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Roger Chartier, « La nouvelle histoire culturelle existe-t-elle ? », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques

Fiche de lecture : Roger Chartier, « La nouvelle histoire culturelle existe-t-elle ? », Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Décembre 2018  •  Fiche de lecture  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  597 Vues

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Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

TD Histoire

Mme. Aline dell’Orto Carvalho

Note de lecture

Roger Chartier, « La nouvelle histoire culturelle existe-t-elle ? »,

Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques

Aït Kaci Samy

N° étudiant : 21607554

Année académique : 2018-2019


Historien français né le 9 décembre 1945 à Lyon, Roger Chartier est l’un des premiers qui contribuèrent à définir l’histoire des pratiques culturelles. Ce dernier est rattaché au courant historiographique de l’école des Annales, qui était fondée principalement sur des travaux entrants dans le domaine de la sociologie. Roger Chartier basa ses recherches sur la compréhension et l’association de différentes réflexions proposées par d’autres historiens quant à la question d’histoire culturelle notamment. Aussi, ses recherches ont essentiellement porté sur l’historiographie et l’épistémologie en histoire. Il connut une grande carrière professionnelle de par les différentes fonctions qu’il occupa, en étant aujourd’hui professeur au Collège de France et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).

Roger Chartier dresse dans son article “La nouvelle histoire culturelle existe-t-elle ?”, paru dans la revue scientifique Les cahiers du centre de recherches historiques en 2003, une explication étendue sur ce qu’est la nouvelle histoire culturelle ou new cultural history, nouvelle pratique historiographique. Il commence tout d’abord par avancer dans son article le fonctionnement de l’histoire des mentalités en divulguant ses limites. Puis s’attarde sur la notion d’histoire culturelle en en donnant le sens et en mettant en avant les différentes définitions que l’on pourrait attribuer au terme “culture”. Ensuite, Roger Chartier démontre en trois parties quelques méthodes, questionnements et défis de la notion d’histoire culturelle en concluant son article par une ouverture sur les limites qu’elle pourrait présenter.

Roger Chartier entame son article par la présentation du terme d’histoire culturelle ou new cultural history et sa propagation dans le lexique des historiens. Une expression naissante qui présente de nouvelles modalités d’étude de l’histoire. Il met en avant les propos de Lynn Hunt, historienne américaine contemporaine, qui présente cette nouvelle pratique historiographique à travers un ouvrage qui porta le même nom. En effet, cette nouvelle méthode se base sur des aspects négligés ou peu utilisés auparavant, notamment le langage, les représentations ou encore les pratiques qui pourraient expliquer la société et les relations sociales. Aussi, la new cultural history incite à l’ouverture à d’autres disciplines, parfois plus efficaces et compréhensibles, tels que l’anthropologie ou encore les critiques littéraires, pour permettre d’élargir le cercle de recherches et d’études. Comme elle appelle également à réfléchir sur la manière dont sont élaborés les récits et analyses historiques. Donc, la confluence et le regroupement de plusieurs disciplines de recherches, même si éloignés du domaine en


question est une pratique efficace selon Lynn Hunt et qui définit en grande partie ce concept de nouvelle histoire culturelle. Le livre de cette dernière a pour cela participé à mettre en avant l’évolution et la transformation de l’histoire, notion qui jusqu’alors était très vague et absente du domaine historiographique.

En effet, c’est l’histoire des mentalités qui primait pendant longtemps. Celle-ci, dont les hypothèses sont contradictoires à la nouvelle histoire culturelle, l’étaient également par rapport à l’histoire intellectuelle classique. L’histoire des mentalités s’intéresse à l’étude des pensées communes, c’est une étude qui porte toujours sur l’aspect global de la société. C’est pourquoi, tous des domaines économiques et sociaux lui étaient attachés. Ainsi elle favorisait dans son domaine d’études des approches propres à l’histoire socio-économique, tels que “l’analyse mathématique de séries” et les “techniques de la statistique régressive”. Mais cette méthode d’étude présente quelques limites et conséquences pas toujours stables. En effet, l’étude se portera principalement sur des documents “exemplaires” qui seraient pris pour sources, en négligeant les autres. Aussi, cette méthode aboutira sur des démarches visant à joindre et assembler des mentalités qui se conservent avec le temps et d’autres qui sont passagères, constamment en diversion. Un autre aspect représentatif de l’histoire des mentalités, est le lien qu’elle entretient avec la société. Le principe de l’histoire des mentalités est de véhiculer le “sentiment commun” entre les différents individus d’une même communauté -bien qu’ils se différencient à travers beaucoup d’aspects-, et sont menés par un “inconscient collectif”. On se doit alors d’effectuer une analyse de la société pour comprendre ces mentalités différentes.

Roger Chartier revient par la suite sur le succès qu’a connu l’histoire des mentalités, celle-ci se basant donc sur de nouveaux aspects encadrés par les sciences sociales, tout en ayant des démarches et des méthodes d’analyse de l’histoire socio-économique. Cependant, Chartier démontre que beaucoup d’historiens n’adhérèrent pas à cette approche, parmi eux, Franco Venturi qui dénonce le fait qu’un risque est pris quand on se base sur de faibles sources. Carlo Ginzburg, quant à lui, critique la méthode d’analyse jugée de “quantitative”. Geoffrey Lloyd, blâme à son tour l’histoire des mentalités. On ne peut, selon lui, délimiter quelques critères à toute une société, comme on ne peut traduire les actes des uns et des autres que par une seule façon de penser. L’histoire des mentalités affecterait donc l’individualité, qui ne peut s’exprimer face à la mentalité collective. Mais pour Roger Chartier, ces propos sont quelque peu déraisonnables car l’histoire des mentalités ne rejette pas la diversité des mentalités qui existent au sein d’une même et unique société. La nouvelle histoire culturelle vient alors


combler les “manques” de l’histoire de mentalités en proposant de rassembler ces différentes idées, de s’intéresser davantage à l’individu tout en tenant compte des représentations sociales.

Roger Chartier vient alors définir la notion d’histoire culturelle, difficilement définissable pour ce dernier, ou même “impossible”. En effet, l’histoire culturelle regroupe plusieurs domaines et disciplines tels que “l’histoires des médias”, “l’histoire des sciences”, et bien d’autres, qu’il est important de délimiter. Chartier émet alors un questionnement, en se demandant si toute histoire n’est pas finalement culturelle ? Pour ceci, il en vient à préciser le sens du terme “culture”, qu’on peut assimiler à des manières d’être, encadrées par la société, et des coutumes que pratiquent certaines communautés.

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