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Madame Bovary

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hap 13-14). L’espoir renaît avec Léon (chap 15)

(Troisième partie : Concrétisation de l’espoir par l’adultère hebdomadaire avec Léon (chap 5), l’oubli des réalités conjugales et financières (chap 6). Chute dans la ruine par endettement, abandon par Léon (Chap 7), suicide (chap 8)

On voit que chaque partie constitue une sorte de cycle qui s’ouvre sur l’attente, par Emma, d’un changement positif de sa vie, et se clôt sur la deception, ou même le désespoir, parce que la réalité n’a pas rejoint le rêve.

La structure cyclique de chacune des parties

Chacune des parties forme donc un cycle qui va de l’ennui à l’ennui plus profond, après le passage par une apothéose illusoire.

Première partie

Ici,le génie de Flaubert consiste à lier et à opposer le destin respectif des époux Bovary. La vie conjugale, qui est le comble du bonheur pour Charles, coïncide précisément avec le début des désillusions d’Emma et l’attente vague d’autre chose (chap 5). Dans la vie d’Emma, l’apothéose va être représentée alors par l’épisode du bal à la Vaubyessard (chap 8). Nous sommes au sommet de la courbe : rêve et réalité se confondent pour Emma.

La phase descendante et déceptive est marquée par le chap 9 où, de retour dans le quotidien de son ménage, Emma connaît un ennui plus profond et même des troubles nerveux.

Deuxième partie

Nous retrouvons dans cette partie les mêmes éléments de fond, mais les phases d’attente et de désillusion font l’objet d’un travail plus complexe. Les six premiers chapitres sont dominés par l’amitié amoureuse d’Emma et de Léon, qui s’achève avec le départ du jeune homme pour Paris. C’est une phase d’attente, puisque cette liaison demeure platonique et qu’elle paraît ne pas devoir connaître de suite. Mais, très habilement, Flaubert a construit un « mini-cycle » de l’attente-déception-attente à l’intérieur même de cette phase : après le départ de Léon, Emma a des accès de coquetterie, elle compense sa déception par l’achat de toilettes coûteuses et paraît mûre pour l’adultère. (chap 7). Elle attend de nouveau quelque chose.

La phase heureuse connaît une apothéose rapide : c’est l’amour avec Rodolphe, dans la forêt (chap 9). A partir de là, tout l’art de Flaubert est d’introduire des ferments de désillusion dans la phase d’illusion heureuse : Emma a le sentiment de retrouver déjà dans l’adultère « les platitudes du mariage ». L’abandon d’Emma par Rodolphe engendre chez celle-ci une dépression de plusieurs mois qui est, du point de vue de la structure, le symétrique aggravé de la phase finale de la première partie.

A l’opéra de Rouen, Emma, transportée par le spectacle (chap 15) est prête à idéaliser un nouvel amour quand réapparaît Léon : un nouveau cycle commence.

Troisième partie

Le romancier a ajouté un élément dans le destin d’Emma, qui fait tourner au drame l’échec sentimental : c’est l’endettement, et la menace de la ruine pour le ménage Bovary. Ce facteur nouveau se conjugue avec la déception qu’Emma connaît avec Léon, comme avec Rodolphe.

La phase finale (désespoir et suicide) apparaît à son tour comme le symétrique aggravé de l’abattement qui a suivi l’abandon de Rodolphe.

Structure d’alternance et structure de répétition

La structure d’alternance

A l’intérieur de chacune des trois parties, le romancier fait alterner le récit de moments statiques (essentiellement consacrés à l’ennui d’Emma) et le récit d’événements marquants et uniques, qui se détachent sur la grisaille de fond.

Dans la première partie, cette alternance est particulièrement nette.

- chap 4 : moment fort ; les noces de Charles et d’Emma.

- chap 5 : rythme étale et répétitif ; la vie conjugale.

- chap 8 : moment exceptionnel ; le bal à la Vaubyessard.

- chap 9 : retour à la vie répétitive ; ennui d’Emma.

Dans la deuxième partie, le chap 9, qui raconte la scène unique à tous les égards de l’amour en forêt avec Rodolphe, est suivi par la description des plates routiens de l’adultère (chap 10). L’opération du pied-bot par Charles, qui échoue pitoyablement (chap 11) , joue le rôle de faux moment fort dans la carrière de Charles.

