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Matrice Mac Kinesy

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une instance supérieure, forcément exemplaire, dont on attend régulation, protection, prise de décision au nom du Bien de tous. C’est un phare, un repère symbolique et efficient dans l’organisation sociale. Entre la figure traditionnelle de l’Autorité – toute-puissante, écrasante, absolue et implacable comme l’incarnait le Monarque de l’Ancien régime – et la figure moderne de l’autorité, on voit s’écouler les transformations sociétales : le refus du despotisme (le pater familias de Molière ou de l’Abbé Prévost), l’exigence d’un pacte social, d’un Contrat social qui clarifie les rôles, celui de l’autorité (le gouvernant) et celui qui la détermine (le peuple) jusqu’à la contestation, voire le rejet de l’autorité dans nos sociétés contemporaines. Pour autant, ces mêmes sociétés, avides de s’autodéterminer au risque du Bien commun, au risque de la res publica, demandent en même temps plus d’autorité, le retour de l’autorité. C’est dire que l’autorité ne connaît le déclin… que relativement. Par conséquent, il conviendra de se poser la question suivante : l’autorité est-elle vraiment aujourd’hui en déclin ? Questions annexes : Sur quoi peut se fonder cette appréciation somme toute inquiétante ? Quelle est ou quelles sont les autorités dépassées, anachroniques peut-être ? N’y a-t-il pas de nouvelles figures de l’autorité qui se substitueraient aux anciennes ? A quoi sert l’autorité, et surtout peut-on se passer d’elle ? Nous verrons d’abord en quoi il y aurait aujourd’hui « déclin de l’autorité » ; pour nous interroger ensuite sur la nécessité toutefois pour un individu ou une société civilisée, de se référer à l’autorité ; et enfin, s’interroger sur les nouvelles formes d’autorité qui peuvent se mettre en place, dans le mouvement de mutation des sociétés modernes. 1 – Confondue avec la violence et le pouvoir illimité, l’autorité serait en perte de vitesse 1.1. Mal interprétée, comme une atteinte aux libertés individuelles, elle est contestée, dans un certain nombre de domaines, et de manière spectaculaire, dans la vie de la cité : la rue, l’école, la famille, la vie politique… 1.2. Fondamentalement, les hiérarchies traditionnelles au sommet desquelles se tenait l’ordre de l’autorité, subissent un effondrement : la tradition, la religion, le politique. (Lire Antigone, d’Eschyle, puis celle de Jean Anouilh). Le déclin de l’autorité paternelle (divine ou humaine) serait la matrice du déclin de toutes les autres formes d’autorité. Hanna Arendt y voit une « crise de la culture »

1.3 Contre l’ordre autoritaire des institutions, des lois, des règles, des valeurs communes, s’impose le règne de la volonté individuelle, du sans-limite, voire celui de la désobéissance à l’autorité : le « moi-je », le règne voire la tyrannie des désirs individuels contre l’ordre de la cité. Lire La Fin de l’Histoire… de Bernard-Henri Lévy 2- Ce qui nous oblige à réfléchir aux vertus de l’autorité dans la cité, et à son nécessaire rétablissement 2.1 L’autorité légitimée : un élément de stabilité des sociétés 2.2 Le signe et la condition de la civilisation et d’un ordre pacifié et pacifiant, garantie de construction sociale et de progrès 3.3 L’autorité contre les pulsions désorganisatrices et anticivilisationnelles des individus impose une norme et une référence externe communes : importance d’un Etat par exemple dans nos démocraties modernes 3- N’est-ce pas d’ailleurs de nouvelles formes d’autorité qui apparaissent pour réguler la vie collective et les vies individuelles ? 3.1 La société fait appel à l’autorité, sous sa forme violente, policière ou juridique, décontenancée par le fait que l’autorité aujourd’hui ne s’impose plus par sa légitimité symbolique et efficiente. 3.2 Contre l’autorité traditionnelle du pater familias (voir les pères fouettards de l’Ancien Régime : comédies de Molière), modèles de l’autorité ancienne, de nouvelles manières de représenter l’autorité, dans des cadres négociés : l’assouplissement de l’autorité, humanisation de la force , négociations, consultations… (Voir la faveur de la « démocratie participative » dans le public) 3.3 Un « retour de balancier » ? Une exigence manifeste de l’autorité (dans la famille, à l’école, dans la rue…) et de son « retour » Conclusion : Vivons-nous vraiment la fin de l’autorité comme la société dans son ensemble le ressent ? Certes, l’affaiblissement généralisé de l’autorité, dans ce qu’elle avait d’autoritaire, même sous couvert de légitimité, fait craindre à cette société le règne d’un désordre généralisé, d’une malheureuse anarchie, funeste pour l’avenir. Toutefois, structurellement, nos sociétés occidentales aspirent à une organisation qui garantisse leur pérennité et passent par la mise en place d’autorités, comprises, légitimes, admises.

