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La royauté au temps des premiers capétiens

Commentaire de texte : La royauté au temps des premiers capétiens. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  2 851 Mots (12 Pages)  •  1 188 Vues

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TD 6 – La Royauté au temps des premiers Capétiens

Commentaire de texte

Introduction :

Le texte est un procès-verbal et de nature historique. Un procès-verbal est un acte de procédure établi par un officier public relatant des constatations, des déclarations ou des dépositions avec un caractère authentique que l’on peut aussi appelé comme une sorte de témoignage. L’auteur de ce texte fait parti d’un des nombreux auteurs recueillis dans le « Rerum gallicarum et francicarum scriptores », c’est-à-dire le « Recueil des historiens de Gaules et de la France » : une compilation de plusieurs sources de l’histoire de France. Cette compilation est parue de 1840 à 1904 sous plusieurs volumes et le texte ci présent relate les faits du couronnement de Philippe 1er le 23 mai 1059.

La Grande période de l’Histoire du Droit dans lequel s’insère ce texte est l’époque de la dynastie des Capétiens commençant sous le règne de Hugues Capet en 987 et allant jusqu’à celui de Charles le Bel en 1328 et dont Philippe 1er est un des tributaires du caractère héréditaire de la monarchie ainsi que de la liturgie du sacre voire même du pouvoir. Philippe 1er est né en 1052, il est le successeur de Anne de Kiev et du roi Henri 1er lui même fils de Hugues Capet. Philippe 1er fût roi de Francs de 1060 à 1108 et fait parti de la dynastie des Capétiens direct (ou Robertiens), il meurt en 1108. Cette dynastie des Capétiens (anciennement Robertiens) est le successeur des Carolingiens. En effet, cette dynastie est arrivée plus solide que le modèle précédent et ceci a fait que les Capétiens se sont rapprochés encore plus de l’Église par le sacre qui a renforcé les liens entre les deux pouvoirs. En outre le roi n’est plus « pur laïc » mais plutôt le roi « très chrétiens » selon le paralexème que fait le Pape a posteriori du couronnement de Philippe 1er. Ce sacre de d’un des rois de France est donc précédé d’une cérémonie organisée par les institutions ecclésiastiques sous le fil conducteur du « professio » (ou déclaration publique, promesse)  et la collaboration et l’entente officielle du pouvoir de l’Église et des Grands.

En quoi la « professio » et le sacre sont destinés à préserver l’unité des instituions et mouvements sociaux de l’empire afin de renforcer leurs collaboration ?  

Il est important de souligner que la dynastie Capétienne en particulier lors de la passation de pouvoir entre Henri 1er et son fils Philippe 1er a laissée place à une organisation plus structurée, plus solide et plus influencée que son prédécesseur dynastique Carolingien (I). En revanche il n’en demeure pas moins que la cohabitation des institutions du pouvoir comme celui des Grands peuvent parfois interagirent soit en conflit soit en collaboration avec des mouvements sociaux telle que la religion (II).

  1. Une organisation structurée et influencée

L’organisation structurée au sein de l’Empire pendant la période de la dynastie Capétienne sous le règne de Philipe 1er est très influencée par la montée en puissance du pouvoir chrétien (A), ce qui se ressent fortement lors du passage à la rédaction officielle des actes important de cette époque (B).

  1. La montée grandissante du pouvoir ecclésiastique

En 1059, lors du couronnement de Philippe 1er, le pouvoir ecclésiastiques est au premier plan vis à vis du pouvoir temporel exercé par le roi voire les Grands.

« le seigneur archevêque se tourna vers le roi et lui exposa la foi catholique, lui demandant s’il y croyait et s’il la voulait défendre ».

Dans cette citation, l’auteur veut exprimer par là que le « seigneur archevêque », c’est-à-dire Gervais, veut et oblige le futur roi désigné à renouveler son pacte avec l’Église comme l’avaient fait ses prédécesseurs.

En effet, la cérémonie est faite pour couronner le roi et qu’il prenne pleins pouvoirs de ses fonctions royales malgré son jeune âge. Mais pour se faire, ce roi de huit ans doit au préalable adhérer obligatoirement à l’Église en garantissant qu’il est croyant voire même pratiquants à cette religion sacrée et aussi qu’il garantisse que l’Église sera encore protégée sous son règne. On peut donc dire que l’adhésion archiépiscopale est nécessaire, la dynastie capétienne est faible au début et le sacre permet d’affirmer une suprématie afin de permettre aux capétiens de s’élever au dessus de leur médiocre position politique et ainsi légitimer la dynastie.

Ainsi, comme l’avait défini Jonas d’Orléans (730-843), la fonction d’empereur doit en partie protéger l’Église mais aussi promouvoir la religion chrétienne.

