière cru : « une morale nue apporte de l’ennui », elle se doit d’être dans un contexte. Et pour lui l’apologue est la réponse idéale, puisqu’en faisant parler des animaux, le message est plus facile à faire passer, il prend d’ailleurs l’exemple d’un enfant qui comprendrait plus facilement l’aventure du bouc et du renard dans le puits que celle des Dieux et de la guerre.

Il insiste donc bien sur le rôle didactique de la fable, et considère que dans un apologue : « le corps est la fable ; l’âme, la moralité ». Les animaux sont aussi associés à leurs images et à leurs caractères, caractères qui sont facilement reconnaissables à ceux de l’Homme, ainsi chaque animal a ses défauts et on peut clairement établir des correspondances entre l’animal et le défaut de l’homme qu’il représente. Pour définir les traits d’un animal, il se base sur son physique, sa personnalité, et ses rapports sociaux avec les autres animaux.

II- Les animaux dans les Fables

Pour mener notre étude, nous avons choisi, en ce qui concerne les animaux bien représentés, le chat et l’âne, et pour l’animal peu représenté, le coq.

1) Définir leur image traditionnelle :

Le chat : A l’époque médiévale, le chat fut « satanisé » dans l’Europe chrétienne, en raison de son adoration passée des païens (notamment pendant l’antiquité) et du fait de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passaient pour être les portes de l’enfer. Sur internet1, on peut lire « Après avoir été vénéré dans nombre de sociétés, le Moyen Age fait du chat un animal maléfique investis de pouvoirs effrayants. » Il est également associé à la trahison et à la ruse, puisqu’il tue les souris avec qui il a, par le passé, joué. Enfin, étant un animal ne supportant pas la captivité, il peut être associé à la liberté, comme nous pouvons le pouvoir ici : « Enfin, comme le chat ne supporte pas d’être enfermé dans une cage, il est l’un des attributs de la Liberté. »2 Quant à l’œuvre qui illustre cette image, nous avons choisi Le maitre chat ou le chat botté, qui n’est pas antérieur mais date du même siècle, où est mis en scène un chat rusé et tricheur.

L’âne : C’est l’animal qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem, on l’honora pour cela au Moyen Age lors de la fête des fous (aussi connue sous les noms de fête des innocents ou fête de l’âne) : Une jeune fille tenant un enfant dans ses bras pénétrait dans une église à dos d’âne et pendant la messe, toutes les prières se terminaient par des « hi-han ». Ce qui lui a valu d’être la symbolique de l’humilité et de la servilité. Toutefois, on peut lire sur internet3 que l’animal était aussi, en raison de sa paresse, symbole d’indolence

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