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Le contexte religieux du 16ème siècle

Cours : Le contexte religieux du 16ème siècle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  31 Août 2023  •  Cours  •  2 211 Mots (9 Pages)  •  116 Vues

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Le contexte religieux

Le XVIème siècle est marqué par l’émergence du protestantisme. Le mouvement atteint très vite de grandes proportions, 2/3 de la population française est protestante. Mais jusqu’en 1550, la distinction entre catholiques et protestants n’est pas très claire.

  1. Grandes dates de réforme
  1. 1517 : Luther

En 1517, Luther Wittenberg affiche ses 95 thèses sur la porte d’une église. Il s’agit de 95 points en désaccord avec la papauté. Ce désaccord dure déjà depuis les Indulgences, cela correspond au fait de demander l’aumône aux croyants en leur promettant des années en moins au purgatoire. Bien évidemment, cet argent sert à financer des constructions. D’abord, Luther n’est pas renié, il est chapitré, les clercs tentent de le ramener à la raison mais on considère que l’erreur est humaine alors ce n’est pas grave, le problème c’est qu’il persiste. Le catholicisme a perdu de sa pureté, on dénonce les divorces des puissants trop nombreux par exemple.

  1. Vers une réforme

A un moment, la France a failli devenir une église ni catholique ni protestante comme

l’église anglicane. Jusqu’en 1534, on a une propagation assez rapide de la réforme en France

diffusée par les presses et le colportage. Jusqu’en 1534, François Ier voit cette réforme d’un bon œil car il s’en sert de contrepouvoir face au pouvoir religieux de la Sorbonne. Sa sœur Marguerite de Navarre prend part à ce mouvement, elle est proche de nombreux penseurs et notamment du cercle de Meaux, elle est proche de Briçonnet et de Calvin qui essaient de promouvoir cette réforme.

En 1525, le roi va être emprisonné à Pavie par Charles Quint et emmené en captivité jusqu’à Madrid. Pendant ce temps-là, la fac de théologie prend le dessus et lance des attaques contre des gens qu’elle n’apprécie pas. Le syndique de la Sorbonne s’appelle Noel Béda, il est bossu et chancreux. Il va faire accuser d’hérésie Briçonnet. Marot sera aussi emprisonné pour avoir mangé du lard pendant le Carême. Louis de Berquin est envoyé au bûcher, car il est

traducteur d’Erasme, par le Parlement de Paris. Noël Béda ose faire censurer comme suspect

d’hérésie Le Miroir de l’âme pécheresse, écrit anonymement. Cette œuvre n’a pas de nom d’auteur mais beaucoup pensent qu’elle a été écrite par la sœur du roi de France, il s’attaque à elle. Le roi revient de captivité et exile Béda en l’envoyant finir ses jours dans les cachots du Mont Saint Michel et la censure est levée.

  1. 1534 : l’Affaire des placards (placarder des affiches) : volte-face de François Ier

A cette époque, il suffit de peu pour mettre le feu aux poudres. En Allemagne, un courant de protestants, les anabaptistes, va tenter de faire des choses folles pour le XVIème siècle : ils proposent de mettre en commun les biens comme les femmes par exemple (Ah !). La tension monte et atteint son paroxysme la nuit du 17 au 18 Octobre 1534 : un libelle violent contre la messe est imprimé en milliers d’exemplaires et est affiché ou distribué à Paris, Orléans, Blois, Tours. Ce libelle est également affiché sur la porte du roi à Amboise. Ils sous-entendent l’idée d’un tyrannicide (tyran : celui qui ne correspond pas à la vision qu’ils ont d’un dirigeant). Ils refont de même en janvier 1535. Le roi réagit violemment, il était d’abord favorable aux protestants mais il va changer d’opinion.

Le roi de France prend donc peur et va promulguer un édit qui interdit la publication de quoi que ce soit sur le territoire français mais personne ne va respecter cet édit. Il va organiser des arrestations et des bûchers : il fait arrêter 300 opposants potentiels et des bûchers sont allumés en 1535, en janvier on brûle 35 personnes. Le même 21 janvier, le roi prend la tête

d’une procession expiatoire, il reconnait ainsi aux yeux de tous qu’il a fait erreur. Le 29 janvier, il appelle à la dénonciation : tout dénonciateur d’un luthérien recevra le quart des biens du

luthérien en question. En décembre 1534, on brule Antoine Augereau, un imprimeur qui aurait

publié des textes luthériens, c’est notamment l’imprimeur de la sœur du roi.