La « professio », comme vue précédemment, au temps de la dynastie Capétienne c’est un acte authentique visant à rendre quelque chose d’officielle. Les ecclésiastiques ont assurés la présence de leur religion : la religion chrétienne dans la professio de Philippe 1er.

« Moi, Philippe, au moment de devenir roi de France par la faveur divine, […], je promets devant Dieu et ses saints […] avec l’aide de Dieu ».

Ici il est important de relever le très fort champ lexical lié à la divinité et la volonté divine. En effet, l’utilisation et la liaison de mots comme « Dieu » et « aide » montre bien là que l’Église en générale et depuis son apparition veut posséder une part de contrôler sur le pouvoir quand bien même si elle ne demande pas protection et exonération.

Il est possible de penser que le clergé va exercer une tutelle sur le pouvoir spirituel en contrôlant les actes officiels et Louis le Pieux disait bien que l’église exerce l’ « auctoritas » et l’empereur la « potestas ». On peut donc dire que l’influence chrétienne dans la « professio » est d’une importance capitale car elle peut même déborder sur l’acquisition du pouvoir à la base spirituel.

Il est important de constater tout au long de la dynastie Capétienne que l’Église est d’autant plus présente lorsqu’il s’agit d’influencer les décisions royales mais il est nécessaire de s’intéresser au fait que le pouvoir temporel est aussi en relation avec le roi lors de la passation du pouvoir. Ainsi le pouvoir spirituel reçoit des obligations envers l’Église, les Grands mais aussi le peuple entier qui réclame des droits.

  1. La préparation solide à l’élection du Roi

Depuis le 27 juillet 754, Pépin le Bref a commencé à prévoir la succession au trône de ses fils héritiers, cela s’appelle le sacre anticipé, la titularisation d’un des fils passe alors de « prince » à  « roi désigné ». Hugues Capet réintroduit une pratique déjà utilisé par les carolingiens ainsi que Henri 1er, le troisième roi de la dynastie Capétienne qui fait appel à ce moyen.

« L’an de l’incarnation du Seigneur 1059, indiction douze, vingt-huitième du règne du roi Henri finissant ce jour, ».

Le roi Henri est bien sûre le roi Henri 1er. Ici ce roi a continué d’assurer la coutume, c’est à dire qu’il a fait appel au sacre anticipé pour garantir la succession de son fils le 1059 an de l’« incarnation du Seigneur », donc en 1059, date du sacre de Philippe 1er, fils de Henri 1er.

Le roi Henri 1er est né en 1008, il est le second fils de Robert le Pieux et Constance d’Arles, il meurt en 1060. Cette volonté d’assurer la succession d’un fils héritier permet à tous les rois capétiens d’assurer par la même occasion la longévité de la dynastie et sa stabilisation du fait que les rois désignés et héritiers, tel que Philippe 1er, présent dans le texte peut alors acquérir le plus de connaissances possible pour ensuite au mieux gérer le royaume.

Cette sorte d’optimisation de la passation du pouvoir permet au historiens d’établir des chroniques et ouvrages, permettant aux lecteurs de voir comment un acte telle que la « professio » peut être d’une importance capitale.

La « professio », sous les Capétiens, sert d’instrument perfectionné pour réfléchir à organiser la paix et l’alliance avec les diverses institutions. Il est clair que la « professio » découle donc de l’adhésion au système religieux « Sur sa réponse affirmative on lui présenta la professio » puisque c’est après que le roi ait accepté que l’acte puisse être officialisé et garantir à tous les droits aux préalables votés.

« je conserverai à chacun de vous et à chacune des églises […] la stricte application des lois et la justice et que j’assurerai votre défense […] assurer au peuple qui m’est confié l’administration des lois qui le maintiendra dans ses droits ».

Ici le très jeune roi Philippe 1er garantie à son peuple que l’application du pouvoir sera équitable, la justice impartiale, la protection garantie ainsi qu’un rédaction et un système de pénalité pour prévenir les éventuels hors la loi.

Cette volonté de tout contrôler vise à assurer la paix dans le royaume. De plus, cet extrait de la « professio » est utile pour permettre au roi de s’assurer une nouvelle légitimité auprès du peuple. C’est l’apparition d’un « ministère royal » qui découle du sacre, qui confère au roi une mission reçue de Dieu et définie par l’Église. Cette mission est de promouvoir la paix, défendre l’Église et le royaume, faire régner la justice et l’équité, défendre les faibles et les pauvres. Cela permet d’assurer la continuité de son pouvoir. Cette mission signifie que le roi a en charge un ordre public supérieur à l’échelle du royaume et non pas dans les seules limites de son domaine et les clercs qui conseils le roi, celui ci consacre de longs développement à la fonction royal, le pouvoir royal est un pouvoir politique institutionnel.

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