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Zadig De Voltaire

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se pas détenir la vérité. On comprend qu'il dénonce avant tout les religions révélées, religions qui affirment détenir la vérité de source divine, il critique alors les prêtres comme dans le chapitre 4 où il qualifie le prêtre Yébor de « le plus sot des Chaldéens...le plus fanatique », de plus, on peut remarquer que Yébor est l'anagramme de Boyer, l'évêque de Mirepoix que Voltaire n'appréciait pas. Au chapitre 13, ce sont également des prêtres, « les prêtres des étoiles » qui sont la cause du malheur du sage Zadig. Ces derniers souhaitent en effet faire exécuter Zadig qui a bouleversé au chapitre 11 une de leurs coutumes établie par des prêtres qui poussaient les veuves à prouver l'amour qu'elles avaient pour leur mari en se faisant brûler en public. On comprend qu'en évoquant cette coutume, Voltaire souhaite montrer que l'on ne doit pas accepter les coutumes imposées par la religion lorsqu'elles sont « contraires au genre humain », autrement dit si elles sont inhumaines, barbares, immorales. Par ailleurs, une autre critique du fanatisme est faite au chapitre 12, chapitre où des hommes ayant différentes croyances religieuses soupent ensemble et ne s'entendent pas à propos de leurs croyances.

Par exemple, l'Indien commence par défendre l'Egyptien de manger de la poule en affirmant que « faire cuire des poules, c'est outrager manifestement la nature », c'est alors une longue dispute qui commence entre un Indien, un Egyptien et autres étrangers.

Zadig finit alors par intervenir en prônant le déisme et en expliquant à ces hommes bornés qu'ils ont un point commun, qu'ils croient tous en un Etre suprême. C'est ici la violence due à la diversité de croyances religieuses qui est dénoncée par Voltaire.

Le sous-titre de ce conte est La Destinée, en effet, c'est un thème omniprésent dans le conte puisque nous suivons la destinée malheureuse de Zadig, qui ne comprend pas pourquoi il est victime de malheurs alors qu'il est vertueux, il se pose alors de nombreuses questions et pense que c'est le hasard qui est cause de sa destinée malheureuse. Zadig cherche effectivement à comprendre le sens de sa destinée, ce n'est qu'au chapitre 18 qu'il sera éclairé par l'ange Jesrad, caché sous l'apparence d'un ermite. Notons que cette intrigue est présente avec quelques différences dans le Coran. Jesrad lui expliquera alors qu'il n'y a pas de hasard et que c'est la Providence, autrement dit la volonté divine qui trace nos destinées. Voltaire développe ici la thèse de Leibniz selon laquelle c'est la Providence qui décide de nos destinées et qu'l n'y a pas de hasard, cependant, il n'est pas entièrement d'accord avec Leibniz du point de vue de la liberté.

On comprend de plus grâce à l'épisode avec l'ange que la sagesse de Zadig finit par être récompensée, et que ces malheurs n'étaient pas là par hasard, cependant, Jesrad n'éclaire pas totalement Zadig puisque dès qu'il commence à parler en disant « Mais... », Jesrad s'en va, on comprend alors que pour Voltaire, l'Homme doit accepter de ne pas tout comprendre. C'est d'ailleurs parce-que Zadig ne s'est pas comporté comme les autres hommes, « jugent de tout sans rien connaître » d'après Jesrad, que ce héros est éclairé par lui.

La liberté :

Voltaire a placé le problème de la liberté au cœur de ce conte. En effet, ce court récit pose la question du hasard, du destin et de la liberté sur l’existence humaine. Voltaire va tout d’abord être inspiré par Leibniz qui nie la liberté humaine en la soumettant à la volonté de Dieu. La pensée de Leibniz est dite « providentialiste », doctrine établissant que tout évènement est voulu et causé par Dieu, ce qui vient à nier l’existence de la liberté humaine, position que Voltaire refuse d’adopter. Pour ce philosophe, l’homme subit l’influence de la Providence sans être pour autant privé totalement de liberté. Selon Voltaire, même s’il y a un ordre préétabli par la Providence, l’homme a la possibilité de faire des choix comme l’a fait Zadig, ce qui lui a permis d’acquérir une sagesse. Le héros de ce conte devient l’envoyé de la Providence. En effet, c’est lui qui, par ses choix et sa sagesse incarne la Providence pour les autres personnages. Nous pouvons prendre l’exemple du bûcher, lorsqu’il sauve Almona ou encore lorsqu’il empêche le suicide du pêcheur. Les hommes sont donc libres de faire leurs propres choix malgré le rôle que tient la Providence, le destin n’est pas totalement dirigé par celle-ci. Les péripéties du héros montrent que l’homme n’est pas totalement maitre de son destin, seul Jesrad pourra l’éclairer à propos de son destin. Mais l’homme est en même temps libre de choisir, sa sagesse peut le conduire au bonheur et les personnes justes sont récompensées selon leurs mérites tandis que les envieux (Chapitre IV) sont punis. La liberté humaine est si grande que c’est à Zadig de faire régner la justice à la fin du conte. Celui-ci finira par incarner les nombreuses possibilités de la liberté humaine pour les autres personnages.

La parodie :

Zadig est un conte philosophique où nous pouvons voir que la parodie se mêle constamment aux aventures du jeune personnage. Nous pouvons donc voir ici une satire de la société et des mœurs de l’époque des Lumières et ce en ridiculisant les personnages. En effet, premièrement, il faut savoir que cette utilisation du conte oriental pour Zadig est volontaire : en montrer toute l’ironie. Nous sommes confrontés à une parodie de l’Orient. Ici donc, les traditions sont tournées en dérision et « ridiculisées », comme l’épisode du bûcher qui vise à brûler les veuves pour qu’elles deviennent saintes. Cette pratique est sans nom et par le biais de la raison de Zadig, on se rend compte de l’importance qu’elles ont prises dans la société.

D’autre part, le conte oriental est parodié car nous pouvons remarquer que parfois sous formes d’anagrammes certains personnages du conte cachent en fait des personnages réels. Zadig peut donc être qualifié de parodie de la société contemporaine de Voltaire. Par exemple, derrière Yébor se cache Boyer, religieux ennemi de l’auteur. Voltaire a donc minutieusement fait de Zadig un conte où l’on ne s’aperçoit pas instantanément du second degré. La parodie pousse également jusqu’à la caricature de Louis XV sous le personnage de tyran qu’incarne Moabdar, qui n’agit que pour ses propres intérêts, s’enchaîne alors également une comparaison entre Babylone et Paris.

La justice :

La Justice est une valeur très présente dans Zadig, tout d’abord car Zadig signifie « le juste » en hébreu. Mais cette valeur n’est pas traitée de façon réellement positive. En effet, on voit dans ce conte que la justice ne gagne pas contre tout.

Le personnage tente toujours d’agir de façon morale et juste avec les gens qu’il côtoie comme ministre du roi, mais au final, il perd. On voit donc ici que cette valeur n’est pas universelle

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