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Pierre Et Jean

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oix d’études qui leur permettent de vivre deux horizons totalement opposés ; ainsi la profession choisie par Pierre le mène loin de ses proches. Après la nouvelle de l’héritage Pierre et Jean seront séparés au profit de Mme Rosémilly qui prendra place auprès de Jean. Pierre et Jean, les « deux frères », « les deux fils », sont présentés en couple sans être nommés et apparaissent dans un premier temps à travers l’expression « deux fils » pour épouser dans un second temps une identité qui permettra de les distinguer précisément, et ce à la différence des autres personnages nommés par leur nom dès leur apparition. Aussi, ils sont d'abbord présentés comme doubles par la fratrie puis, au cours de l'histoire on découvre qu'ils s'opposent. Ils sont donc doubles à la fois identiques et opposés.

B) La dualité intérieure de Pierre.

Dans le chapitre 2, après l'annonce de l'héritage, Pierre se remet en question apparaissant ainsi étranger à lui même et capable de réflexion. Il arrive à analyser ses réactions, dédoublant ainsi sa personnalité. Il fait le lien entre son errance intérieure et extérieure. Ainsi Maupassant accentue le thème du double et de l'autre qui habite l'homme.

C) Dans le roman, de nombreux couples se créent. A ce premier couple masculin correspond un couple de femmes représenté par Mme Roland et Mme Rosémilly, toutes deux très souvent désignées ensemble, par le chiffre deux ou par la liaison de leurs deux noms.

M.Roland et M. Maréchal sont deux personnages que nous découvrons au fur et à mesure du roman. Ils sont les deux hommes dont Mme Roland est tombée plus ou moins amoureuse, cependant nous pouvons voir qu’il existe de grandes différences entre les deux personnages. Mme Roland dit en effet que « son mari, sans être méchant, la rudoyait » et n’avait aucune marque de tendresse pour elle. Alors, elle n’a pas honte d’avouer à son fils sa relation avec M. Maréchal car elle pense que si elle ne l’avait pas rencontré elle n’aurait rien eu d’agréable « pas une tendresse, pas une douceur, pas une de ces heures qui nous font tant regretter de vieillir, rien ! ». On peut donc affirmer que ces deux personnages sont, pour elle, le contraire l’un de l’autre. Le romantisme de l’un et la médiocrité réaliste de l’autre…

Dans ce roman il y a un couple établi, celui des Roland et un couple qui se crée.

Le mariage des Roland n’était pas un mariage d’amour mais d’argent comme nous le montre la citation suivante : « elle avait épousé, comme les fillettes épousent le garçon doté […]. Et la jeune femme […] animé par l’esprit du foyer nouveau, par ce sens subtil et sacré de l’intérêt commun qui remplace l’amour et même l’affection dans la plupart des ménages commerçants de Paris ». Il était donc voué à l’échec dès la fin de cet « intérêt commun ».

Le couple de Jean et Mme Rosémilly semble à première vue être un mariage d’amour, cependant dès les premières séductions Mme Rosémilly « sembla prendre parti, se résigner à parler d’affaires et à renoncer aux plaisirs ». Ici aussi, l’amour semble bien vite envolé et le mariage redevient un mariage d’argent. Ils seront sûrement plus tard, le reflet du couple Roland avec Jean déçu par cet amour, tout comme l’avait été sa mère des années au paravant.

C)Des détails

Cette notion de double n'est pas présente uniquement dans la présentation des personnages, elle fait aussi parti du décor et aide à la progression du récit.

Le roman s’ouvre un mardi, deuxième jour de la semaine pour se refermer deux mois plus tard. Mme Rosémilly est veuve depuis deux ans et habite un appartement situé au deuxième étage d’un immeuble. La demeure des Roland est sur deux étages et l’appartement que convoitent les deux frères et que possèdera Jean donne sur deux rues et a deux salons.

II Le double symbolique

A) Éléments du décor et symboles.

Dans Pierre et Jean, Maupassant montre de nombreux sous entendus du double.

1) Lieux et éléments doubles.

Dans ce roman, de nombreux détails vont par deux. Des personnages, des scènes mais aussi des objets :

-Le roman s’ouvre un mardi (deuxième jour de la semaine) pour se terminer deux mois plus tard

-Mme Rosémilly est veuve depuis deux ans

-Dans l’appartement de Mme Rosémilly (situé au deuxième étage), il y a deux séries de deux cadres.

- L’appartement de Jean contient deux salons et donne sur deux rues.

- La maison des Roland est composée de deux étages.

* Pierre fait appel à deux amis pour trouver la vérité.

Aussi, dans le chapitre 2, de nombreux détails révèlent le double. « deux phares, deux cyclopes monstrueux et jumeaux, deux foyers voisins, deux rayons parallèles, deux comètes, deux jetées, deux autres feux.. »

Il y a donc de nombreux détails qui, au fil du roman, révèlent le thème du double.

1) L’incipit et l’excipit se ressemblent énormément. Premièrement le lieu est le même : ils se situent en mer sur La Perle en présence des mêmes personnages mis à part Pierre.

De plus, la thématique du double est renforcée car les personnages n’ont pas évolués entre ces deux scènes ; Roland est toujours aussi familier : « Christi ! » est retrouvé au Chapitre 1 comme au Chapitre 9 et il ne s’est toujours pas rendu compte qu’il se soit fait tromper, comme montre l’expression « notre Jean ».

Jean n’en veut pas à sa mère car « il lui prit la main.» Les deux expressions « tu as vu ? » et « oui j’ai vu » sont un parallélisme grammatical et symbolique au thème du double.

Le roman se finit mais des questions restent sans réponses. On ne sait pas comment va se terminer le couple de Jean et Mlle Rosémilly et ce que va devenir Pierre. L’excipit est un deuxième incipit grâce à sa fin ouverte, d’où le thème du double entre ces deux scènes.

2)

Cette notion est très poussée lors de la description du salon de Mme Rosémilly.

Le salon de Mme Rosémilly fait l’objet d’une description précise à l’occasion de la venue de Mme Roland afin de demander la main de Mme Rosémilly pour Jean. Cependant, le regard de l’auteur s’arrête avec insistance sur les quatre gravures disposées deux par deux.

Les quatre gravures correspondent à deux scènes où deux femmes vivent deux situations qui se ressembles fortement.

La première scène représente tout d’abord une femme qui regarde s’éloigner la barque avec « son homme » à son bord, pour ensuite montrer cette même femme désespérée de voir la barque sombrer. La deuxième scène se déroule sur l’eau où une autre femme est accoudée « sur le bordage d’un grand paquebot », on la retrouve ensuite évanouie après la lecture d’une lettre.

Ces deux femmes, dont les destins basculent dans un décor marin, renvoient directement aux acteurs du récit. Maupassant observe deux scènes réalistes et rend compte de deux situations similaires pour ensuite diriger son regard vers Mme Roland et Mme Rosémilly, tandis qu’elles s’assoient, mobiles à la différence des deux autres et transpose ainsi l’histoire des quatre gravures sur celle de ses personnages. On repère ainsi de nombreuses similitudes.

Les femmes présentes dans les gravures reflètent des caractéristiques propres à Mme Roland et à Mme Rosémilly. La première est « femme

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