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Dissertation baudelaire la boue et l'or

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Par   •  30 Décembre 2022  •  Compte rendu  •  1 141 Mots (5 Pages)  •  1 649 Vues

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DISSERTATION BAUDELAIRE

Charles Baudelaire est un auteur majeur de la littérature française considéré comme le précurseur de la modernité poétique au XIXe siècle. La modernité poétique est une période littéraire durant la Révolution industrielle où la société s’avère rigide et les règles étaient respectées.

Ainsi, son recueil le plus célèbre Les Fleurs du Mal, paru pour la première fois en 1857, montre un poète tiraillé par le spleen (qui est un sentiment de mélancolie profonde) et l'idéal, le mal et le bien, la laideur et la beauté. Ce titre assez paradoxal nous dévoile un ouvrage dans lequel le poète va bafouer les mœurs de l'époque en évoquant des thèmes tabous tels que la volupté ou encore l'exotisme. Cela va causer la censure de certaines de ses œuvres et son procès. Bien que le contexte historique soit chaotique avec la succession de régimes politiques et que la société soit rigide, il va s'émanciper des codes du classicisme et des lumières pour représenter le monde réel dans les arts et non dans une idéalisation. Il va alors attirer la réprobation de la société. En n’ayant pas la même vision du monde que la société de cette époque, il va aussitôt être rejeté et nommé «  poète maudit », une expression conçue par Verlaine et qui fera d’ailleurs objet de titre pour l’un de ses recueils.

Dans l’Art romantique, (Théophile Gautier, 1869) ; Baudelaire écrit : « C’est un privilège prodigieux de l’Art que l’horrible, artistement exprimé, devienne beauté […] ». En d’autres terme, cette citation nous exprime que, par la poésie, qui est un « Art », le poète peut rendre « l’horrible », le vile, la boue en une « beauté » extraordinaire qui est l’or.

En quoi, de part son travail d’écriture poétique, Charles Baudelaire parvient-il à extraire l’or de la boue ? 

Tout d’abord, nous verrons une transmutation des éléments qui rend le repoussant, la boue, séduisant l’or, grâce aux « privilèges prodigieux de l’Art ». Ensuite, nous analyserons l’effet inverse, une transformation des éléments de l’or en « l’horrible ». Et enfin, nous évoquerons une alchimie poétique mettant en exergue la modernité de son projet d’une « beauté » parfois incomprise.

        Premièrement, dans son projet poétique, Baudelaire crée une boue féconde, qui, par la magie de l’écriture, va rendre le banal extraordinaire. Cette pratique est semblable à une alchimie positive, un concept littéraire consistant à extraire la beauté du mal (d’où l’adoption du titre Les Fleurs du Mal). 

        Tout d’abord, le poète se voit comme un parfait alchimiste. Comme le sculpteur transforme une forme (pierre…) en une autre (la statue) grâce à des outils,  le poète use de la poésie pour transformer une matière (la langue) en une autre (le poème), grâce à ses outils de conception (le rythme, la cadence, la versification…). En outre, dans son  célèbre recueil, Charles Baudelaire est même comparé au soleil dans son poème « Le soleil » dans la section « Tableaux parisiens ». Il affirme « ennoblir » les choses vues comme banales : « Il ennoblit le sort des choses les plus viles ». Il agit ainsi comme un poète « nourricier » qui met en lumière les éléments les plus repoussants. Ainsi,

dans son poème « La Charogne », il magnifie le cadavre d’un mort.  Ces transmutations qu’opère le poète entre les deux matériaux que sont l’or et la boue, ne sont-elles pas le propre rôle de la poésie baudelairienne qui serait de transformer une matière informe et banale en une forme porteuse de sens ?

De plus, le poète extrait donc ce qu’il ya d’essentiel et raffiné pour décrire les détails. On peut d’ailleurs le voir dans un extrait de l’épilogue de la seconde édition des Fleurs du Mal de 1861 : «  Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence / tu m m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Le poète va, de par le langage et sa plume, transformer la boue en or, autrement dit, faire changer le regard du lecteur afin de rendre les choses banales, comme citées précédemment, en dignes d’intérêt.

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