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Comment le « Coup de Prague » marque-t-il le début de la Guerre froide ?

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Par   •  15 Mai 2023  •  Chronologie  •  1 460 Mots (6 Pages)  •  364 Vues

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Introduction :
Maurice Dejean, ambassadeur de France à Prague de 1945 à 1949, résume bien le cas de la Tchécoslovaquie en disant que : « L’ombre des deux blocs rivaux qui se disputent l’Europe et le monde, se projette déjà sur la Tchécoslovaquie ». No
tre présentation porte sur l’événement du 25 février 1948, surnommé « Le coup de Prague ». Le coup de Prague est le nom donné à la prise de contrôle de la Tchécoslovaquie en février 1948 par le Parti communiste tchécoslovaque, avec le soutien de l'Union soviétique. Cet événement aboutit au remplacement de la Troisième République tchécoslovaque par un régime communiste et illustre le contexte du début de la guerre froide où la diplomatie internationale, encore fragile, se met en ordre de marche.

PB/ comment le « Coup de Prague » marque-t-il le début de la Guerre froide ?

  1. Contexte de la Tchécoslovaquie au sortir de la seconde guerre mondiale, un équilibre
    retrouvé ?
  2. Les évènements de 1948 viennent bousculer l’équilibre national
  3. Conséquences à l’échelle nationale et internationale

I- Contexte de la Tchécoslovaquie au sortir de la seconde guerre mondiale, un équilibre retrouvé ?

La Tchécoslovaquie qui renaît au lendemain de l'écroulement du IIIe Reich, semble avoir retrouvé, en apparence du moins, l'essentiel des traits qui étaient les siens avant la guerre. Libérée à la fois par l’armée rouge et l’armée américaine, le pays apparait alors comme un modèle politique en Europe centrale, ouvert à la fois vers l’Est et l’Ouest.

Pour ce qui est de ses frontières, la Tchécoslovaquie d’après-guerre retrouve son territoire d’avant- guerre, à l'exception la Ruthénie subcarpatique qui est cédée à l'Union soviétique. Dès lors, la Tchécoslovaquie est considérée comme appartenant au « Bloc de l'Est ».
Sur le plan politique, la Tchécoslovaquie se présente à nouveau comme en 1918 et retrouve la République fondée par Thomas Masaryk, sous la forme d'une démocratie parlementaire accompagnée de toutes ses libertés. Pour replacer les éléments dans leur contexte, de tous les pays d'Europe centrale qui ont été libérés de l'Allemagne nazie et occupés par les Soviétiques, la Tchécoslovaquie est le seul à avoir une longue tradition démocratique et un Parti communiste puissant (le PC remporte 38% des suffrages aux élections de 1946). Le président E. Benes, en exil à Londres pendant la guerre, avait fait le choix de la coopération avec Staline - marquée par la signature d’un traité soviéto-tchécoslovaque en décembre 1943 - tout en gardant de bonnes relations avec les Anglo-Saxons. Cette politique de « pont entre l’Est et l’Ouest » et la forte tradition démocratique de la Tchécoslovaquie ont laissé penser aux Occidentaux que le gouvernement tchécoslovaque ne subirait pas le même sort que ses voisins, offrant même l’espoir d’une possible cohabitation. Pour les dirigeants occidentaux, la Tchécoslovaquie est alors perçue comme un modèle de démocratie ouverte. Quand en mars 1946 à Fulton, Churchill parle pour la première fois d’un rideau de fer et de la situation en Europe de l’Est, il précise : « à l'exception de la Tchécoslovaquie, il n'y a pas de vraie démocratie ».

En juillet 1947, le gouvernement tchécoslovaque accepte à l'unanimité l'octroi d'une aide américaine, dans le cadre du plan Marshall. Cependant Staline, qui détient une forte influence sur le pays, s’oppose à cette adhésion, ce qui trouble l'union établie à la libération du pays par l'armée rouge.

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II- Les évènements de 1948 viennent bousculer l’équilibre national

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La crise commence le 17 février 1948 quand le ministre de l’Intérieur Klément Gottwald du parti communiste promeut huit nouveaux commissaires de police à Prague, tous communistes. Ces nominations provoquent la protestation, suivie de la démission des ministres non-communistes (c’est-à-dire 11 sur 26) du gouvernement le 20 février 1948. Par leur démission, les ministres pensaient bénéficier du soutien du président Beneš et ainsi provoquer une crise politique suivie d'élections générales qui aboutiraient à la défaite du Parti communiste.

Cependant Beneš annonce qu’en respect de la démocratie, les communistes ne peuvent être exclus du gouvernement. Il ajoute que seul un gouvernement réunissant à nouveau toutes les forces politiques du pays serait nommé. Il est toujours dans la perspective que communistes et non- communistes peuvent cohabiter. Le plan des ministres non-communistes pour se débarrasser des communistes échoue donc. Les démissionnaires sont alors remplacés par des personnalités favorables au Parti communiste. Désormais, le gouvernement est constitué des communistes et de quelques sociaux-démocrates qui n’ ont pas démissionné bien qu’ ils ne soutiennent pas particulièrement les communistes.

Le 25 février 1948, Gottwald fait une déclaration publique appelant « le peuple des travailleurs à se tenir prêt dans l'éventualité d'une réaction ». Les milices pragoises (qui sont communistes) sont mises en état d'alerte. Une manifestation place de la Vieille ville est alors organisée par les communistes en soutien de leur projet. Ce rassemblement a pu se dérouler très facilement, étant donné que la police était communiste. Benes, affaibli par une attaque cérébrale et craignant la guerre civile avec l'implication de l’Armée rouge, n’intervient pas. Les communistes ont désormais tout le pouvoir. Ce même 25 février 1948, ces pressions conduisent le président Benes à signer l’autorisation de ce nouveau gouvernement.

III- Conséquences à l’échelle nationale et internationale

Suite au coup de Prague, des centaines d'opposants ou d'officiers jugés suspects dans l'armée sont immédiatement arrêtés. Par exemple, Jan Masaryk, ancien Ministre des Affaires étrangères de la Tchécoslovaquie, fils de Thomas Masaryk, champion de l'indépendance de la Tchécoslovaquie (1918), est retrouvé mort le 10 mars 1948. Officiellement, il s'est suicidé en sautant d'un immeuble ; mais selon une contre-enquête de 2004, il aurait été assassiné.

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