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Les Révolutions Vertes

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e des innovations technologiques.

1.3 Malgré les efforts visant à ralentir la croissance démographique dans le monde, à mesure que la population continue d’augmenter, la pression exercée sur les terres agricoles existantes s’accentue également. Les superficies disponibles pour une agriculture appropriée sont en diminution sur tous les continents, bien qu’elles soient encore vastes en Afrique et en Amérique latine. De nombreux gouvernements ont renoncé à appliquer cette stratégie, dissuadés par le coût élevé que ce type d’interventions comporte pour les populations indigènes des forêts, pour la végétation des forêts et des savanes, et pour la diversité biologique. L’adoption du Programme Action 21 et de la Déclaration de Rio en 1992, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), a été la confirmation des inquiétudes que nous nourrissons à l’égard du milieu naturel et de ses habitants. Dans la plupart des régions, il est indispensable à l’avenir de trouver d’autres moyens que la conversion à grande échelle des habitats naturels fragiles en surfaces agricoles pour accroître la production vivrière au profit de ceux qui souffrent de l’insécurité alimentaire. A mesure que les conventions fondées sur les principes d’Action 21 (diversité biologique, changements climatiques et désertification) entrent en vigueur, des nations conviennent des cadres juridiquement contraignants en faveur du développement durable.

1.4 Si nous voulons relever le défi de la sécurité alimentaire mondiale et être en mesure de répondre à une demande croissante de vivres de la part des consommateurs, nous devons, tous ensemble, adhérer à ces conventions pour assurer à la production agricole un environnement stable et prévisible.

2. Améliorer la sécurité alimentaire des pauvres - les différentes voies possibles2.1 Les populations en situation d’insécurité alimentaire ne sont en mesure ni de produire en quantité suffisante et de façon suivie leur propre nourriture, ni de l’acheter à d’autres producteurs parce que leur pouvoir d’achat est insuffisant. En période de disette, les vivres peuvent tout simplement ne pas être disponibles, quel qu’en soit le prix. Puisque notre souci de préserver l’intégrité des habitats naturels freinera sensiblement l’expansion des terres consacrées à l’agriculture, il faut trouver d’autres moyens de nourrir une population mondiale qui en l’an 2010 pourrait dépasser les 7 milliards d’individus. Un certain nombre de scénarios possibles ont été proposés (McCalla, 1994). Ils constituent deux groupes distincts.

2.2 Le premier scénario, défendu par certains analystes et étayé par la croissance économique actuelle dans le Sud-Est asiatique, suppose un essor important de l’économie mondiale à la suite des négociations de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Dans ce scénario, la croissance soutenue du commerce mondial permettra aux pays à déficit vivrier du Sud de produire et d’exporter des biens industriels et des services, qui leur permettrait de se procurer auprès des pays à excédent vivrier du nord des quantités importantes de vivres. Bon nombre de ces pays développés riches ont un potentiel de production inexploité considérable, étant donné leurs capacités techniques et leurs infrastructures commerciales. Actuellement, on adapte ces méthodes de production intensive aux exigences modernes du développement durable. Pour que les denrées alimentaires parviennent réellement aux populations en situation d’insécurité alimentaire dans les pays pauvres, il sera nécessaire d’élaborer des politiques efficaces en matière de sécurité alimentaire, qui garantissent aux pauvres des campagnes comme des villes un meilleur approvisionnement alimentaire par la création de nouvelles possibilités de revenus et d’emploi, qui leur donneront un meilleur accès à la nourriture. Si les échanges Nord-Sud sont susceptibles d’améliorer la sécurité alimentaire nationale des pays en développement, ils n’influenceront toutefois pas nécessairement la sécurité alimentaire des ménages pauvres de ces pays, en tant que groupe, ni ne garantiront forcément un meilleur accès à la nourriture dans les zones plus reculées.

