Phèdre, acte II scène 5 – Jean Racine
Mémoire : Phèdre, acte II scène 5 – Jean Racine. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lulu0912 • 24 Juin 2025 • Mémoire • 757 Mots (4 Pages) • 21 Vues
Analyse linéaire – Phèdre, acte II scène 5 – Jean Racine
Introduction
Ce texte est extrait de l’acte II, scène 5 de la tragédie classique "Phèdre" de Jean Racine, jouée pour la première fois en 1677. Il s’agit d’un monologue de Phèdre, la belle-mère d’Hippolyte, dans lequel elle lui avoue son amour interdit. Ce passage, rédigé en alexandrins rimés, mêle une grande intensité dramatique à une écriture poétique marquée par de nombreuses figures de style. Phèdre, personnage issu de la mythologie grecque, incarne ici le tragique racinien : la fatalité imposée par les dieux, la passion irrépressible, et la culpabilité. Le texte prend ainsi la forme d’une véritable déclaration d’amour tragique.
Nous verrons donc en quoi ce texte est une déclaration d’amour tragique. Pour cela, nous étudierons trois mouvements :
- Le premier mouvement (v.1 à 13) : un aveu désespéré et culpabilisé ;
- Le deuxième mouvement (v.14 à 29) : une déclaration passionnée et ambivalente ;
- Le troisième mouvement (v.30 à la fin) : le passage à l’acte et la demande de mort.
Mouvement 1 – Aveu désespéré et culpabilité (v.1 à 13)
« Ah, cruel ! » → interjection + exclamation → cri de désespoir → renforce l’aspect tragique dès l’ouverture du monologue.
« J’aime ! » → phrase minimale + épanadiplose (reprise de "je t’aime") → souligne l’aveu direct et désespéré → déclaration d’amour centrale et violente.
« Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même » → double négation + litote → Phèdre insiste sur sa culpabilité → l’amour est perçu comme une faute.
« Ma lâche complaisance a nourri le poison » → métaphore de l’amour en poison → image du venin destructeur → amour passionnel = source de destruction.
« Je m’abhorre encore plus que tu ne me détestes » → hyperbole → haine de soi → tragique de la condition humaine écrasée par la culpabilité.
« Ces dieux qui dans mon flanc ont allumé le feu » → métaphore + champ lexical du feu → passion = force incontrôlable → rôle tragique du destin divin.
« Faible mortelle » → opposition humain/dieu → mise en évidence de la fatalité tragique.
Mouvement 2 – Déclaration passionnée et ambivalente (v.14 à 29)
« Toi-même en ton esprit rappelle le passé » → analepse → prise de recul sur le passé → introspection tragique.
« C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé » → gradation + rejet → lutte intérieure, rejet de l’amour → tension entre désir et morale.
« Odieuse, inhumaine » → accumulation péjorative → Phèdre veut paraître monstrueuse → renforcement du sentiment de honte.
« Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins » → antithèse + paradoxe → amour non réciproque → conflit émotionnel insoutenable.
« J’ai langui, j’ai séché dans les feux, dans les larmes » → gradation + champ lexical du feu + du corps → souffrance physique et morale.
« Hélas ! » → interjection lyrique → renforce l’émotion et le pathétique → registre tragique.
« Je ne t’ai pu parler que de toi-même ! » → aveu involontaire + ambivalence → Phèdre est dominée par sa passion → dimension inéluctable de l’amour tragique.
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