LECTURES ET REFERENCES CHOISIES SUR LE THEME : Hannah Arendt suggère que la ruine de l'autorité dans la société moderne est l'une des clefs de la crise de la culture que nous vivons actuellement: "Puisque l'autorité requiert toujours l'obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l'autorité exclut l'usage de moyens extérieurs de coercition) ; là où la force est employée, l'autorité proprement dite a échoué. L'autorité, d'autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l'égalité et opère par un processus d'argumentation. Là où on a recours à des arguments, l'autorité est laissée de côté. Face à l'ordre égalitaire de la persuasion, se tient l'ordre autoritaire, qui est toujours hiérarchique. S'il faut vraiment définir l'autorité', alors ce doit être en l'opposant à la fois à la contrainte par force et à la persuasion par arguments. (La relation autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur une raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande; ce qu'ils ont en commun, c'est la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité, et où tous deux ont d'avance leur place fixée.) Ce point est historiquement important; un aspect de notre concept de l'autorité est d'origine platonicienne, et quand Platon commença d'envisager d'introduire l'autorité dans le maniement des affaires publiques de la polis, il savait qu'il cherchait une solution de rechange aussi bien à la méthode grecque ordinaire en matière de politique intérieure, qui était la persuasion, qu'à la manière courante de régler les affaires étrangères, qui était la force et la violence. Historiquement, nous pouvons dire que la disparition de l'autorité est simplement la phase finale, quoique décisive, d'une évolution qui, pendant des siècles, a sapé principalement la religion et la tradition. De la tradition, de la religion, et de l'autorité (dont nous discuterons plus tard les liens), c'est l'autorité qui s'est démontrée l'élément le plus stable. Cependant, avec la disparition de l'autorité, le doute général de l'époque moderne a envahi également le domaine politique où les choses non seulement trouvent une

expression plus radicale, mais acquièrent une réalité propre au seul domaine politique. Ce qui jusqu'à présent, peut-être, n'avait eu d'importance spirituelle que pour une minorité, est maintenant devenu l'affaire de tous. Ce n'est qu'aujourd'hui, pour ainsi dire après coup, que la disparition de la tradition et celle de la religion sont devenues des événements politiques de premier ordre". Hannah Arendt, «Qu'est-ce que l'autorité?», La Crise de la culture (1968), trad. P. Lévy, Gallimard, colt. «Folio essais», 1989, p. 123-124. - :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- ::

Article / L'irrésistible déclin de l'autorité paternelle Par Olivier Faron publié dans L'Histoire n° 251 - 02/2001 + Du pater familias au « nouveau père », du père omnipotent au père absent, la paternité aussi a une histoire. Réaffirmée avec force par le Code civil, la puissance paternelle n'a cessé, depuis, de s'affaiblir. Aujourd'hui, le droit des femmes à disposer de leur corps, les nouvelles techniques de procréation assistée modifient la donne en profondeur. Les pères pourront-ils conserver leur statut au sein de la famille ?

Le XXe sera-t-il le dernier siècle marqué par la présence du père dans la famille et, plus largement, dans la société ? On serait tenté de le croire à suivre l'ensemble des témoignages sur la question. Un ouvrage récent en arrive à se demander : Le père, à quoi ça sert ? Un psychanalyste comme Didier Dumas résume une mutation aussi drastique en parlant de « cette folie juridique, ayant destitué les papas de devoirs qui étaient les leurs depuis des millénaires ». La rupture serait donc historique. Pourtant, les historiens, à de rares exceptions près, s'en sont longtemps désintéressés. Essayons donc de rassembler les différents éléments permettant d'évoquer à grands traits cette histoire longue de la paternité. L'adoption du Code civil en 1804 marque le triomphe du système patriarcal. Un peu plus d'un siècle et demi plus tard, la loi du 4 janvier 1970 entérine l'abolition de l' « autorité paternelle » au profit de l' « autorité parentale », le père ne pouvant partager ladite autorité avec la mère

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