2.3 Le second scénario, que nombre d’analystes estiment plus réaliste, suggère que les pays défavorisés du Sud, accroissent considérablement leur propre production alimentaire et dans des proportions qui permettent de réduire spécifiquement l’insécurité alimentaire. Pour atteindre cet objectif, un certain nombre de mécanismes peuvent être proposés:

multiplier les activités de recherche et de développement agricoles, visant à accroître la productivité par hectare de terre et par unité de travail;

améliorer, par l’intermédiaire des instances gouvernementales et non gouvernementales, les services de vulgarisation qui permettent aux agriculteurs de tirer profit des résultats de la recherche et des progrès technologiques;

améliorer les infrastructures et le contexte socioéconomique, notamment en adoptant des politiques (par exemple, en matière de fiscalité, de régime foncier, de gestion, de participation populaire, dans les domaines du crédit et du renforcement des institutions) grâce auxquelles l’ensemble de la communauté pourra accroître durablement la production.

2.4On sait désormais par expérience que, dans bien des pays en développement, la volonté d’accroître la production vivrière est étroitement liée chez les cultivateurs à l’existence de marchés sur lesquels écouler leur production1. De la même façon, les petits exploitants semblent adopter des techniques de gestion améliorées sur leurs exploitations lorsqu’il est possible d’avoir accès aux facteurs de production et que des débouchés sont assurés avec des prix équitables et prévisibles pour leur produit (Crosson et Anderson, 1995).

2.5 La mise en application des accords du Cycle d’Uruguay dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est suivie de près aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. Malgré le volume considérable des achats alimentaires effectués par les pays en développement auprès des pays du Nord, il est encore trop tôt pour dire dans quelle mesure le premier scénario (renversement du flux des produits industriels et agricoles) se concrétisera, et si les pays du Nord (y compris ceux de l’ex-URSS) auront en définitive la capacité et la volonté politique d’accroître de façon durable leur production vivrière pour l’exportation. (Certains soutiendront que la production agricole du Nord ne pourra pas être maintenue aux niveaux actuels [Ehrlich, Ehrlich et Daily, 1993; Pimentel et al.,1994] mais de nouvelles politiques favorables à une agriculture durable sur le plan de l’environnement sont appliquées de plus en plus dans le Nord.) On ignore également si, dans le Sud, les nouvelles orientations nationales permettront aux pauvres et à ceux qui sont le plus susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire, d’avoir accès aux aliments importés (dilemme entre sécurité alimentaire nationale et sécurité alimentaire des ménages). Il faudra aussi que les pays du Nord et du Sud travaillent de concert dans tous les secteurs de leur économie pour que ce scénario se réalise. Il semblerait qu’il ne peut pas être à lui seul le moteur des efforts mondiaux déployés en vue d’améliorer rapidement la sécurité alimentaire des pauvres. La production vivrière doit donc augmenter aussi dans les pays en état d’insécurité alimentaire.

2.6 Les expériences accumulées au fil des études et des observations concernant la première révolution verte montrent clairement que les forces du marché en général et les mesures commerciales prises par les gouvernements ont plus de poids que les progrès technologiques. A elle seule, la technologie n’est pas en mesure d’assurer la production vivrière ou l’accès aux produits comme ne le peuvent pas non plus des politiques adoptées de façon isolée. L’adoption des techniques disponibles dépend largement des avantages que les cultivateurs pensent pouvoir en tirer, et ces avantages sont à leur tour étroitement liés aux marchés; aussi est-il essentiel de:

comprendre, dans l’optique des agriculteurs, leur besoin de nouvelles technologies et de politiques, en tenant compte dans le processus de leur compétence;

démontrer l’existence de technologies économiquement viables tant sur le plan économique que du point de vue de l’environnement, qui permettront d’améliorer la productivité par unité de surface et par unité de travail dans les pays et les régions à faible niveau de sécurité alimentaire;

encourager des changements dans les pays en développement au niveau des politiques, des marchés, de la prise de décisions et des institutions, pour une mise en application durable des technologies capables d’accroître la production, et partant, d’améliorer la sécurité alimentaire. S’il est important sans doute pour les populations rurales les plus vulnérables sur le plan alimentaire, de pouvoir compter sur une agriculture de subsistance offrant plus de garanties, il n’en est pas moins vrai que les pauvres du monde entier font désormais partie intégrante d’économies monétarisées – et que participer à cette économie monétaire est une nécessité pour chaque famille. La production primaire doit également satisfaire ces besoins. Dans les petits systèmes de production, l’aversion traditionnelle pour le risque reflète l’équilibre économique

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