L’interprétation est facile : ce qui provoque ce changement de bord du roi est le fait qu’on s’en prenne à la messe car c’est le moment où la communauté de villes et de villages se réunit, s’en prendre à cela, c’est s’en prendre à toute la structure sociale.

  1. Un mouvement qui ne va qu’en s’accentuant

En 1539, le roi de France met en place l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui contient des dispositions sur la langue française, rend la justice plus expéditive et autorise des procédures

secrètes, elle étend l’usage de la torture dans les procès. En 1544, en signant la paix de Crépy-en- Valois, avec Charles Quint, François Ier se déclare hostile à la réforme. Son successeur Henri II, va mettre en place la « Chambre Ardente » qui condamne à être brûlé vif.

On va tenter une conciliation entre protestants et catholiques lors du colloque de Poissy mais c’est un échec. A partir de 1542, les guerres civiles débutent. Le massacre de la saint Barthélémy à lieu dans la nuit du 23 au 25 Aout 1572. Au même moment, se prépare un mariage entre Henri de Navarre (protestant) et Catherine de Valois (catholique). Lors du mariage, une

opération politique a lieu, on en profite pour éliminer une cible : l’amiral de Coligny, protestant, qui échappe de peu à un attentat organisé par les Guise (les ultra-catho). L’entourage du roi donne l’ordre de massacrer les principaux chefs protestants, ce qui ne rate pas. L’opération politique qui consistait à éliminer que quelques chefs va dégénérer. Dans la nuit du 23 au 24 Aout, Coligny est tué, et le peuple se met à s’entre-tuer. Le pouvoir semble dépassé.

Ce massacre des protestants fait à peu près 3000 morts mais ce n’est rien par rapport à ce qui va suivre car ce massacre est interprété comme une autorisation à tuer. En fonction du délai de l’information, les massacres continuent. On comptera environ 10 000 morts. A Nîmes

par exemple, on a des massacres de catholiques par des protestants. Les rois de France vont finir par prendre des édits d’oubliance pour oublier tout cela et ne plus en parler car en parler ne fait que rajouter de l’huile sur le feu. Montaigne a un livre appelé Ephéméride où il écrit ce qu’il se passe selon les dates, la page correspondant à la Saint-Barthélemy a été arrachée. Le cauchemar s’arrête en 1598 avec l’édit de Nantes, le roi décide que les protestants ont des droits : il leur donne la liberté de conscience, de culte, et des refuges dans des villes comme la Rochelle.

  1. Courants
  1. Différences dogmatiques

Les dogmes protestants se résument en une formule : « Sola fide » → par la foi seule ;

« sola scriptura » → par l’écriture seule ; « clara scriptura » → par l’écriture claire. A la différence des catholiques, les protestants vont affirmer, Martin Luther le premier, que le chrétien n’est sauvé que par la foi (donc par la sola fide), cela veut dire que les actes que l’on peut faire, les aumônes, les pèlerinages, ne comptent pour rien si ça ne vient pas de la foi seule. Une vision sombre s’impose sur l’humanité lorsque l’homme n’est pas touché par la grâce. Selon Luther, la libération se fera en plusieurs étapes, la première sera celle du Cacangile qui correspond à l’instant où l’on se reconnaît pêcheur.

Sola scriptura consiste à éliminer tout ce qui existe entre Dieu et le croyant. Pour les Catholiques, la Bible est une affaire de spécialistes puisqu’elle est écrite en latin. On connait les textes seulement à travers des intermédiaires (des intercesseurs entre textes et fidèles) et des sermons. Pour que la Bible soit accessible à tous, il faut la traduire du latin au vernaculaire, on s’oppose donc au pouvoir du papa (souverain pontifié : fait le pont entre ici et l’au-delà). On va ainsi pouvoir se passer de tous les commentateurs de la Bible.

Clara scriptura renvoie à l’accessibilité de la Bible à tous les croyants. Cette question sera énormément disputée.

D’autres choses découlent de cette triade, Luther ne va conserver que deux des 7 sacrements : le baptême et la communion. Les Protestants vont donc refuser ce que les Catholiques défendent comme le moment de l’eucharistie lors de la messe qui consiste à manger le pain (le corps) et boire le vin (le sang du christ). Les Protestants défendent également l’idée de la prédestination : les hommes n’auraient pas de libre-arbitre, Dieu a un plan pour l’humanité, certains sont sauvés, d’autres non. Ils refusent également la confession auriculaire (l’obligation de se confesser une fois par an), ils préconisent de se confesser devant tout le monde.

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