Dans la troisième prtie, on remarquera qu’à l’alternance entre la description des petites habitudes de l’adultère et celle de l’endettement à répétition (chap 6 et 7), succède l’épisode dramatique de la mort d’Emma.

La structure de répétition

Il est des exemples évidents, où la signification de la symétrie saute aux yeux : Emma quitte un bourg ennuyeux, Tostes, pour trouver en Yonville un second bourg étouffant. Il y a une idylle platonique avec Léon en début de troisième partie, et après l’échec avec Rodolphe, un adultère avec le même Léon,dans cette même partie. Flaubert souligne ainsi le fait que la vie d’Emma, malgré un désir perpétuel d’évasion, est destinée à retomber toujours dans les mêmes ornières.

La répétition s’accompagne souvent de dégradation dans la situation répétée : à l’amour en forêt avec Rodolphe, dans la splendeur de la nature automnale (II, 9) répond l’amour avec Léon, dans le pitoyable fiacre de location (III 1).

La structure cyclique est l’image de l’éternel retour de l’échec dans le destin d’Emma. Le génie de Flaubert est d’avoir concilié les phénomènes de cyclicité et de répétition avec la marche de la fatalité dans le récit, qui fait de Madame Bovary, à certains égards, un roman tragique.

3) Le personnage de roman

L’identité

Le titre du roman prive Emma de son identité en assimilant la jeune femme à son rôle social. C’est cette aliénation au mari que souligne Rodolphe lorsqu’il déclare : Madame Bovary !...Eh! tout le monde vous appelle comme cela !... Ce n’est pas votre nom, d’ailleur ; c’est le nom d’un autre !

Madame Bovary est l’héroïne du roman. Mais il faut attendre le chap 5 pour que Emma, objet du regard de Charles, devienne sujet, et pour que le lecteur ait accès à sa conscience.

II - LA NARRATION

1) Le point de vue

(L’omniscience

L’omniscience dans la présentation d’un lieu ou d’un personnage :

Ainsi, la présentation de Yonville (II, 1) paraît relever d’un savoir complet que possèderait le narrateur sur le pays dans les domaines géographique, topographique et économique. Nous repérons un signe supplémentaire d’omniscience, quand le narrateur observe : « Depuis les événements que l’on va raconter, rien, en effet, n’a changé à Yonville ». C’est donc que le romancier attest savoir tout de la vie du bourg, le drame particulier du ménage Bovary n’étant qu’un épisode de la chronique yonvillaise.

On remarquera que les trois derniers paragraphes du roman sont écrits dans cette même omniscience froide.

Avec beaucoup de rigueur, Flaubert use de l’omniscience lorsqu’elle est justifiée par le destin des personnages : en tête de la deuxième partie, Yonville est présentée sous le régime de l’omniscience parce que, Charles et Emma n’y étant pas arrivés, l’adoption de leur point de vue aurait été malencontreuse.

Plusieurs personnages sont présentés par un narrateur omniscient. Rodolphe est rapidement peint comme intelligent et sans scrupules, par un narrateur qui semble l’avoir percé à jour.

L’omniscience dans des interventions ponctuelles :

Par moments, le narrateur formule des appréciations qui attestent d’un savoir psychologique superieur à celui de tous les personnages.

Si Rodolphe évite Emma après leur rupture, se croyant fort et libre, c’est « par suite de cette lâcheté naturelle qui caractérise le sexe fort » (III, 8), commente le narrateur.

Quand Emma fait de grandes déclarations d’amour à Rodolphe, celui-ci croit qu’elle n’est pas sincère et qu’elle se paie de mots. Erreur grave que corrige le narrateur en plaidant pour Emma, parce qu’il paraît connaître le fond de son âme.

Mais ce type d’interventions est rare dans le roman.

(Le point de vue externe

Flaubert n’a guère utilisé cette technique, sauf dans une scène célèbre : il s’agit de l’épisode du « fiacre » (III, 1). Léon et Emma sillonnent Rouen interminablement, dans un piteux fiacre de location dont ils ont baissé les stores. Le lecteur a tôt fait de deviner, sans que rien soit dit, que ce fiacre sert de refuge commode aux deux amants pour leur première relation physique.

Le narrateur se borne en effet à énumérer tous les lieux qui ont vu passer cet étrange fiacre ; pas un instant il ne nous

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